Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Implantologie
Analyser les résultats de l’évolution des péri-implantites après traitement, en l’absence de traitement antimicrobien local ou systémique associé, en fonction de différents états de surface implantaire.
Quatre implants de marques différentes – Turned (Biomet 3i), TiOblast (Astra Tech AB), SLA (Straumann AG), TiUnite (Nobel Biocare AB) – ont été placés dans la mandibule gauche de 6 chiens, 3 mois après les...
Analyser les résultats de l’évolution des péri-implantites après traitement, en l’absence de traitement antimicrobien local ou systémique associé, en fonction de différents états de surface implantaire.
Quatre implants de marques différentes – Turned (Biomet 3i), TiOblast (Astra Tech AB), SLA (Straumann AG), TiUnite (Nobel Biocare AB) – ont été placés dans la mandibule gauche de 6 chiens, 3 mois après les extractions dentaires. Une péri-implantite expérimentale est réalisée par pose de ligatures jusqu’à obtenir une perte osseuse de 40 à 50 %. Un débridement avec nettoyage mécanique et rinçage au sérum physiologique des surfaces implantaires est réalisé 4 semaines plus tard. L’analyse histologique est réalisée à 5 mois.
Deux implants TiUnite ont été perdus après intervention. L’analyse radiographique montre un gain osseux variable selon les implants (Turned : 2,22 ± 1,49 mm ; TiOblast : 1,59 ± 1,51 mm ; SLA : 0,89 ± 1,50 mm) ; une perte osseuse additionnelle à celle obtenue après les ligatures est décrite avec les implants TiUnite (1,83 ± 2,37 mm). L’analyse histologique montre que les implants des groupes Turned (0,30 ± 0,45 mm2) et TiOblast (0,49 ± 0,65 mm2) présentent une inflammation réduite, en rapport avec une faible quantité de biofilm à la surface de ces implants, alors qu’elle est plus marquée dans les groupes SLA (1,89 ± 2,33 mm2) et TiUnite (3,01 ± 1,34 mm2) à la surface desquels les auteurs mettent en évidence une quantité plus importante de biofilm.
La résolution des signes inflammatoires d’une péri-implantite peut être obtenue sans utilisation d’agents antimicrobiens locaux ou systémiques, mais ce résultat est fonction de la nature de l’implant.
Les différences particulièrement marquées observées au niveau des tissus environnants des 4 types d’implants testés interpellent pour le moins tout chirurgien ayant la responsabilité de choisir un système implantaire pour son patient ainsi que l’équipe professionnelle chargée de la prévention et du traitement des maladies péri-implantaires. Pour le premier point, des études cliniques devront confirmer les résultats de cette approche expérimentale et si ces derniers devaient s’avérer exacts, il faudrait s’interroger d’un point de vue éthique sur l’opportunité de poursuivre l’utilisation des implants à surface TiUnite dont le nettoyage (gaze + sérum physiologique) se révèle être sans résultat. Concernant le second point, on comprend, au vu des résultats histologiques, combien la prévention des péri-implantites est fondamentale et le rôle prépondérant que pourrait avoir une équipe incluant des hygiénistes au service des patients. Quant à l’aspect thérapeutique proprement dit des péri-implantites, la qualité des résultats obtenus avec les meilleurs implants va dans le sens d’une politique de santé au service des patients, avec notamment une économie médicamenteuse en matière d’antibiotiques et, donc, un moindre risque de créer des résistances.
N.B. : Ce commentaire a été écrit avant que ne soit publiée l’analyse critique de l’article de J.P. Albouy de 2008 par Petterson et Mengel ; il convient donc, et pour le moins, de le lire avec prudence.