Revue scientifique internationale - Recherche clinique
Parodontologie
(Aix-en-Provence)
Le but de cette étude randomisée est de déterminer, à partir d'un examen clinique et d'un interrogatoire, l'effet de l'Emdogain® sur la cicatrisation des tissus mous après une chirurgie parodontale.
Vingt-deux individus (9 femmes et 13 hommes) présentant, 8 semaines après la thérapeutique initiale, des poches parodontales supérieures à 5 mm sur au moins 3 dents ont été sélectionnés. Les patients, âgés de...
Le but de cette étude randomisée est de déterminer, à partir d'un examen clinique et d'un interrogatoire, l'effet de l'Emdogain® sur la cicatrisation des tissus mous après une chirurgie parodontale.
Vingt-deux individus (9 femmes et 13 hommes) présentant, 8 semaines après la thérapeutique initiale, des poches parodontales supérieures à 5 mm sur au moins 3 dents ont été sélectionnés. Les patients, âgés de 50 ans en moyenne, ont été répartis en 2 groupes : le groupe contrôle (6 femmes et 5 hommes) a été traité par un lambeau de Widman modifié et le groupe test (3 femmes et 8 hommes) a reçu en plus une application d'Emdogain® sur les surfaces radiculaires exposées. Les paramètres cliniques (œdème, couleur de la gencive, profondeur des poches, niveau d'attache clinique et saignement) ont été évalués à J0, J8, J30 et J60. Les patients ont rempli un questionnaire à l'aide d'une échelle visuelle analogique (EVA) pendant les 7 jours qui ont suivi l'intervention de façon à évaluer leurs suites opératoires (douleur, œdème, saignement, prise d'analgésiques et couleur de la gencive).
Il n'existe pas de différence significative entre le groupe contrôle et le groupe test à l'exception de l'œdème à J8 qui serait moins important dans le groupe test. Le questionnaire révèle que les saignements postopératoires sont 2 fois plus importants à J1 dans le groupe contrôle que dans le groupe test où, à l'inverse, les douleurs sont plus fortes.
Les auteurs précisent qu'il est recommandé d'évaluer les paramètres cliniques d'une intervention chirurgicale à 6 mois postopératoires et que le but de leur étude n'est pas d'évaluer l'influence de l'Emdogain® sur le potentiel de régénération osseuse mais sur le comportement des tissus mous à la suite d'une intervention à lambeau.
D'après les auteurs, cette étude montre que l'Emdogain® ne semble pas améliorer la cicatrisation des tissus mous d'une chirurgie à lambeau.
L'évaluation de certains paramètres cliniques comme le niveau d'attache clinique, le saignement au sondage et la profondeur des poches, à des moments aussi rapprochés de l'intervention, peut perturber la cicatrisation. La répartition entre fumeurs et non-fumeurs pourrait expliquer les résultats puisque plus de la moitié des patients appartenant au groupe test sont fumeurs alors que tous les patients du groupe contrôle ne le sont pas.