Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2020

 

Article

Aboubacar Sidiki Thissé KANE 1  3 / Mouhamadou Lamine GUIRASSY 2 / Adama TRAORE 1 / Abdoul Aziz TRAORE 3 / Abdoul Karim TOGO 3 / Marc KONE 3  

1- Service d'odontologie,
Hôpital militaire de Bamako IHB,
Mali2- Service de parodontologie,
Département d'odontologie,
Université Cheickh Anta Diop de Dakar,
Sénégal3- Groupe de recherche en odontologie,
GRO-MALI, Mali

Résumé

Résumé

Les lésions endo-parodontales sont des atteintes inflammatoires à la fois des tissus pulpaires et parodontaux, conséquences de processus pathologiques endodontiques et parodontaux ou de leurs traitements. L'objectif de ce travail était d'évaluer la prise en charge des lésions endo-parodontales des chirurgiens-dentistes du district de Bamako. Il s'agissait d'une étude transversale, descriptive d'une durée de 3 mois allant du 15 août au 15 novembre 2017 réalisée par le service d'odontologie de l'Hôpital militaire de Bamako IHB dans le District de Bamako. N'ont pas été inclus les chirurgiens-dentistes non inscrits sur le tableau de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, ceux n'ayant pas accepté de participer à l'étude et ou ne faisant pas partis du District de Bamako. Les données ont été traitées par le logiciel épi-info version 3.5.3 et par le langage R. Au Mali, 104 chirurgiens-dentistes sont inscrits sur la liste officielle de l'Ordre des chirurgiens-dentistes du Mali, parmi ces 104, 67 chirurgiens-dentistes dont 64,42 % ont participé à cette étude dont 88,06 % étaient des hommes et 11,94 % étaient des femmes avec un sex-ratio de 7,37. La prise en charge de l'urgence, suivie par la réalisation du soin complet ultérieurement représente l'attitude de 71,64 % des dentistes, 17,91 % prennent en charge l'urgence et référent les patients alors que 20,96 % les adressent d'emblée à un parodontologiste. Concernant le traitement d'urgence des lésions endo-parodontales, 89,55 % des praticiens prescrivaient des antibiotiques, 13,43 % pratiquaient un débridement mécanique et irrigation à la polyvidone iodée. Les lésions endo-parodontales sont fréquentes dans la pratique clinique et peuvent nécessiter une thérapie complexe. Il est très important de déterminer le diagnostic différentiel et l'origine de la lésion, car le plan de traitement est basé sur l'étiologie et le stade du développement de la lésion.

Summary

Abstract

Endo-periodontal lesions are inflammatory damage to both pulp and periodontal tissues, consequences of endodontic and periodontal pathological processes or their treatments. The objective of this work was to assess the management of endo-periodontal lesions of dental surgeons in the district of Bamako. This was a cross-sectional, descriptive study lasting 3 months from August 15 to November 15, 2017 carried out by the Odontology service of the Bamako Military Hospital IHB in the District of Bamako . The dentists were not included on the roll of the Order of dental surgeons, those who did not agree to participate in the study and or who are not part of the District of Bamako. The data was processed by epi-info software version 3.5.3 and by the R language. In Mali, 104 dental surgeons are registered on the official list of the Order of dental surgeons of Mali, among these 104, 67 practitioners of which 64.42% took part in this study of which 88.06% were men and 11.94% were women with a sex ratio of 7.37. The management of the emergency, followed by the realization of the complete care later represents the attitude of 71.64% of dentists, 17.91% take charge of the emergency and refer patients while 20.96% the go straight to a periodontologist. Regarding the emergency treatment of endo-periodontal lesions, 89.55% of practitioners prescribed antibiotics, 13.43% practiced mechanical debridement and irrigation with polyvidone iodine. Endo-periodontal lesions are frequent in clinical practice and may require complex therapy. It is very important to determine the differential diagnosis and the origin of the lesion, since the treatment plan is based on the etiology and the stage of development of the lesion.

Key words

Endo-periodontal lesions, health knowledge, attitudes, practice, dentists.

