Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Ortho-paro
Les auteurs veulent tester l’hypothèse nulle selon laquelle il n’y aurait pas de différence d’adhérence du biofilm entre des verrous métalliques et céramiques.
Les auteurs ont sélectionné 20 adolescents (6 garçons et 14 filles) porteurs d’appareils multi-attaches durant une période de 18,9 ± 3,2 mois. Ces patients sont divisés en 2 groupes, l’un porteur de verrous en métal, l’autre appareillé avec...
Les auteurs veulent tester l’hypothèse nulle selon laquelle il n’y aurait pas de différence d’adhérence du biofilm entre des verrous métalliques et céramiques.
Les auteurs ont sélectionné 20 adolescents (6 garçons et 14 filles) porteurs d’appareils multi-attaches durant une période de 18,9 ± 3,2 mois. Ces patients sont divisés en 2 groupes, l’un porteur de verrous en métal, l’autre appareillé avec des boîtiers en céramique. Trente verrous de chaque groupe (incisive centrale, canine et prémolaires) ont été récupérés et analysés (méthode de détection de Rutherford) afin de détecter la quantité de biofilm présente.
Cinq photographies (vestibulaire, linguale, mésiale, distale et occlusale) ont été prises par verrous. La quantité de biofilm présente dans chaque groupe a été comparée un utilisant le test de Mann-Whitney (α = 0,05).
On retrouve, sur les verrous en métal, une proportion de 12,5 ± 5,7 % (3,3 ± 1,6 mm2) de biofilm contre 5,6 ± 2,4 % (1,5 ± 0,6 mm2) sur les boîtiers céramiques. Cette variation intergroupe est statistiquement significative (p < 0,05).
Cette différence se vérifie quelles que soient les dents et les faces des verrous concernés.
L’hypothèse initiale a été rejetée : on retrouve donc moins de biofilm sur les verrous en céramique que sur leurs homologues en métal.
Ce travail est intéressant car il met clairement en avant une prédisposition à l’adhésion du biofilm de manière plus spécifique sur des verrous en métal. D’autres auteurs comme Eliades et al. (1995) mettent en évidence une tension de surface critique différente, expliquant une prédisposition à l’adhésion du biofilm sur le métal par rapport à la céramique et au plastique. Ahn et al. (2002) concluent que Streptococcus mutans a une meilleure affinité pour les verrous métalliques. D’après Knoernschild et al. (1995), on aurait une meilleure adhésion des lipopolysaccharides provenant d’Escherichia coli et de Porphyromonas gingivalis sur ces mêmes brackets. Cette particularité du métal par rapport à la céramique n’est pas une nouveauté et a déjà été relevée par plusieurs auteurs.
Dans notre activité d’orthodontiste, il nous arrive souvent de proposer un appareillage multi-attaches en céramique pour des raisons esthétiques. Bien souvent, ce type d’appareil est proposé à des adolescents ou à des adultes particulièrement soucieux de leur hygiène, faisant en général beaucoup d’efforts pour maintenir un bon niveau de brossage, malgré leur traitement ODF.
Il est évident qu’un patient peu soucieux de son hygiène aura des risques de lésions carieuses, voire d’aggravation de son état parodontal, et ce, avec des attaches métalliques ou en céramique. Le choix des attaches n’aura donc probablement aucun impact iatrogène chez ce type de patient. En revanche, en présence d’une atteinte amélaire initiale ou d’une susceptibilité particulière aux caries, il serait judicieux de proposer un appareil en céramique qui semble, au vu de cette étude, plus favorable car provoquant moins de rétentions bactériennes.