Article
Myron NEVINS* Marc L. NEVINS** Nanciye GUZIN UZEL*** David M. KIM****
*Département de médecine buccale, infection et immunité, Département de parodontologie, École Harvard de médecine dentaire, Boston, États-Unis
**Département de médecine buccale, infection et immunité, Département de parodontologie, École Harvard de médecine dentaire, Boston, États-Unis
***Département de parodontologie, Université de l’École de médecine dentaire de Pennsylvanie, Philadelphie, États-Unis
****Département de médecine buccale, infection et immunité, Département de parodontologie, École Harvard de médecine dentaire, Boston, États-Unis
L’évolution des connaissances scientifiques portant sur les modalités de traitement de la régénération parodontale a encouragé les cliniciens à rechercher des thérapeutiques qui soient prévisibles et applicables au large éventail de défauts parodontaux et péri-implantaires. Les défauts intra-osseux ont traditionnellement été traités avec des autogreffes, des allogreffes, des xénogreffes ou des matériaux alloplastiques avec ou sans membrane, conduisant à divers degrés de succès. La nécessité d’avoir davantage de stratégies de régénération fiables et prévisibles est perceptible à travers les revues systématiques d’études cliniques randomisées et contrôlées portant sur les modalités thérapeutiques de régénération parodontale. Durant ces vingt dernières années, on note des avancées très nettes vers une régénération parodontale prévisible utilisant le facteur de croissance recombinant BB dérivé des plaquettes (rhPDGF-BB).
Increased scientific knowledge of periodontal regenerative treatment modalities has encouraged clinicians to seek therapies that are predictable and applicable to the broad array of periodontal and peri-implant defects. Infrabony defects have been traditionally treated with autografts, allografts, xenografts or alloplasts with or without barrier membranes, and have exhibited various degrees of success. The need for more robust and predictable regenerative strategies are perceived in systematic reviews of randomized controlled clinical trials on periodontal regenerative treatment modalities. Great strides have been made over the past two decades toward predictable periodontal regeneration utilizing recombinant platelet-derived growth factor-BB (rhPDGF-BB).
La perte des tissus parodontaux liée à une maladie parodontale inflammatoire s’observe couramment par la formation de défauts intra-osseux et d’atteintes des furcations (Nevins et al., 2008). Le traitement optimal pour de tels défauts est de régénérer au mieux les structures perdues plutôt que de réaliser une résection qui, elle, a un résultat prévisible et est applicable aux défauts de faible profondeur (Nevins et al., 2008). Cependant, la vraie régénération parodontale est un processus complexe qui requiert une cascade d’événements conduisant à la néoformation d’os alvéolaire, de cément et d’un ligament parodontal inséré fonctionnellement (Hancock, 1989) (fig. 1 à 8). L’évolution des connaissances scientifiques concernant la régénération parodontale, associée à l’arrivée de nouvelles techniques, a encouragé les cliniciens à sélectionner des thérapeutiques prévisibles et efficaces (Nevins et al., 2003). Les défauts intra-osseux et les furcations de classe II ont traditionnellement été traités avec des autogreffes, des allogreffes, des xénogreffes ou des matériaux alloplastiques avec ou sans membrane conduisant à des succès de degrés variables. La plupart des résultats sont évalués par des examens cliniques tels que le sondage des poches, la mesure des niveaux d’attache clinique ou la réentrée, mais il est nécessaire de confirmer ces résultats à l’échelle histologique. Les revues systématiques d’études randomisées et contrôlées portant sur la régénération parodontale suggèrent la nécessité d’avoir des stratégies de régénération parodontale plus fiables et plus prévisibles (Laurell et al., 1998 ; Cortellini et Tonetti, 2000 ; Needleman et al., 2001, 2005, 2006 ; Murphy et Gunsolley, 2003 ; Reynolds et al., 2003 ; Reynolds et Aichelmann Reidy, 2005 ; Trombelli, 2005 ; Wang et al., 2005). Depuis 20 ans, on s’oriente vers une régénération parodontale prévisible en utilisant le facteur de croissance recombinant humain BB dérivé des plaquettes (recombinant human platelet-derived growth factor-BB, rhPDGF-BB). L’utilisation de ce facteur dans le traitement des défauts intra-osseux et des furcations de classe II va être abordée ici.
