Augmentation tridimensionnelle de la crête alvéolaire améliorée par l'utilisation de microplaques : solution alternative à la transposition du nerf dentaire - JPIO n° 3 du 01/08/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/1998

 

Revue scientifique internationale

H. Pradère  

L'implantation dans les secteurs postérieurs mandibulaires est souvent délicate du fait de la faible hauteur résiduelle d'os. La latérisation du nerf dentaire inférieur est une solution qui permet d'obtenir une hauteur d'os suffisante mais qui présente de gros risques chirurgicaux et post-chirurgicaux ainsi qu'un rapport longueur de l'implant/hauteur de la prothèse défavorable. Cet article présente une augmentation de la crête grâce à des microplaques associées à un matériau de...


L'implantation dans les secteurs postérieurs mandibulaires est souvent délicate du fait de la faible hauteur résiduelle d'os. La latérisation du nerf dentaire inférieur est une solution qui permet d'obtenir une hauteur d'os suffisante mais qui présente de gros risques chirurgicaux et post-chirurgicaux ainsi qu'un rapport longueur de l'implant/hauteur de la prothèse défavorable. Cet article présente une augmentation de la crête grâce à des microplaques associées à un matériau de comblement et à une membrane.

Cette technique est illustrée chez une patiente de 48 ans désirant une prothèse fixée sur un secteur mandibulaire édenté depuis plusieurs années.

Un lambeau large et profond permet de dégager la mandibule et le trou mentonnier. Deux microplaques (Implant Innovation-Prototype) sont adaptées de façon à créer une forme de crête acceptable en directions verticale et vestibulaire. De nombreuses perforations intramédullaires sont faites sous les plaques qui sont vissées. De l'os lyophilisé déminéralisé est condensé sous les plaques suivant la forme et la dimension souhaitées de la crête. Une membrane Gore-Tex est fixée solidement avec 4 microvis de 4 mm, à distance de la zone d'augmentation. La zone d'incision est refermée par des sutures discontinues en point de matelassier verticales et horizontales. La souplesse du lambeau permet une fermeture sans tension. Les sutures sont retirées à 21 jours et la patiente est suivie pendant 8 mois régulièrement et n'a pas porté sa prothèse adjointe pendant les 8 semaines post-opératoires pour ne pas gêner la néoformation osseuse.

A la dépose de la membrane et des plaques à 6 mois, l'os néoformé le plus éloigné de la crête initiale est prélevé pour l'examen histologique, qui montre un os vital avec des ostéocytes dans les zones lacunaires. Deux implants endo-osseux ITI sont implantés et seront dégagés 5 mois plus tard. L'os semble avoir été conservé et 18 mois après la mise en charge, la radiographie montre que l'os s'est maintenu.

Les auteurs ont déjà réalisé 30 augmentations de crête selon ce protocole avec des résultats analogues. Ils utilisent l'os lyophilisé déminéralisé pour ses propriétés d'ostéo-induction et pour maintenir l'espace sous la membrane. La présence des microplaques et des vis de fixation de la membrane permet d'empêcher les micromouvements de celle-ci, micromouvements qui favorisent la formation de tissu mou à la place de l'os néoformé souhaité. Selon ces auteurs, l'utilisation des microplaques qui soutiennent bien la membrane élargira les indications de la régénération osseuse guidée.

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