Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 02 du 01/05/2011

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie

Yves Reingewirtz  

But de l’étude

Les auteurs de cette étude s’interrogent sur la cicatrisation possible de défauts intra-osseux parodontaux avec pour seul traitement une approche non chirurgicale et, dans ce cas, ils se demandent quels peuvent être les facteurs favorisant la fermeture du défaut.

Matériels et méthodes

Cette étude rétrospective porte sur 143 patients consécutifs traités, pour une maladie parodontale chronique ou agressive, à l’Eastman Dental Institute de...


But de l’étude

Les auteurs de cette étude s’interrogent sur la cicatrisation possible de défauts intra-osseux parodontaux avec pour seul traitement une approche non chirurgicale et, dans ce cas, ils se demandent quels peuvent être les facteurs favorisant la fermeture du défaut.

Matériels et méthodes

Cette étude rétrospective porte sur 143 patients consécutifs traités, pour une maladie parodontale chronique ou agressive, à l’Eastman Dental Institute de Londres et dans deux cabinets privés, puis revus pour réévaluation au bout de 12 à 18 mois. Les paramètres cliniques parodontaux sont évalués. L’évaluation du niveau osseux se fait par comparaison de clichés rétroalvéolaires de départ et pris lors de la réévaluation, l’estimation étant faite par lecture directe et non par soustraction numérisée. Une analyse par multiniveaux permet de corréler l’évolution osseuse à plusieurs facteurs, notamment le tabac et la prise associée d’antibiotiques.

Résultats

Sur les 126 défauts répondant aux critères de sélection (notamment défaut supérieur ou égal à 5 mm, radiographiquement objectivable, non soigné préalablement chirurgicalement), les auteurs notent, après traitement, une réduction statistiquement significative de la profondeur de poche, de la perte d’attache, de la profondeur du défaut radiographique, un élargissement de l’angle des défauts radiographiques intra-osseux (correspondant donc à une fermeture du défaut depuis sa partie la plus apicale). La réduction de la profondeur des défauts radiographiques est associée à leur profondeur initiale et à la prise associée d’antibiotiques, et négativement associée à la prise de tabac.

Conclusion

Cette étude conclut à l’intérêt du traitement non chirurgical des défauts intra-osseux, plusieurs cas de comblement complet des défauts ayant même été obtenus.

Commentaires

Loin des approches chirurgicales omniprésentes et souvent présentées comme étant la règle, cette étude rétrospective remet à jour une approche que beaucoup auraient pu croire désuète, pour ne pas dire obsolète. Alors, bien sûr, l’étude est rétrospective, n’a pas de groupe contrôle, le praticien qui a réalisé toutes les mesures et conduit les traitements est le même et, pourtant, il est réjouissant de voir la nette amélioration que peuvent apporter les mesures relativement simples que sont l’instruction d’hygiène appropriée, le débridement mécanique par des curettes ou des ultrasons et l’élimination d’interférences occlusales. Mais s’agit-il là juste d’un baroud d’honneur d’une technique qui serait passée de mode ? La réponse est non, et ce pour une raison majeure : il a été démontré que la nette amélioration des signes cliniques (réduction de la profondeur de poche en moyenne supérieure à 2 mm) et radiographiques (près de 1 mm de gain osseux) était suffisante (McGuire et Nunn, 1996) pour améliorer le pronostic des dents traitées. On pourra regretter que parmi les paramètres ayant montré une amélioration des résultats, les auteurs n’aient pas précisé la famille d’antibiotiques prescrits.