Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Parodontologie
Le facteur-5 recombinant humain de croissance-différenciation est évalué en tant que support à une thérapeutique parodontale régénératrice.
Des lésions intra-osseuses parodontales à une paroi, profondes (4 × 5 mm, largeur × profondeur) sont réalisées bilatéralement sur des chiens Beagle au niveau des secondes et quatrièmes prémolaires mandibulaires. Au total, 5 animaux ont reçu, d’un côté, rhGDF-5 à...
Le facteur-5 recombinant humain de croissance-différenciation est évalué en tant que support à une thérapeutique parodontale régénératrice.
Des lésions intra-osseuses parodontales à une paroi, profondes (4 × 5 mm, largeur × profondeur) sont réalisées bilatéralement sur des chiens Beagle au niveau des secondes et quatrièmes prémolaires mandibulaires. Au total, 5 animaux ont reçu, d’un côté, rhGDF-5 à des doses de 1 µg, et 5 autres à des doses de 20 µg par défaut ; les sites contro-latéraux ont reçu, pour 5 animaux, seulement l’éponge vecteur du rhGDF-5, et pour les 5 autres chiens, l’éponge de collagène imprégnée de 100 µg de rhGDF-5 par défaut. L’étude histologique et histomorphométrique a été réalisée à 8 semaines.
L’implantation chirurgicale de rhGDF-5 a stimulé significativement la régénération osseuse. La formation cémentaire était significativement augmentée dans les sites où était placé rhGDF-5 (1 et 100 µg) comparés aux sites contrôles (p < 0,05). Il n’y avait pas de différence notable dans la formation osseuse et cémentaire selon les différentes doses de rhGDF-5 utilisées (1, 20, 100 µg). Aucun des sites contrôles ou avec rhGDF-5 ne présentait de lacunes de résorption, de zones d’ankylose ou d’autres réactions tissulaires aberrantes.
L’implantation chirurgicale de rhGDF-5 peut être réalisée sans risque ni complications pour favoriser la cicatrisation-régénération de défauts intra-osseux parodontaux.
Les résultats de cette étude ouvrant d’impressionnantes perspectives en matière de régénération osseuse parodontale vont dans le sens de ceux publiés en 2004 dans cette même revue. La protéine alors utilisée était la rhBMP2, et le support un phosphate tricalcique. Un taux voisin de régénération osseuse était obtenu, mais des soucis de taille coexistaient avec l’apparition de lacunes de résorption radiculaire et de plages d’ankylose. À présent, tout semble aller dans le meilleur des mondes. Un bémol toutefois : tous les auteurs et coauteurs informent en début d’article de leur affiliation partielle ou entière à la firme fabriquant cette fameuse protéine. Notons enfin le score remarquable obtenu lors de l’implantation de l’éponge seule :
– régénération cémentaire : 2,49 ± 0,71 vs rhGDF-5 1 µg (3,5 ± 0,91), rhGDF-5 20 µg (3,03 ± 1,18), rhGDF-5 100 µg (3,49 ± 0,8) ;
– régénération osseuse : 1,44 (32 %) vs rhGDF-5 1 µg (2,09 ; 42,9 %), rhGDF-5 20 µg (2,22 ; 44,3 %), rhGDF-5 100 µg (2,19 ; 47,8 %).
Ce résultat valide les conclusions d’Urs Wikesjö lors du dernier congrès Europerio 2009 qui préconisait de ménager dans la zone de cicatrisation un volume susceptible d’abriter le caillot. Ce rôle était tenu dans cette expérimentation par l’éponge de collagène.