Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Implantologie
Le but de cette méta-analyse est d’évaluer le succès, les complications, l’esthétique et la satisfaction du patient après la mise en place immédiate d’implant (juste après l’avulsion), en immédiat-différé (quelques semaines jusqu’à cicatrisation des tissus mous) ou en différé (jusqu’à cicatrisation partielle ou complète de l’os alvéolaire) et de comparer entre elles ces différentes techniques. Ensuite, cette étude analyse les...
Le but de cette méta-analyse est d’évaluer le succès, les complications, l’esthétique et la satisfaction du patient après la mise en place immédiate d’implant (juste après l’avulsion), en immédiat-différé (quelques semaines jusqu’à cicatrisation des tissus mous) ou en différé (jusqu’à cicatrisation partielle ou complète de l’os alvéolaire) et de comparer entre elles ces différentes techniques. Ensuite, cette étude analyse les techniques de chirurgie de comblement osseux de l´espace entre la surface implantaire et la paroi alvéolaire pour déterminer dans quel cas le comblement sera nécessaire et quelle technique sera la plus appropriée.
Seuls les essais cliniques randomisés avec groupe contrôle et suivi au moins pendant 1 an ont été pris en compte. La recherche bibliographique a utilisé différentes bases de données : registre de santé orale de Cochrane, Central, Medline, Embase, complétés par une recherche manuelle sur des articles rédigés exclusivement en anglais. Les auteurs des essais cliniques ont été contactés lorsqu’il manquait des informations.
Au total, 14 essais cliniques ont été identifiés, mais seuls 7 ont été inclus. En comparant la mise en place immédiate d’implants versus technique différée, aucune différence statistique significative n’a pu être constatée. En comparant la mise en place d’implants en technique immédiate-différée et différée, les auteurs ont pu constater que les patients du groupe d’implantation immédiate-différée percevaient le temps comme significativement plus court jusqu’à la mise en fonction de l’implant. Les patients étaient davantage satisfaits. Les praticiens (indépendants et en aveugle) ont jugé que le niveau de la gencive péri-implantaire était plus approprié, comparé aux dents adjacentes pour les implants immédiats-différés. Ces différences s’estompaient après 5 ans, mais il est apparu significativement plus de complications dans le groupe immédiat-différé par rapport au groupe des différés. En comparant le groupe de mise en place immédiate avec la mise en place immédiate-différée, aucune différence n’a pu être constatée après 2 ans. Concernant les techniques de comblement osseux au niveau des implants après mise en place immédiate, aucune différence statistique significative n’a pu être observée en évaluant si l’os autogène est nécessaire ou même quelle technique était la plus appropriée.
Il est aujourd’hui impossible d’affirmer qu’une des trois techniques de mise en place d’implants, immédiate, immédiate-différée ou différée, présente des avantages ou inconvénients sur les autres. De plus, ces conclusions préliminaires s’apppuient sur des essais cliniques avec une puissance faible et jugés comme comportant trop de biais. Il est suggéré que la mise en place d’implants en technique immédiate et en technique immédiate-différée puisse entraîner un risque plus élevé d’échecs implantaires et de complications comparée à la mise en place de technique différée. Néanmoins, les résultats esthétiques semblent être meilleurs lorsque les implants sont mis en place directement après l’avulsion dentaire. Concernant le comblement osseux autour des implants lors de la mise en place immédiate, il n’y a aucune évidence concrète permettant d’affirmer la nécessité du comblement ou même de définir qu’une technique puisse être supérieure à une autre.
Vu le contexte actuel consistant de plus en plus à contracter les étapes de la mise en place à la mise en fonction de l’implant, il est intéressant de faire le point sur ces techniques en s’appuyant sur la littérature. On voit bien qu’il n’y a toujours pas de technique idéale ou de produits de comblement osseux plus fiables ou mieux que les autres. L’implantation différée semble montrer moins d’échecs implantaires sur le long terme et elle est vraisemblablement la solution de choix lorsque l’esthétique ne prime pas. Néanmoins, les praticiens doivent bien analyser chaque patient individuellement et choisir la technique implantaire la plus appropriée au terrain donné (antécédents médico-chirurgicaux, demande et besoin du patient) et la technique qu’il maîtrise le mieux afin d’avoir le meilleur résultat sur le long terme.