Les facteurs de croissance, tels que le PDGF-BB (platelet-derived growth factor-BB, facteur de croissance BB dérivé des plaquettes), sont des molécules biologiques naturelles qui servent de médiateurs et régulent des événements cellulaires clés, comme la prolifération cellulaire, la chimiotaxie et la synthèse de la matrice, en se liant à des récepteurs de surface cellulaires (Heldin et al., 1998 ; Heldin, 2004 ; Rosenkranz et Kazlauskas, 1999 ; Cooke et al., 2006). La réponse cicatricielle d’une plaie est activée lorsque le PDGF est libéré localement durant la coagulation par les plaquettes sanguines au niveau des lésions des tissus durs et mous lésés (Lynch et al., 1999, 2008). Une fois libéré à partir des plaquettes, le PDGF se lie à des récepteurs de surface cellulaires afin de favoriser une migration cellulaire rapide (chimiotaxie) et une prolifération (mitogenèse) (Lynch et al., 1999 ; Lynch, 2008). De plus, le PDGF-BB est pro-angiogénique par le fait qu’il agit en synergie avec le facteur de croissance endogène VEGF (vascular epithelial growth factor) pour stimuler la néovascularisation in situ au niveau du défaut (Sato et al., 1993 ; Bouletreau et al., 2002 ; Guo et al., 2003). Ainsi, la nature cicatrisante dynamique du PDGF-BB a la capacité de stimuler de multiples cascades de cicatrisation des plaies afin de promouvoir la régénération du parodonte (Hollinger et al., 2008) (fig. 9 à 14). Le recombinant humain purifié PDGF-BB (rhPDGF-BB) ainsi que différentes matrices ont fait l’objet d’une série de recherches précliniques rigoureuses et poussées afin de tester leur sécurité d’emploi et leur efficacité (régénération osseuse, cément et ligament parodontal) (Nevins et al., 2003, 2005, 2007 ; Lynch et al., 1989, 1991 ; Matsuda et al., 1992 ; Rutherford et al., 1992 ; Wang et al., 1994 ; Giannobile et al., 1994, 1996 ; Cho et al., 1995 ; Green et al., 1997 ; Yu et al., 1997 ; Howell et al., 1997 ; Haase et al., 1998 ; Mumford et al., 2001 ; Ojima et al., 2003 ; Papadopoulos et al., 2003 ; Camelo et al., 2003 ; McGuire et al., 2006 ; Sarment et al., 2006 ; Ridgway et al., 2008). La première étude préclinique menée par Lynch décrit une activité cellulaire accrue avec la néoformation d’os, de cément et de ligament parodontal lors du traitement de défauts parodontaux expérimentaux chez des chiens beagle avec du rhPDGF-BB (Lynch et al., 1989, 1991). De nombreuses études précliniques et cliniques l’ont suivie et apportent la preuve du mécanisme d’action de ce facteur de croissance vital (Lynch et al., 2008). Howell et al. (Howell et al., 1997) ont mené la première étude clinique prometteuse avec l’association rhPDGF-BB/rhIGF-I (recombinant human insulin growth factor-I) pour traiter des défauts intra-osseux. De récentes études cliniques associant le rhPDGF-BB avec des supports compatibles indiquent que l’application de 0,3 à 5,0 mg/ml de rhPDGF-BB avec soit une allogreffe ou du phosphate tricalcique bêta (β-TCP) s’est montrée efficace (Nevins et al., 2003, 2005 et 2007 ; Camelo et al., 2003 ; McGuire et al., 2006 ; Ridgway et al., 2008). Le rhPDGF-BB est actuellement disponible à la vente à la concentration de 0,3 mg/ml dans une formule en gel associé à du β-TCP, un support synthétique biocompatible, ostéoconducteur (GEM 21S®, Osteohealth Company, États-Unis). La justification de cette combinaison unique est de favoriser une approche thérapeutique ciblée en associant le support passif β-TCP, qui possède des caractéristiques chimiques et physiques idéales pour aider la fixation cellulaire et la croissance, avec le rhPDGF-BB hautement purifié et concentré, qui procure un stimulus bioactif pour une régénération parodontale prévisible (Nevins et al., 2007).
