Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Parodontologie
Le but de cette étude de cohorte est de trouver un lien entre la maladie parodontale et les naissances prématurées ou très prématurées grâce à une analyse de régression ordinale logistique.
L’échantillon comprenait 1 207 mères, en bonne santé générale qui venaient d’accoucher et classées en trois groupes :
– le groupe contrôle comprenant les mères ayant eu une grossesse 37 semaines (grossesse...
Le but de cette étude de cohorte est de trouver un lien entre la maladie parodontale et les naissances prématurées ou très prématurées grâce à une analyse de régression ordinale logistique.
L’échantillon comprenait 1 207 mères, en bonne santé générale qui venaient d’accoucher et classées en trois groupes :
– le groupe contrôle comprenant les mères ayant eu une grossesse 37 semaines (grossesse normale, n = 1 046) ;
– le groupe ayant eu une grossesse ≥ 32-36 semaines (grand prématuré, n = 146).
– le groupe ayant eu une grossesse < 32 semaines (grand prématuré, n = 15).
L’examen parodontal (PD, AL, BOP) ainsi que le relevé de toutes les données nécessaires (démographiques, facteurs de risques, complications médicales…) ont été réalisés dans les 48 heures qui ont suivi l’accouchement. La maladie parodontale est définie selon les critères déterminés en 2002 par Lopez et al.1 (présence de quatre dents ou plus présentant un ou plusieurs sites avec PD ≥ 4 mm et une perte d’attache clinique AL ≥ 3 mm) et selon les critères développés par de Albandar 20072 (au moins un site montrant un PD et AL ≥ 4 mm). Pour chacune des définitions, deux types d’analyses multivariantes ont été conduites. De plus, l’utilisation des deux définitions a permis la comparaison avec les autres études à ce sujet.
La répartition des groupes reflète bien la population générale. Cette étude suggère une association entre la maladie parodontale et les naissances prématurées et très prématurées spontanées. Selon la première définition, les résultats indiquent que les femmes présentant une maladie parodontale, ont un OR = 1,83 d’accoucher de bébé prématuré ou très prématuré ; selon la deuxième définition, l’OR est de 2,37. D’autres facteurs comme le statut marital (célibataire), la présence d’une infection urinaire et la présence d’accouchement prématuré dans le passé influencent également la survenue d’un accouchement prématuré (facteur aggravant). L’étude montre que la cigarette, l’alcool et la prise de drogue pendant la grossesse n’ont pas de conséquence directe sur le moment de l’accouchement.
Les résultats montrent une influence de la maladie parodontale sur l’accouchement prématuré, mais aussi très prématuré (< 32 semaines). Ces résultats concordent avec les autres études réalisées sur les naissances de grands prématurés.
Cette étude doit être complétée par d’autres études de cohorte avec un plus grand nombre de femmes, prenant en compte la faible prévalence de grands prématurés (1-2 % de la population générale), qui ne représentaient dans cette étude que 15 femmes (échantillon réduit). Il est intéressant de voir néanmoins que parmi toutes les données recueillies, celles relevées lors de l’examen parodontal avaient toutes un lien significatif avec la présence de (très) prématurés.
1. Lopez NJ, Smith PC, Gutierrez J. Higher risk of preterm birth and low birth weight in women with periodontal disease. J Dent Res 2002 ; 81 : 58-63.
2. Albandar JM. Periodontal disease surveillance. J Periodontol 2007 ; 78 : 1179-1181.