Régénération osseuse guidée autour d'implants en titane. Compte rendu du traitement de 1 503 sites avec réentrées - JPIO n° 3 du 01/08/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/1998

 

Revue scientifique internationale

H. Pradère  

Cette étude évalue la fiabilité de la régénération osseuse guidée (ROG) lors de la pose d'implants. Six cent un patients ont reçu 1 503 implants vissés Nobel Biocare ou impactés IMZ nécessitant tous une ROG. Le lambeau de dissection est un lambeau superposé permettant d'ajouter du tissu mou afin d'obtenir une fermeture primaire du site. Les défauts autour des implants sont traités selon trois protocoles différents : soit avec une membrane Gore-Tex seule si le défaut le permet,...


Cette étude évalue la fiabilité de la régénération osseuse guidée (ROG) lors de la pose d'implants. Six cent un patients ont reçu 1 503 implants vissés Nobel Biocare ou impactés IMZ nécessitant tous une ROG. Le lambeau de dissection est un lambeau superposé permettant d'ajouter du tissu mou afin d'obtenir une fermeture primaire du site. Les défauts autour des implants sont traités selon trois protocoles différents : soit avec une membrane Gore-Tex seule si le défaut le permet, soit avec une allogreffe d'os lyophilisé décalcifié (DFDBA) ou d'os lyophilisé (FDBA) recouverte d'une membrane Gore-Tex, soit avec un mélange d'os de DFDBA et de phosphate tricalcique (TCP) en parts égales recouvert d'une membrane Gore-Tex.

La membrane est stabilisée sans sutures sauf chez un des auteurs qui utilise des clous en acier inoxydable Frieborg. L'antibiothérapie est instaurée et les membranes sont laissées en place jusqu'au 2e temps chirurgical (6 mois au maxillaire et 3 mois à la mandibule). Si une membrane est exposée sans signes inflammatoires, elle est laissée en place 6 à 8 semaines sinon elle est retirée immédiatement. Lors de la réentrée, les résultats sont classés en trois catégories : succès total si toutes les spires sont recouvertes, succès partiel si moins de 2 spires ou de 2 mm sont exposés, échec si plus de 2 spires ou de 2 mm sont exposés.

Neuf cent trente-quatre sites (62,6 %) au maxillaire et 569 (37,4 %) à la mandibule ont été traités ; 40,9 % des défauts sont des déhiscences, 20,6 % sont des fenestrations et 38,5 % sont des alvéoles intacts où sont insérés les implants.

Lors de la réentrée, les fenestrations présentent le meilleur taux de succès total (93,2 %) et le taux d'échec le plus bas (2,6 %). Les implants dans les alvéoles intacts présentent le taux d'échec le plus élevé (3,3 %) mais un taux de succès total (92,6 %) supérieur aux implants associés à des déhiscences (90,2 %). Sur les 80 succès partiels, 58 sont associés à une exposition précoce de la membrane. Des modifications de la configuration du lambeau ont été apportées afin de garantir la fermeture primaire du site. L'histologie effectuée sur quelques cas montre un os vital. Sur les 1 503 sites traités, les auteurs considèrent que 1 379 sites (91,7 %) sont un succès total et 80 (5,3 %) sont un succès partiel, ce qui donne globalement un taux de réussite de 97 %. Ce taux est inférieur à celui de Mellonig et Triplett mais ceux-ci avaient une définition différente du succès, puisqu'ils incluaient le recouvrement par du tissu conjonctif dense dans leurs cas de succès.

Cette étude montre qu'à condition de respecter certains critères comme l'immobilité totale de l'implant et de la membrane, la configuration du lambeau et le soutien de la membrane, la ROG est une technique fiable qui élargit le champ des indications implantaires.

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