Revue Scientifique Internationale – La sélection
Implantologie
Certains éditoriaux de journaux scientifiques peuvent être de véritables tremplins à de futurs articles. Témoin, l’analyse critique de Giuseppe Pini-Prato (2011) parue dans le numéro de mars du Journal of Clinical Periodontology au sujet de la classification des récessions gingivales proposée par Miller (1985). Analysant les quatre caractéristiques inhérentes à toute...
Certains éditoriaux de journaux scientifiques peuvent être de véritables tremplins à de futurs articles. Témoin, l’analyse critique de Giuseppe Pini-Prato (2011) parue dans le numéro de mars du Journal of Clinical Periodontology au sujet de la classification des récessions gingivales proposée par Miller (1985). Analysant les quatre caractéristiques inhérentes à toute classification, le responsable de la parodontologie florentine reconnaît à la classification de Miller son caractère utile mais rappelle qu’elle n’est pas exhaustive (comment classer une récession marginale associée à une perte osseuse, mais ne s’étendant pas au-delà de la ligne muco-gingivale ? À quelle classe correspondent les récessions palatines ?), qu’elle affiche certaines incohérences (une classe III ou IV ne peut se distinguer qu’en se référant aux dents adjacentes ; comment choisir lorsque les dents adjacentes sont absentes ?) et, enfin, qu’elle manque de simplicité (elle fait appel à de nombreux paramètres, la ligne de jonction muco-gingivale, les tissus durs et mous adjacents, les malpositions dentaires ou l’absence de dents adjacentes…). Pini-Prato rappelle également l’absence d’études montrant la validité et la reproductibilité des mesures réalisées par des praticiens différents.
Les deux critères de diagnostic et de pronostic sont également discutés par Pini-Prato. Considérant le premier, l’attention est portée sur la distinction faite entre les classes I et II, la différence résidant au niveau de la gencive kératinisée résiduelle ; or, un bandeau de gencive kératinisée demeurant constamment en regard de la gencive libre, toutes les classes seraient de type I. Pour ce qui est de la valeur pronostique de la classification, un regard sur les résultats publiés par de nombreuses équipes montre le grand écart existant entre les différentes études. Ainsi, pour les classes I et II censées conduire à un recouvrement total des récessions, les résultats varient de 9 % (Paoloantonio, Trombelli) à 89 ou 90 % (Zuchelli et Sanctis, Miller). De même, l’hypothèse d’un recouvrement improbable d’une classe III est invalidée par différentes études, notamment celle publiée par Aroca et al. (2010).
Il ne faut par conséquent pas s’étonner de trouver, 4 mois plus tard et dans la même revue, la proposition d’une classification nouvelle des récessions gingivales faite par plusieurs membres de l’école florentine. La RSI du JPIO vous en propose les grandes lignes.