Introduction

Les lésions endo-parodontales sont des atteintes inflammatoires à la fois des tissus pulpaires et parodontaux, conséquences de processus pathologiques endodontiques et parodontaux ou de leurs traitements.

Les lésions endo-parodontales d'origine endodontique sont caractérisées par des infections poly-microbiennes dont une partie semble jouer un rôle crucial dans les espèces bactériennes anaérobies facultatives. Dans la littérature, les données divergent sur le choix du traitement dans les grandes lésions péri-radiculaires d'origine endodontique : certains auteurs proposent le traitement du canal orthogradique, d'autres des traitements chirurgicaux avec apicectomie, l'obturation rétrograde de la cavité et l'instrument de révision (Riccitiello et al., 2011).

La dent, le tissu pulpaire qui s'y trouve et ses structures de support doivent être considérés comme une seule unité biologique. L'inter-relation entre les maladies parodontales et endodontiques a suscité beaucoup de spéculations, de confusions et de controverses. La relation entre le parodonte et la pulpe a été découverte pour la première fois par Simring et Goldberg en 1964 (Abbott, 1998). Le parodonte et la pulpe ont une relation embryonnaire, anatomique et fonctionnelle. Les cellules ectomésenchymes prolifèrent pour former la papille dentaire et le follicule qui sont, respectivement, les précurseurs du parodonte et de la pulpe. Ce développement embryonnaire donne lieu à des connexions anatomiques qui demeurent tout au long de la vie (Oh et al., 2009).

Trois voies principales ont été impliquées dans le développement des lésions endo-parodontales, à savoir les tubes dentaires, les canaux latéraux et accessoires et la forme anatomique apicale (John et al., 2004).

Les problèmes pulpaires et parodontaux sont responsables de plus de 50 % de la mortalité des dents (Yoneda et al., 2005). La maladie parodontale est une maladie qui progresse lentement et qui peut avoir un effet atrophique sur la pulpe dentaire. Les traitements parodontaux tels que la planification profonde des racines, l'utilisation de médicaments localisés et les lésions parodontales peuvent accélérer l'inflammation pulpaire et provoquer le processus de la maladie endo-parodontale (Sartori et al., 2002 ; Soolari, 2002).

La gestion prévisible et réussie de ces cas nécessite non seulement des techniques de microchirurgie endodontique mais aussi des techniques concurrentes de greffe osseuse et de barrière membranaire (Yoneda et al., 2005).

Ainsi, l'objectif de ce travail était d'évaluer la prise en charge des lésions endo-parodontales par les chirurgiens-dentistes du district de Bamako.

Matériels et méthodes

Il s'agissait d'une étude transversale, descriptive, d'une durée de 3 mois allant du 15 août au 15 novembre 2017 réalisée par le service d'odontologie de l'Hôpital militaire de Bamako IHB dans le District de Bamako. L'étude concernait tous les chirurgiens-dentistes du District de Bamako ; n'ont pas été inclus les chirurgiens-dentistes non inscrits sur le tableau de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, ceux n'ayant pas accepté de participer à l'étude et ou ne faisant pas partie du District de Bamako. Les variables étudiées était socio-démographiques (âge, sexe), connaissances et pratiques (formation continue en parodontologie, urgences parodontales, différentes situations d'urgences en parodontologie, attitude générale des chirurgiens-dentistes face à une lésion endo-parodontale et prise en charge en urgence des lésions endo-parodontales). Le consentement éclairé verbal a été obtenu de tous les participants.

Les données ont été recueillies à partir d'une fiche d'enquête élaborée pour la circonstance. Les données ont été traitées par le logiciel épi-info version 3.5.3 et par le langage R.

Résultats

Au Mali, 104 chirurgiens-dentistes sont inscrits sur la liste officielle du Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes du Mali (CNOCDM) y compris ceux de la Direction centrale des services de santé des armées (DCSSA). Parmi ces 104, 67 chirurgiens-dentistes (64,42 %) ont participé à cette étude.

