Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 01 du 01/02/2011

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Parodontologie

Matthieu Leininger  

But de l’étude

Les études sur l’étiologie des maladies parodontales ont certes mis en évidence le rôle primordial des bactéries, mais sans qu’elles puissent pour autant expliquer à elles seules l’initiation ou la progression de la maladie. La notion de facteurs de risque et, a fortiori, une combinaison de ces facteurs est une voie de recherche sur l’évaluation de la susceptibilité de l’individu à développer une parodontite. Le but de cette étude a été...


But de l’étude

Les études sur l’étiologie des maladies parodontales ont certes mis en évidence le rôle primordial des bactéries, mais sans qu’elles puissent pour autant expliquer à elles seules l’initiation ou la progression de la maladie. La notion de facteurs de risque et, a fortiori, une combinaison de ces facteurs est une voie de recherche sur l’évaluation de la susceptibilité de l’individu à développer une parodontite. Le but de cette étude a été d’évaluer la valeur prévisible sur le long terme du score de risque parodontal (PRAS), représenté par l’aire de la surface du diagramme de risque tel qu’il a pu être défini dans les études princeps (Lang et Tonetti, 2003).

Matériels et méthodes

Au total, 30 patients atteints de parodontites ont été réexaminés 6 à 12 ans après le bilan initial et le traitement qui a suivi. Les valeurs cliniques et radiographiques initiales, telles que le saignement au sondage, le nombre de poches de plus de 4 mm, le nombre de pertes dentaires, la perte osseuse rapportée à l’âge du patient, la présence de maladies systémiques comme le diabète, le statut tabagique du patient, ont été reportées sur un diagramme radar à 6 axes. Le PRAS initial a été calculé à partir de ces données en déterminant l’aire de la surface du diagramme ainsi obtenu. Les patients ont été classés en groupes à risque faible à modéré (score de 0 à 20) et à haut risque (score supérieur à 20). Les patients qui n’ont suivi aucune des séances de maintenance recommandées ont été considérés comme non coopérants. Le PRAS et la coopération ont été mis en relation avec la moyenne des pertes dentaires par années de suivi et la variation moyenne du nombre de poches de plus de 4 mm.

Résultats

Le PRAS a significativement diminué dans l’ensemble des deux groupes entre le bilan initial et la réévaluation. La moyenne des pertes dentaires a été de 0,11 pour le groupe à risque faible à modéré et de 0,26 pour le groupe à haut risque (p < 0,05) ; la réduction du nombre de poches a été respectivement de 2,57 et 2,17, et la réduction du pourcentage de sites avec saignement au sondage a été respectivement de 6,7 et 23,3 %. En comparant les résultats des groupes coopérants/non coopérants, la réduction du nombre de poches a été de 3,39 pour le groupe coopérant et de 1,40 pour le groupe non coopérant (p < 0,05).

Discussion

De nombreuses études ont déjà permis de montrer l’intérêt du traitement parodontal et de son suivi sur l’évolution positive des paramètres cliniques. Cette étude ne fait que confirmer ces affirmations. Cependant, la classification des patients en fonction de leur risque parodontal est une approche actuelle et novatrice (Lang et Tonetti, 2003 ; Page ; 2002, Persson, 2003). Elle permet de diminuer la subjectivité de l’examen clinique et d’apprécier la susceptibilité du patient face à la maladie par une approche multifactorielle.

Conclusion

Cette étude a montré la capacité du PRAS à évaluer le risque de pertes dentaires sur le long terme ainsi que la susceptibilité des patients à la maladie parodontale. Les données ont confirmé l’influence positive de la coopération du patient sur les résultats de nos traitements.