Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Implantologie recherche
L’évaluation de l’épaisseur de la muqueuse est importante en chirurgie implantaire, mais l’examen tridimensionnel des tissus reste difficile. L’utilisation de sondes est invasive et les méthodes par ultrasons produisent des images de mauvaise qualité dépendantes des variations anatomiques locales. La diffusion de la technique de la tomographie spiralée est une solution de remplacement aux méthodes conventionnelles. Cette technique a été très utile...
L’évaluation de l’épaisseur de la muqueuse est importante en chirurgie implantaire, mais l’examen tridimensionnel des tissus reste difficile. L’utilisation de sondes est invasive et les méthodes par ultrasons produisent des images de mauvaise qualité dépendantes des variations anatomiques locales. La diffusion de la technique de la tomographie spiralée est une solution de remplacement aux méthodes conventionnelles. Cette technique a été très utile en implantologie. Bien qu’elle délivre des doses de radiation importantes, elle offre des images des structures à faible contraste de grande qualité. Le but de cette étude est d’évaluer la précision de la mesure de la muqueuse buccale en utilisant la tomographie spiralée.
L’épaisseur de la muqueuse buccale maxillaire a été mesurée sur 5 cadavres. Les sites de mesure ont été répartis sur les faces vestibulaires, palatines et au milieu de la crête au niveau d’espaces édentés des secteurs incisifs, canins et prémolaires. Chaque cadavre a été exposé à une tomographie spiralée après l’installation d’un guide de mesure. Après l’examen radiographique, chaque site a été mesuré à l’aide de sondes. Les analyses statistiques par régression linéaire et par corrélation ont été réalisées pour décrire la relation entre les mesures radiographiques et physiques.
En tout, 114 mesures ont été réalisées avec des analyses statistiques. Les valeurs moyennes et les écarts types des mesures radiographiques et physiques ont été respectivement de 3,12 ± 1,43 et 2,83 ± 1,70 mm. Les mesures radiographiques et physiques ont montré une forte corrélation (r = 0,90 ; p < 0,01). L’erreur de mesure était de 0,52 ± 0,36 mm. Les mesures rapportées aux différentes régions (vestibulaire, palatine et édentée) ont montré la même corrélation statistiquement significative (r = 0,92, 0,85 et 0,91 respectivement). La frontière entre os et muqueuse était indistincte dans 23 des observations vestibulaires. Ces 23 observations avaient une épaisseur moyenne de 0,69 mm et un écart type de ± 0,13 mm.
La corrélation entre la mesure physique et la tomographie spiralée était élevée, exceptée dans les sites présentant une muqueuse fine. La tomographie spiralée peut être considérée comme une méthode de substitution pour la mesure de l’épaisseur de la muqueuse buccale. Étant donné l’importance de l’exposition engendrée par cet examen, le rapport bénéfice clinique/dose d’exposition due à la tomographie spiralée doit être étudié.
Le progrès constant des méthodes radiographiques et leur attrait graphique rendent ces techniques extrêmement séduisantes pour les praticiens comme pour les patients. Un jour viendra où le sondage classique sera remplacé par une image plus précise, plus fiable, plus belle… Cette étude, même réalisées dans des conditions idéales (il n’y a pas d’artefact mécanique, les cadavres ne bougeant pas au cours de l’examen), montre qu’il existe encore des variations considérables entre l’image et la réalité (0,52 ± 0,36 mm). De plus, elle pose le problème de la précision des guides chirurgicaux fondés sur des tomographies numérisées.