Vient de paraître
Patrick HESCOT* Jacques DESFONTAINE**
La collection « Mémento » des Éditions CDP s’enrichit d’un nouvel aide-mémoire sur la place de l’épidémiologie dans l’exercice de l’art dentaire. Sous la férule de Michèle Muller-Bolla, en collaboration avec le Collège des enseignants de santé publique en odontologie et d’enseignants outre-atlantique, les auteurs démontrent qu’à chaque étape de la démarche clinique, l’épidémiologie sous toutes ses formes peut être une aide importante pour le praticien...
La collection « Mémento » des Éditions CDP s’enrichit d’un nouvel aide-mémoire sur la place de l’épidémiologie dans l’exercice de l’art dentaire. Sous la férule de Michèle Muller-Bolla, en collaboration avec le Collège des enseignants de santé publique en odontologie et d’enseignants outre-atlantique, les auteurs démontrent qu’à chaque étape de la démarche clinique, l’épidémiologie sous toutes ses formes peut être une aide importante pour le praticien soucieux d’optimiser la qualité des soins en s’appuyant sur la médecine fondée sur les preuves (evidence-based medecine).
Un rappel clair et précis introduit les principaux indicateurs cliniques utilisés en épidémiologie populationnelle, tant en santé dentaire (indices CAO, classification ICDAS tenant compte des lésions initiales) que parodontale (CPI, perte d’attache). Mais d’autres indicateurs, adoptés au niveau européen dans le programme EGOHID, qui ont un impact direct sur la décision thérapeutique y sont également présentés.
Lors de la phase de diagnostic, le praticien doit être en mesure de reconnaître la validité d’un test diagnostique tout en tenant compte de la notion coût/bénéfice/risque. Ce chapitre donne au praticien les éléments nécessaires pour garder un esprit critique sur les publications évaluant les tests diagnostiques.
L’identification des facteurs de risque liés à la maladie est souvent révélée par les études observationnelles développées en épidémiologie analytique. Toutes les études n’ont pas le même niveau de preuve scientifique, selon qu’il s’agit d’études cas-témoins ou de cohortes, du fait des facteurs de confusion, de biais de sélection ou d’information. Le lecteur y trouvera une hiérarchisation des études selon leur niveau de preuves et les éléments nécessaires à une lecture critique des publications.
Afin de faire le choix thérapeutique le plus approprié dans l’élaboration du plan de traitement, le praticien doit se forger un avis au travers de la littérature scientifique abondante. Il apprendra ici à apprécier les critères de qualité des protocoles d’essais cliniques et à en interpréter les résultats statistiques. Il préférera les méta-analyses après revue systématique de la littérature et les recommandations de bonne pratique fondées sur des données probantes.
Le chirurgien-dentiste va devoir pronostiquer l’évolution de la maladie de son patient, après traitement, en fonction de certains facteurs pronostiques modifiables ou non. Ce chapitre aborde les modèles prédictifs (régression, classification) qui permettront de mieux répondre aux besoins des patients.
Le chapitre suivant permet d’évaluer les facteurs de protection ou de risque et de choisir les actes de prévention adaptés en fonction du positionnement du patient dans le modèle de processus de changement de Prochaska.
Enfin, les rudiments de la recherche bibliographique sur les principales bases de données sont brièvement exposés avant d’aborder la lecture critique d’articles à l’aide des guides méthodologiques proposés.
En démystifiant l’épidémiologie, cet ouvrage, vivement attendu, devrait rendre de précieux services au chirurgien-dentiste désirant développer une démarche active d’accès à l’information. Il offre un panorama complet des études épidémiologiques susceptibles de l’accompagner dans ses choix à tous les stades de sa pratique quotidienne. Riche en notions épidémiologiques fondamentales que le format « Mémento » ne permet pas de développer, il offre en illustration une multitude d’exemples concrets en rapport étroit avec l’omnipratique. Si la partie lecture critique est bien documentée, on peut cependant regretter que la recherche des mots clés et l’utilisation des opérateurs booléens, éléments essentiels dans la recherche de l’information, ne soit pas plus développées.
Un ouvrage à recommander à tout chirurgien-dentiste soucieux d’évaluer ses pratiques et d’améliorer le service rendu à ses patients. Il trouvera ici matière pour approfondir son champ de connaissances par l’analyse critique des articles scientifiques auxquels il peut avoir accès.