Parmi les 67 chirurgiens-dentistes enquêtés, 59 étaient des hommes (88,06 %) et 8 étaient des femmes (11,94 %), avec un sex-ratio de 7,37 (fig. 1).

Les chirurgiens-dentistes avaient un âge compris entre 25 et 34 ans dans 46,27 % des cas et entre 45 et 54 ans dans 26,86 % des cas (tableau 1).

Près de 68,66 % des chirurgiens-dentistes avaient suivi une formation continue, 52,45 % avaient participé à un congrès, 17,91 % à un enseignement postuniversitaire (EPU). Par contre, 31,34 % des chirurgiens-dentistes déclarent n'avoir eu aucune formation continue (fig. 2).

Près de 67,16 % des chirurgiens-dentistes considèrent que les abcès parodontaux font partie intégrante de la nouvelle classification des maladies parodontales et 41,79 % estiment que les lésions endo-parodontales sont également une entité de cette classification (fig. 3).

Tous les chirurgiens-dentistes à 100 % ont reconnu la perte dentaire comme une urgence. La plupart (89,55 %) notent l'abcès parodontal comme une urgence en parodontologie suivi par la péricoronarite et le syndrome du septum, respectivement par 79,10 % et 76,12 % des praticiens, puis par la parodontite ulcéro-nécrotique, la gingivite ulcéro-nécrosante et les lésions endo-parodontales pour respectivement chez 38,81 %, 32,83 % et 82,09 % des praticiens (fig. 4).

La prise en charge de l'urgence, suivie par la réalisation du soin complet ultérieurement, représente l'attitude de 71,64 % des dentistes ; 17,91 % prennent en charge l'urgence et réfèrent les patients ; 20,96 % les adressent d'emblée à un parodontologiste (tableau 2).

Dans le cas du traitement d'urgence des lésions endo-parodontales, 89,55 % des praticiens prescrivent des antibiotiques, 13,43 % pratiquent un débridement mécanique et une irrigation à la polyvidone iodée (tableau 3).

Discussion

Dans cette étude, les résultats obtenus comportent comme limite le nombre de praticiens qui n'ont pas participé à l'enquête (37 cas, soit 37,58 %). Ceci pourrait s'expliquer par la non-inclusion des chirurgiens-dentistes qui ne sont pas inscrits dans le Tableau de l'Ordre. Il s'ajoute à ce facteur l'absence totale de certains chirurgiens-dentistes. De plus, nous n'avons pas inclus les parodontologistes, ceux du service de santé publique, les chirurgiens-dentistes prothésistes. Enfin, une partie des chirurgiens-dentistes ont refusé de participer à l'enquête selon leurs consentements.

Toutefois, notre population d'étude était inférieure à celle utilisée dans une étude au Brésil (Gonzaga et al., 2003) qui concernait 182 praticiens. Ce résultat pourrait s'expliquer par le nombre de chirurgiens-dentistes inscrits au Conseil de l'Ordre mais aussi par la non-disponibilité de certains chirurgiens-dentistes lors de l'enquête.

Parmi les 67 chirurgiens-dentistes enquêtés, 59 étaient des hommes (soit 88,06 %) et 8 étaient des femmes (soit 11,94 %), avec un sex-ratio de 7,37. Ces résultats corroborent ceux d'une étude effectuée en Arabie Saoudite (Al-Shamiri et al., 2015) avec 57,2 % d'hommes et 19,4 % de femmes. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que, au Mali, les études longues à l'extérieur du pays étaient plutôt réservées aux hommes qu'aux femmes.

Dans cette étude, 46,27 % des chirurgiens-dentistes avaient un âge compris entre 25 et 34 ans et 26,86 % entre 45 et 54 ans. Ces résultats rejoignent ceux de l'étude effectuée en Arabie Saoudite (Al-Shamiri et al., 2015). Ce résultat pourrait s'expliquer par l'ouverture de la filière odontologie au Mali donnant un accès à plus de jeunes.