Les traitements parodontaux visant la régénération d’un parodonte perdu ou lésé ont longtemps reposé sur l’utilisation de supports non viables et ostéoconducteurs ; bien qu’ils se soient avérés cliniquement efficaces dans certains cas (pour des défauts intra-osseux profonds), leurs résultats n’ont pas été prévisibles pour une large variété de défauts intra-osseux (par exemple les défauts à une ou deux parois) rencontrés couramment par le clinicien (Camelo et al., 2003). De plus, il peut y avoir des différences sur le plan histologique en termes de capacité régénératrice (Nevins et al., 2007). La preuve d’une vraie régénération parodontale repose sur des bases scientifiques provenant de documents histologiques humains (Bowers et al., 1989, 1989, 1989, 1991 ; Reynolds et al., 1996 ; Nevins et al., 2000, 2003 ; Camelo et al., 2001). On ne peut avoir des preuves histologiques pour tous les cas traités ; de ce fait, les cliniciens se fondent sur les données cliniques, radiographiques et parfois sur une réentrée chirurgicale pour déterminer l’efficacité du traitement régénérateur (Caton, 1997 ; Machtei, 1997 ; Carranza et al., 2006). Cela est acceptable si les études préalables utilisant le matériau remplissent les conditions définissant la régénération parodontale.
Des études histologiques humaines portant sur des défauts intra-osseux humains ainsi que des furcations de classe II ont été menées pour prouver la régénération fiable obtenue avec le rhPDGF-BB (Nevins et al., 2003 ; Camelo et al., 2003). Des défauts situés sur des dents expérimentales ont été traités par allogreffe d’os déminéralisé et lyophilisé (DFDBA, demineralized freeze dried bone allograft) préalablement hydrolysé par du rhPDGF-BB, et les dents ont été extraites en bloc en vue d’analyses histologiques. Les résultats cliniques montrent une amélioration très nette des profondeurs de sondage horizontal et vertical, ainsi que des niveaux d’attache par rapport aux niveaux initiaux pour tous les sites traités avec du rhPDGF-BB. Les analyses histologiques montrent une régénération parodontale solide dans les sites traités au rhPDGF avec des quantités significatives d’os, de cément et de ligament parodontal néoformés, ainsi qu’une amélioration du niveau d’attache pour les défauts intra-osseux (fig. 15 à 20).
L’un des plus grands défis dans le domaine de la parodontologie demeure le traitement de dents pluriradiculées présentant des atteintes de la furcation en raison des caractéristiques anatomiques qui rendent, avec les thérapeutiques actuelles, le traitement difficile avec un résultat imprévisible (Camelo et al., 2003). Bien qu’il y ait eu des rapports de « succès clinique » dans le traitement des furcations de classe II, celui de Camelo et al. a établi les premières preuves histologiques de régénération parodontale (néoformation d’os, de ligament parodontal et de cément) obtenues dans des furcations de classe II chez l’homme (fig. 21 à 25). Les principes de génie tissulaire ont été appliqués en utilisant un facteur de croissance purifié associé à une matrice ostéoconductrice pour stimuler les propres cellules du patient en faveur d’une réponse régénératrice (Camelo et al., 2003).
Une fois la preuve de l’étude principale établie, il a fallu mener une étude clinique aléatoire pour établir la prévisibilité de cette modalité thérapeutique. Une large étude cas témoin, multicentrique, randomisée, a été menée chez l’homme en aveugle afin d’évaluer la sécurité et l’efficacité du rhPDGF-BB associé avec du β-TCP particulé pour traiter des défauts intra-osseux parodontaux (Nevins et al., 2005). Trois groupes ont été évalués dans le traitement de défauts osseux verticaux interproximaux de 4 mm de profondeur ou plus (avec au moins une paroi osseuse intacte) :
– groupe 1, β-TCP plus 0,3 mg/ml de rhPDGF-BB ;
– groupe 2, β-TCP plus 1,0 mg/ml de rhPDGF-BB ;
– groupe 3, β-TCP plus une solution tampon seule.
