ADHÉSION
Romain PIETTON* Maxime DROSSART**
*AHU
Paris Descartes Paris
**Chirurgien-dentiste
Paris
Par le passé, le collage des restaurations indirectes ne parvenait pas à égaler les bons résultats obtenus par celui des restaurations directes. Cela s’expliquait, entre autres, par la différence de qualité des surfaces de collage. En effet, pendant la phase de temporisation, la dentine subit des modifications et des contaminations par les ciments provisoires et la micro-infiltration bactérienne. Seule la dentine fraîchement coupée constitue un substrat idéal. À la fin des années 1990 est apparue l’idée de sceller immédiatement la dentine après la préparation.
L’IDS (Immediate Dentin Sealing) consiste en la mise en place d’un agent de liaison dentinaire immédiatement après la préparation dentaire et avant la prise d’empreinte afin d’obtenir une étanchéité instantanée du complexe dentino-pulpaire. L’agent de liaison dentinaire est représenté, aujourd’hui, par un adhésif chargé ou non, éventuellement recouvert par un composite flow.
Il a été montré que la polymérisation complète des monomères de résine n’est pas immédiate. Il y a un accroissement significatif de la force de liaison au bout de 1 semaine. Dans les restaurations directes et avec la technique classique (DDS), la mise en charge immédiate par les forces occlusales s’exerce sur une liaison dentinaire encore incomplète. La technique IDS permet l’établissement d’une liaison dentinaire sans stress occlusal. Il en résulte une meilleure adaptation de la pièce prothétique. Les résultats des tests de la force de liaison en microtraction de la technique IDS sont 4 fois supérieurs à ceux de la technique DDS.
Entre l’exposition de la dentine lors de la préparation dentaire et la mise en place de la prothèse d’usage, la surface dentinaire est susceptible d’être contaminée par différents polluants : la salive, les bactéries et leurs produits, les ciments provisoires. Toutes ces contaminations diminuent la capacité d’adhérence des restaurations.
Il a été montré que les restaurations indirectes conventionnelles (DDS), requérant une temporisation et une réexposition de la dentine préparée, provoquaient une réponse pulpaire initiale due à une agression chimique, mécanique et thermique pendant la prise d’empreinte et la phase transitoire, une irritation mécanique pendant le retrait du ciment temporaire et une irritation chimique et mécanique pendant le scellement final.
Le fait de sceller toute la surface dentinaire permet d’atténuer cette inflammation.
Les meilleurs résultats en ce qui concerne la qualité de l’empreinte sont obtenus par le protocole application de l’adhésif, blocage de l’air (air blocking) par la glycérine, ponçage, empreinte.
Si une restauration provisoire a été utilisée, le ciment provisoire devra être retiré par aéro-polissage aux particules d’alumine de 50 µm de granulométrie pendant 10 secondes et mordançage à l’acide phosphorique à 37 % pendant 15 secondes.