Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 03 du 01/09/2010

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale

Implantologie

Matthieu Leininger  

But de l’étude

Le préalable à la mise en place d’implants en position idéale passe parfois par la régénération du tissu osseux manquant. Ceci peut être réalisé selon l’indication par greffe osseuse autogène, régénération osseuse guidée à l’aide de membrane et/ou de matériaux de comblement. L’apport de cellules ostéogéniques sur le site opératoire est une condition sine qua non à cette régénération. Le transport de ces cellules se fait par voie...


But de l’étude

Le préalable à la mise en place d’implants en position idéale passe parfois par la régénération du tissu osseux manquant. Ceci peut être réalisé selon l’indication par greffe osseuse autogène, régénération osseuse guidée à l’aide de membrane et/ou de matériaux de comblement. L’apport de cellules ostéogéniques sur le site opératoire est une condition sine qua non à cette régénération. Le transport de ces cellules se fait par voie vasculaire lors de l’angiogenèse. La perforation de la corticale externe dans le but de favoriser l’apport de ces cellules ostéogéniques semble s’inscrire dans le protocole standard de ce type d’intervention, sans pour autant s’appuyer sur un haut degré de preuve scientifique.

Matériels et méthodes

Le but de cette revue est de faire le point dans la littérature au travers d’essais cliniques avec groupe contrôle, sur la nécessité ou non de réaliser une décortication osseuse. Différentes stratégies de recherches ont été utilisées. La plupart ont été effectuées dans Medline sur des articles exclusivement rédigés en anglais, et ont été complétées par Google pour des articles non encore référencés dans Pubmed.

Résultats

La littérature en médecine et médecine dentaire rapporte une utilisation fréquente de la décortication lors de techniques en onlay, bien qu’il existe des études animales ne montrant aucun bénéfice de cette technique. Trois études animales montrent un bénéfice à l’utilisation de la décortication, deux n’en décrivent aucun avantage, aucune étude clinique chez l’homme n’a été rapportée.

Conclusion

Il existe des résultats contradictoires dans la littérature quant à la systématisation de la décortication osseuse lors de techniques de régénération osseuse guidée. Les études animales existantes étant toujours difficilement extrapolables à l’homme, de plus amples investigations seront nécessaires. Pour l’instant, l’utilisation de cette technique reste à la discrétion des praticiens.

Commentaires

Il est souvent intéressant de remettre en question des techniques, parfois solidement ancrées dans nos pratiques quotidiennes et de se demander la justification de tel ou tel protocole. Ce papier en fait la preuve et nous rappelle que ce qui nous semble évident sur le plan clinique ne l’est peut-être pas toujours scientifiquement. Si l’expérience de l’opérateur est un facteur déterminant dans la réussite d’un traitement, notre exercice n’est pas qu’empirique et se doit de s’appuyer sur un fondement scientifique avéré.