Des évaluations périodiques à la fois cliniques et radiographiques ont été réalisées pour veiller à la sécurité et à l’efficacité du traitement sur une période minimale de 6 mois. On observe une excellente cicatrisation pour tous les défauts traités avec du rhPDGF-BB, et le gain en niveau d’attache clinique (NAC) est significativement plus élevé et plus précoce à 3 mois pour le groupe 1 (3,8 ± 0,2 mm) par rapport au groupe 3 (3,3 ± 0,2 mm). De plus, on note une quantité significativement moins importante de récessions gingivales à 3 mois pour le groupe 1 que pour le groupe 3. Les évaluations radiographiques confirment le résultat clinique positif obtenu avec le traitement à base de rhPDGF-BB. Le pourcentage de comblement osseux (pourcentage du défaut osseux initial comblé par de l’os néoformé) est significativement plus élevé à 6 mois pour le groupe 1 (57 ± 6 %) lorsqu’on le compare aux groupes 2 (34 ± 4 %) et 3 (18 ± 6 %). La croissance osseuse linéaire radiographique est également significativement plus élevée pour le groupe 1 (2,6 ± 0,2 mm) par rapport aux groupes 2 (1,5 ± 0,2 mm) et 3 (0,9 ± 0,1 mm). Les résultats de cette étude essentielle démontrent que le rhPDGF-BB associé à du β-TCP favorise le taux et l’induction de la régénération osseuse ainsi que le niveau d’attache clinique dans les défauts intra-osseux parodontaux (Nevins et al., 2005) (fig. 26 à 34). Quant aux effets indésirables, aucune différence significative n’a été observée entre les différents groupes traités.
Afin de démontrer le bien-fondé des résultats obtenus à partir de cette étude clinique, des cas représentatifs ont été sélectionnés pour une revue clinique et radiographique (au moins 24 mois) (McGuire et al., 2006). Ces cas sélectionnés montrent que les résultats obtenus durant la période initiale de 6 mois (c’est-à-dire le niveau d’attache clinique, le pourcentage de comblement osseux et la croissance osseuse linéaire) sont restés stables et constants durant au moins 24 mois après la chirurgie (McGuire et al., 2006). Cette étude essentielle sur la régénération parodontale, portant sur 180 sujets provenant de 11 centres cliniques, présente une assiduité de participation des patients et un taux de suivi du protocole de 98,9 %. À ce jour, c’est la seule étude clinique importante, multicentrique, aléatoire et contrôlée en aveugle qui a été menée chez l’homme afin d’examiner la sécurité d’utilisation et l’efficacité d’un facteur de croissance recombinant dans la régénération parodontale.
Les preuves apportées par l’étude clinique aléatoire ont confirmé les preuves histologiques issues de l’étude principale. La différence réside dans le fait que le β-TCP a été utilisé comme support pour répondre à la réglementation en vigueur. La période d’observation postchirurgicale de 3 ans a continué de démontrer un gain de niveau d’attache significatif et une diminution de la profondeur de poche avec le traitement à base de rhPDGF-BB et de β-TCP (McGuire et al., 2006). Ces résultats diffèrent de ceux de l’étude de Ridgway portant sur 16 cas traités avec le même support et un prélèvement osseux en bloc chez l’homme (Ridgway et al., 2008). Ces auteurs proposent des supports différents pour renforcer les résultats obtenus avec le rhPDGF-BB, bien que 13/16 cas donnent des preuves de régénération parodontale (Ridgway et al., 2008). Une étude récente montre l’obtention d’une néoformation d’os, de cément et de ligament parodontal ainsi qu’un certain gain osseux vertical dans le traitement de récessions chez l’homme (McGuire et al., 2009). Le prélèvement d’un bloc pose un certain nombre de questions quant à l’efficacité du β-TCP ; néanmoins, les résultats sont équivalents à ceux obtenus avec une greffe de conjonctif enfoui, mais avec un gain de nouvelle attache clinique significatif sur le plan histologique (McGuire et al., 2009). Étant donné que l’efficacité clinique du rhPDGF-BB dépend de la capacité du système de relargage utilisé à libérer une dose thérapeutique de rhPDGF-BB au moment stratégique, la recherche d’autres supports est justifiée (Hollinger et al., 2008). Les résultats provenant d’études précliniques et cliniques évaluant la liaison et le relargage du rhPDGF-BB indiquent que son association avec d’autres matériaux de greffe peut favoriser le résultat clinique (Camelo et al., 2003 ; Nevins et al., 2007). Par exemple, deux études associant du PDGF-BB et