Les chirurgiens-dentistes à 82,09 % ont reconnu les lésions endo-parodontales comme une urgence ; 38,81 % ont reconnu la parodontite ulcéro-nécrotique ; 89,55 % ont noté l'abcès parodontal comme urgence en parodontologie suivi par la péricoronarite (79,10 %) puis par le syndrome du septum (76,12 %) et la gingivite ulcéro-nécrosante (32,83 %). Ces résultats sont comparables à ceux de Demolon-Fan (Demolon-Fan, 1992). Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que la majeure partie des chirurgiens-dentistes ont bénéficié d'une formation continue en parodontologie lors des congrès et/ou enseignements postuniversitaires (EPU).

Selon notre étude, la prise en charge de l'urgence, suivie par la réalisation du soin complet ultérieurement, représente l'attitude de 71,64 % des chirurgiens-dentistes; 17,91 % prennent en charge l'urgence et réfèrent les patients ensuite alors que 20,96 % les adressent d'emblée à un parodontologiste.

Concernant le traitement d'urgence des lésions endo-parodontales, 89,55 % des praticiens prescrivent des antibiotiques, 13,43 % pratiquent un débridement mécanique et une irrigation à la polyvidone iodée. Certains auteurs, comme Rotstein et al., proposent un contrôle de l'infection non chirurgical (Rotstein et al., 2004). La composante parodontale est traitée avant la composante endodontique pour contrôler la flore de l'espace ouvert et diminuer la masse microbienne. La thérapie initiale comprend un débridement parodontal profond et un enseignement d'hygiène orale adapté. Ce traitement non chirurgical est réalisé suivant le protocole de désinfection globale de Bollen et al. 1998 (Bollen et al., 1998). Selon Yasmina et al., la décision et le pronostic de succès thérapeutique dépendent entièrement de l'identification de l'origine de la lésion (Yasmina et al., 2013). Une démarche diagnostique menée judicieusement permet de déterminer l'origine endodontique, parodontale ou combinée des lésions endo-parodontales. La vitalité pulpaire ainsi que le degré et l'architecture de l'atteinte parodontale constituent les signes fondamentaux à prendre en compte. En fonction de l'origine et de l'étendue de la lésion, un traitement endodontique, parodontal ou une combinaison des deux est indiqué.

La double étiopathogénie de ces lésions implique la plupart du temps une thérapeutique mixte endodontique et parodontale. Le pronostic dépend essentiellement du degré de sévérité de la pathologie parodontale, la spécificité de la guérison endodontique étant la restitution ad integrum des structures osseuses préalablement détruites par le processus inflammatoire.

Afin de ne pas compromettre le traitement parodontal, il faut commencer par le traitement de l'endodonte s'il doit avoir lieu. Si la lésion parodontale est importante, notamment en cas d'abcès parodontal, on ne terminera le traitement endodontique qu'après la désinfection de la lésion parodontale afin de ne pas contaminer l'obturation endodontique. Quand la lésion d'origine endodontique prédomine, le traitement endodontique seul est suffisant dans la plupart des cas et il faudra attendre avant d'initier une thérapeutique parodontale (Yasmina et al., 2013).

Conclusion

Les lésions endo-parodontales sont fréquentes dans la pratique clinique et peuvent nécessiter une thérapie complexe. Il est très important de déterminer le diagnostic différentiel et l'origine de la lésion car le plan de traitement est fondé sur l'étiologie et le stade du développement de la lésion. La prise en charge des lésions endo-parodontales doit alors être rapide et efficace pour soulager le patient et arrêter l'infection et/ou l'inflammation.

Cette étude a montré que la prise en charge réalisée par les dentistes du district de Bamako n'est pas toujours conforme aux nouvelles données scientifiques, ce qui peut compromettre le potentiel de cicatrisation du parodonte.

La formation continue des chirurgiens devrait faire l'objet d'une prise de conscience chez tous les praticiens dans le but ultime de prodiguer des soins parodontaux fondés sur des preuves établies. Notre rôle est donc de soulager nos patients mais aussi et surtout de prévenir ces lésions en étant autant que possible parodonto-compétents.

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