Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 03 du 01/09/2011

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Parodontologie

Olivier HUCK  

But de l’étude

Le but de cette étude est d’évaluer l’effet du traitement parodontal sur la concentration de certains marqueurs salivaires chez des patients atteints de parodontite chronique et d’observer si le stade d’activité de la maladie ainsi que la réussite du traitement peuvent être mis en relation avec la salive.

Matériels et méthodes

Une étude cas-témoin comprenant 68 patients ayant une parodontite chronique, ne présentant pas de pathologies...


But de l’étude

Le but de cette étude est d’évaluer l’effet du traitement parodontal sur la concentration de certains marqueurs salivaires chez des patients atteints de parodontite chronique et d’observer si le stade d’activité de la maladie ainsi que la réussite du traitement peuvent être mis en relation avec la salive.

Matériels et méthodes

Une étude cas-témoin comprenant 68 patients ayant une parodontite chronique, ne présentant pas de pathologies systémiques et n’ayant pas eu de suivi parodontal dans les deux dernières années ni de traitement antibiotique dans les six derniers mois a été effectuée. Un examen parodontal complet a été réalisé puis un traitement a été mis en place. Deux groupes ont été constitués, le premier bénéficiant uniquement d’un enseignement à l’hygiène bucco-dentaire, l’autre bénéficiant de cet enseignement et d’un détartrage-surfaçage des poches. Ces traitements ont été réalisés dans les 30 jours suivant l’examen parodontal puis repris au bout de 16 semaines. Un recueil salivaire a été effectué lors des première, seizième et vingt-huitième semaines. Les dosages salivaires de l’IL-1β, de l’IL-8, du MIP-1α, du TNF-α, de l’OPG et de la MMP-8 ont été effectués.

Résultats

Les résultats de cette étude mettent en évidence un effet positif de l’enseignement à l’hygiène bucco-dentaire et du détartrage-surfaçage sur l’évolution de la profondeur au sondage, du saignement au sondage et sur la perte d’attache, ce résultat étant plus important pour le groupe ayant bénéficié du détartrage-surfaçage que pour l’autre.

Sur le plan salivaire, les résultats montrent une baisse de certaines cytokines, notamment de l’IL-1β et de MMP-8, ces cytokines diminuant de manière plus importante dans le groupe détartrage-surfaçage, et ce dès 16 semaines.

Concernant la MMP-8, il apparaît que ce marqueur est le plus fiable pour objectiver l’efficacité du traitement parodontal mais la combinaison des dosages des différentes cytokines (MMP-8, IL-1β, OPG, MIP-1α) permet d’augmenter la spécificité du test.

Conclusion

L’analyse de la composition salivaire s’avère être un moyen d’aide au diagnostic facile à utiliser. L’utilisation de certains biomarqueurs pour objectiver l’efficacité du traitement peut devenir une aide pour le praticien (MMP-8, IL-1β, OPG, MIP-1α). La réalisation de ces tests permet de corréler l’activité de la pathologie avec la nécessité de traitement.

Commentaires

Cette étude met en évidence la possibilité d’avoir un jour à la disposition du praticien et à celle du patient des tests salivaires faciles à utiliser permettant un suivi « en temps réel » de la maladie parodontale. Cette approche paraît intéressante car elle permettrait d’alerter le patient sur une reprise d’activité de la maladie parodontale entre deux contrôles et l’utilisation de ces tests pourrait être calquée sur le modèle des tests glycémiques réalisés par les patients.