une greffe d’os bovin anorganique in vitro ont observé une croissance plus élevée de cellules ostéoblastiques par rapport au support seul (Jiang et al., 1999 ; Stephan et al., 2000). Une stimulation significative d’os vertical a été observée avec une greffe d’os bovin déprotéiné saturé en rhPDGF-BB lors du traitement de crêtes mandibulaires atrophiques sur un modèle canin (Simion et al., 2006, 2009). Il y a eu des rapports sur l’utilisation d’autres matrices telles que l’éponge de chitosan, le DFDBA (cortical), le DFBA (spongieux), l’allogreffe d’os frais congelé (FDBA, freeze-dried bone allograft), le FBA, le β-TCP et le sulfate de calcium (Nevins et al., 2003, 2007 ; Papadopoulos et al., 2003 ; Camelo et al., 2003 ; Park et al., 2000 Bateman et al., 2005). De plus, deux études histologiques humaines associant du rhPDGF-BB et du DFDBA dans des furcations de classe II et des défauts intra-osseux, ainsi que du rhPDGF-BB et du FDBA dans le traitement de défauts intra-osseux profonds ont montré que le défaut était comblé de façon significative tant sur le plan clinique que radiologique dans les 6 à 11 mois suivant la chirurgie (Nevins et al., 2003, 2007 ; Camelo et al., 2003). De ce fait, un certain nombre d’études précliniques et cliniques ont pu démontrer la biocompatibilité ainsi que la synergie entre le rhPDGF-BB et un grand nombre de supports ostéo-inducteurs et ostéoconducteurs. Pris ensemble, les effets du rhPDGF-BB associé à d’autres biomatériaux sur la cicatrisation des plaies constituent une méthode innovante pour le relargage local de régulateurs de croissance hautement efficaces pour optimiser le potentiel régénérateur (Nevins et al., 2007).
Aujourd’hui, la recherche confirme que l’activité chimiotactique, mitogène et angiogénique du rhPDGF améliore et accélère la réponse cicatricielle des tissus durs et mous. La disponibilité d’une thérapeutique fondée sur une protéine recombinante telle que le rhPDGF-BB associée à l’utilisation de supports spécifiquement conçus pour les tissus a introduit une nouvelle ère et une nouvelle capacité d’optimiser les résultats de régénération chez les patients (Nevins et al., 2007). À l’avenir, d’autres recherches cliniques et l’expérience permettront de mieux comprendre les impératifs requis pour une régénération prévisible et les techniques chirurgicales visant à optimiser les résultats cliniques à l’aide d’une thérapeutique fondée sur l’utilisation du rhPDGF-BB (Nevins et al., 2007).
The loss of periodontium to inflammatory periodontal disease is commonly noted in the form of infrabony and furcation defects (Nevins et al., 2008). The optimal treatment for such defects is to regenerate the lost structures to the maximum degree rather than the resective treatment that is predictable and applicable for shallow defects (Nevins et al., 2008). However, true periodontal regeneration is a complex process requiring a cascade of events resulting in the formation of new alveolar bone, cementum and periodontal ligament (PDL) inserted in a functional arrangement (Hancock, 1989) (fig. 1 to 8). The evolution of scientific knowledge regarding periodontal regeneration, in combination with the availability of new devices have encouraged clinicians to select therapeutics that are promoted to be predictable and efficacious (Nevins et al., 2003). Infrabony and class II furcation invasions have traditionally been treated with autografts, allografts, xenografts or alloplasts with or without barrier membranes with various degrees of success. Most results are evaluated by clinical examinations such as probing depths, clinical attachment levels or reopening for observation but there is the need to ratify the histologic definition. Systematic reviews of randomized controlled clinical trials on periodontal regenerative treatment modalities suggest the need for more robust and predictable regenerative strategies (Laurell et al., 1998 ; Cortellini et Tonetti, 2000 ; Needleman et al., 2001, 2005, 2006 ; Murphy et Gunsolley, 2003 ; Reynolds et al., 2003 ; Reynolds et Aichelmann Reidy, 2005 ; Trombelli, 2005 ; Wang et al., 2005). Great strides have been made over the past two decades toward predictable periodontal regeneration utilizing recombinant human platelet-derived growth factor-BB (rhPDGF-BB). We will consider the application of rhPDGF-BB growth factor to treat infrabony and class II furcation defects.
