Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Implantologie
Cette étude a pour but d’identifier la méthode la plus efficace pour traiter la péri-implantite.
Seuls les essais cliniques randomisés avec groupe contrôle ont été pris en compte avec un suivi d’au moins 3 mois. Pour cela différentes stratégies de recherche ont été utilisées : registre de santé orale de Cochrane, Central, Medline, Embase, complétés par une recherche manuelle. Tous les auteurs des essais...
Cette étude a pour but d’identifier la méthode la plus efficace pour traiter la péri-implantite.
Seuls les essais cliniques randomisés avec groupe contrôle ont été pris en compte avec un suivi d’au moins 3 mois. Pour cela différentes stratégies de recherche ont été utilisées : registre de santé orale de Cochrane, Central, Medline, Embase, complétés par une recherche manuelle. Tous les auteurs des essais cliniques ainsi que tous les fabricants d’implants dentaires ont été contactés afin de compléter les données. De plus, un groupe de discussion sur Internet a été créé afin de connaître tous les essais cliniques non publiés ou en cours de réalisation. Il n’y a eu aucune restriction de langue.
Seules 7 études cliniques ont été retenues. Les techniques suivantes ont été analysées :
1. utilisation d’antibiotique local versus débridement ultrasonique ;
2. bénéfice de l’antibiotique local comme adjuvant au débridement ;
3. différentes techniques de débridement sous-gingival ;
4. laser versus débridement manuel et irrigation avec/ou sans gel de chlorhexidine ;
5. antibiotique systémique + chirurgie résectrice + 2 antibiotiques locaux différents avec ou sans lissage (smoothening) de la surface implantaire ;
6. hydroxyapatite nanocristalline versus Bio-Oss® et membrane résorbable.
Le suivi a varié de 3 mois à 4 ans. Les seules différences statistiques significatives ont été relevées dans 2 essais cliniques, mais jugés comme ayant un risque de biais important. Quatre mois après débridement manuel et mise en place d’antibiotique local, les patients présentant une lésion péri-implantaire importante (plus de 50 % de perte osseuse) montrent une amélioration de la perte d’attache et de la profondeur de poche de 0,6 mm. Après 4 ans, les patients présentant des lésions infraosseuses péri-implantaires > 3 mm traitées avec du Bio-Oss® et une membrane résorbable montrent un gain d’attache et une diminution de profondeur de poche de 1,4 mm par rapport aux patients traités par hydroxyapatite nanocristalline.
De nos jours, il n’y a que très peu de données fiables dans la littérature pouvant suggérer une technique de traitement de la péri-implantite plutôt qu’une autre. Dans 4 essais cliniques, le traitement du groupe contrôle qui comprenait un débridement mécanique sous-gingival simple semblait être suffisant pour atteindre des résultats similaires aux techniques plus complexes et plus coûteuses. Les études avec un suivi de plus de 1 an montrent une récidive de la péri-implantite allant jusqu’à 100 % pour certaines d’entre elles. Ces résultats sont cependant à prendre avec précaution, les échantillons étant réduits et le temps de suivi trop court. Des essais cliniques randomisés avec des groupes (effectifs) plus importants et un suivi plus long (un an) sont maintenant nécessaires.
Cette méta-analyse montre la nécessité d’autres études afin de trouver des méthodes capables de traiter la péri-implantite et d’avoir des résultats sur le long terme. Néanmoins, vu la complexité de la maladie et les difficultés de traitement en soi, il est impératif d’avoir recours à une maintenance stricte et à des réévaluations cliniques et radiographiques régulières après la mise en place d’implant, afin d’établir une bonne prévention et d’éviter ainsi au mieux le développement de la maladie. L’élimination stricte des facteurs de risque (tabac…) ainsi qu’une bonne instruction et motivation du patient au bon contrôle de plaque (renforcé chez les patients présentant un passé de maladie parodontale) contribueront à la pérennité implantaire.