Growth factors, such as platelet-derived growth factor BB (PDGF-BB), are natural biological molecules that mediate and regulate key cellular events such as cell proliferation, chemotaxis, and matrix synthesis by binding to specific cell-surface receptors (Heldin et al., 1998 ; Heldin, 2004 ; Rosenkranz et Kazlauskas, 1999 ; Cooke et al., 2006). The wound healing response is activated when PDGF is released locally during clotting by the blood platelets at the site of soft and hard tissue injury (Lynch et al., 1999, 2008). Once released from the platelets, PDGF binds to cell surface receptors to promote rapid cellular migration (chemotaxis) and proliferation (mitogenesis) (Lynch et al., 1999 ; Lynch, 2008). In addition, PDGF-BB is pro-angiogenic in that it acts in synergy with endogenous vascular epithelial growth factor (VEGF) to stimulate neovascularization at the defect site (Sato et al., 1993 ; Bouletreau et al., 2002 ; Guo et al., 2003). Thus, the dynamic healing nature of PDGF-BB has a potential to stimulate multiple wound healing cascades to promote the regeneration of the periodontium (Hollinger et al., 2008) (fig. 9 to 14). Purified recombinant human platelet derived growth factor (rhPDGF-BB) along with various matrices underwent a series of rigorous and extensive preclinical and clinical investigations to test for its safety and efficacy (regeneration of bone, cementum and PDL) (Nevins et al., 2003, 2005, 2007 ; Lynch et al., 1989, 1991 ; Matsuda et al., 1992 ; Rutherford et al., 1992 ; Wang et al., 1994 ; Giannobile et al., 1994, 1996 ; Cho et al., 1995 ; Green et al., 1997 ; Howell et al., 1997 ; Yu et al., 1997 ; Haase et al., 1998 ; Mumford et al., 2001 ; Ojima et al., 2003 ; Papadopoulos et al., 2003 ; Camelo et al., 2003 ; McGuire et al., 2006 ; Sarment et al., 2006 ; Ridgway et al., 2008). The first preclinical study conducted by Lynch reported increased cellular activity with new bone, cementum and PDL formation when treating naturally occurring periodontal defects in beagle dogs with rhPDGF-BB (Lynch et al., 1989, 1991). Numerous preclinical and clinical studies followed that provided evidence for the mechanism of action of this vital growth factor (Lynch et al., 2008). Howell et al. (Howell et al., 1997) conducted the first promising clinical trial with a combination of rhPDGF-BB/rhIGF-I to treat intraosseous defects. Recent clinical trials combining rhPDGF-BB with compatible matrices indicated that the application of 0,3 to 5,0 mg/ml of rhPDGF-BB with either allograft or β-tricalcium phosphate (β-TCP) proved to be efficacious (Nevins et al., 2003, 2005 et 2007 ; Camelo et al., 2003 ; McGuire et al., 2006 ; Ridgway et al., 2008). rhPDGF-BB is currently available to purchase in a package of 0,3 mg/ml gel formulation and β-TCP, a biocompatible osteoconductive, synthetic scaffold (GEM 21S®, Osteohealth Company, USA). The rationale for this unique combination is to enhance the targeted therapeutic approach by combining the passive matrix (β-TCP) that has ideal chemical and physical characteristics to aid in cell attachment and in growth with the highly purified, concentrated rhPDGF-BB that provides a bioactive stimulus for predictable periodontal regeneration (Nevins et al., 2007).
Periodontal therapies aimed at regenerating the lost or damaged periodontium have for many years relied on nonviable, osteoconductive matrices ; even though they have been clinically effective in some cases (e.g. deep intrabony contained defects), they have not been predictable in the wide variety of bone defects (e.g. less contained one or two wall defects) encountered routinely by the practitioner (Camelo et al.,2003). In addition, there may be differences with respect to their regenerative capacity from a histologic point of view (Nevins et al., 2007). The proof of principle confirmation of true periodontal regeneration requires the evidence garnered from human histologic documentation (Bowers et al., 1989, 1989, 1989c, 1991 ; Reynolds et al., 1996 ; Nevins et al., 2000, 2003 ; Camelo et al., 2001). It is unreasonable to obtain histologic evidence for all treated cases, so clinicians rely on clinical, radiographic and sometimes surgical reentry of treated clinical cases to determine the efficacy of the regenerative treatment (Caton, 1997 ; Machtei, 1997 ; Carranza et al., 2006). This is acceptable if previous studies with the material have fulfilled the definition of periodontal regeneration.
Human histological studies on intrabony defects as well class II furcation lesions have been conduced to demonstrate the robust and substantial periodontal regeneration obtained with the rhPDGF-BB based therapy (Nevins et al., 2003 ; Camelo et al., 2003). The defects or experimental teeth were treated with demineralized freeze dried bone allograft (DFDBA) that had been hydrolyzed by rhPDGF-BB, and the teeth were removed en bloc for histological analyses. The clinical result revealed substantial improvements in vertical and horizontal probing depths as well as attachment levels over baseline levels for all sites treated with rhPDGF-BB. Histological analyses revealed robust periodontal regeneration in rhPDGF-treated sites with significant amounts of new bone, cementum and PDL, and attachment level improvement for intrabony defects (fig. 15 to 20).
One of the greatest challenges in the filed of periodontics continues to be the treatment of multi-rooted teeth demonstrating furcation invasion due to anatomic characteristics that make treatment difficult and unpredictable with current therapies (Camelo et al., 2003). Although there have been reports of « clinical success » in the treatment of class II furcations, this report marked the first clear histologic demonstrations of periodontal regeneration (new bone, PDL and cementum) in human class II furcation defects (fig. 21 to 25). The principles of tissue engineering were applied using a purified growth factor together with osteoinductive matrix to stimulate patient’s own cells toward a regenerative response (Camelo et al., 2003).
Once the proof of principal study was completed, it was necessary to conduct a RCT to establish predictability of this treatment modality. A large, multicenter, randomized controlled blinded human clinical trial evaluating the safety and efficacy of rhPDGF-BB in combination with particulate β-TCP for the treatment of intrabony periodontal defects was conducted (Nevins et al., 2005). Three treatment groups were evaluated to treat vertical interproximal bone defects of 4 mm or greater in depth (with at least one intact bony wall) :
– group 1, β-TCP plus 0,3 mg/ml rhPDGF-BB ;
– group 2, β-TCP plus 1,0 mg/ml rhPDGF-BB ;
– group 3, β-TCP plus buffer alone.
Periodic clinical and radiographic evaluations have been implemented to monitor the safety and efficacy of the treatment for a minimum period of 6 months. Excellent healing was observed for all defects treated with rhPDGF-BB, and there was a significantly greater and earlier clinical attachment level (CAL) gain at 3 months for group 1 (3,8 ± 0,2 mm) compared with group 3 (3,3 ± 0,2 mm). In addition, a significantly less amount of gingival recession was reported at 3 months for group 1 versus group 3. Radiographic assessments confirmed the positive clinical outcome obtained with the rhPDGF-BB therapy. The percent bone fill (percentage of the original osseous defect filled with new bone) was significantly increased at 6 months for group 1 (57 ± 6%) when compared to groups 2 (34 ± 4%) and 3 (18 ± 6%). The radiographic linear bone growth was also significantly greater for group 1 (2,6 ± 0,2 mm) compared to groups 2 (1,5 ± 0,2 mm) and 3 (0,9 ± 0,1 mm). The results of this pivotal study demonstrated that rhPDGF-BB in combination with β-TCP enhanced the rate and induction of bone regeneration as well as the clinical attachment level in intrabony periodontal defects (Nevins et al., 2005) (fig. 26 to 34). No significant differences in adverse events were reported across the treatment groups.
To demonstrate the sustainability of the achieved results from this clinical trial, representative cases have been selected for the long-term clinical and radiographic review (at least 24 months) (McGuire et al., 2006). These selected cases illustrated that the results obtained during the initial 6 months period (i.e. CAL, percent bone fill and linear bone growth) remained stable and steady for at least 24 months post-surgery (McGuire et al., 2006). This pivotal periodontal regeneration study, which included 180 subjects from 11 clinical centers, has achieved patient retention and protocol compliance rate of 98,9%. Thus far, this is the only large, multicenter, randomized controlled blinded human clinical trial that has been conducted to examine a recombinant growth factor’s safety and efficacy in periodontal regeneration.
The evidence provided by RTC verified the histologic evidence of the proof of principal study. The difference was that β-TCP was used as the matrix to meet the regulatory requirement. The three year post-surgical observation continued to demonstrate significant attachment level gain and pocket depth reduction with the treatment of rhPDGF-BB and β-TCP (McGuire et al., 2006). These results differed from Ridgeway’s report of 16 cases of treatment with the same matrix and harvest of human block (Ridgway et al., 2008). They have suggested alternative matrices to potentiate the outcome with the rhPDGF-BB even though 13 out of 16 cases demonstrated evidence of periodontal regeneration (Ridgway et al., 2008). A recent study demonstrates new cementum, PDL and some vertical bone gain in the treatment of human recession wounds (McGuire et al., 2009). The harvested block lends some questions to the efficacy of β-TCP, nevertheless the results are equivalent to connective tissue grafting, but histologically demonstrate significant gain in CAL (McGuire et al., 2009). Since the clinical effectiveness of rhPDGF-BB is dependent upon the delivery system’s ability to release a therapeutic dose of rhPDGF-BB at the strategic time, the quest to search for alternative matrices is rationalized (Hollinger et al., 2008). Results from preclinical and clinical studies evaluating the binding and release of rhPDGF-BB indicate that the combination of rhPDGF-BB with other graft materials may enhance the clinical outcome (Camelo et al., 2003 ; Nevins et al., 2007). For example, two studies that combined PDGF-BB with anorganic bovine bone matrix in vitro observed increased osteoblastic cell growth compared to the matrix alone (Jiang et al., 1999 ; Stephan et al., 2000). Significant vertical bone enhancement for the treatment of atrophic mandibular ridges using deproteinized bovine bone graft saturated with rhPDGF-BB in a canine model has been demonstrated (Simion et al., 2006, 2009). There have been reports of utilizing alternative matrices such as chitosan sponge, DFDBA (cortical), DFBA (cancellous), FDBA, FBA, β-TCP and calcium sulfate (Nevins et al., 2003, 2007 ; Papadopoulos et al., 2003 ; Camelo et al., 2003 ; Park et al., 2000 ; Bateman et al., 2005). In addition to two human histologic studies combining rhPDGF-BB with DFDBA in class II furcations and intrabony defects, rhPDGF-BB combined with FDBA in the treatment of severe intrabony defects have resulted in significant amount of clinical and radiographic defect fill by 6 to 11 months post-surgery (Nevins et al., 2003, 2007 ; Camelo et al., 2003). Thus, a number of preclinical and clinical studies demonstrated biocompatibility as well as the synergistic effect of rhPDGF-BB with a wide variety of osteoinductive and osteoconductive matrices in periodontal regeneration. Taken together, the potent wound-healing effects of rhPDGF-BB in combination with other biomaterials provide an innovative method for local delivery of highly potent growth modulators to maximize regenerative potential (Nevins et al., 2007).
Contemporary research effort supports rhPDGF-BB’s potent chemotactic, mitogenic and angiogenic activities in improving and accelerating the soft and hard tissue healing response. The availability of a recombinant protein therapeutic like rhPDGF-BB in conjunction with tissue-specific matrices has ushered in a new era and a new ability to optimize regenerative outcomes for patients (Nevins et al., 2007). Further clinical investigation and experience will continue to elucidate the requirements for predictable regeneration and the surgical techniques to optimize clinical outcomes using rhPDGF-BB based therapy (Nevins et al., 2007).