Éditorial
Rédacteur en chef
La paresse estivale qui s'empare d'un rédacteur en chef dans la torpeur aoûtienne de la décompression professionnelle a failli me pousser à reproduire in extenso l'éditorial « Rentrée » du n° 3 d'Implant de l'année dernière. Pour ceux d'entre vous qui l'ont gardé en mémoire, les autres peuvent se précipiter sur le CD-Rom fourni gracieusement avec le n° 1 de cette année, vous pourrez noter que les nouvelles n'ont guère évolué dans le domaine qui nous...
La paresse estivale qui s'empare d'un rédacteur en chef dans la torpeur aoûtienne de la décompression professionnelle a failli me pousser à reproduire in extenso l'éditorial « Rentrée » du n° 3 d'Implant de l'année dernière. Pour ceux d'entre vous qui l'ont gardé en mémoire, les autres peuvent se précipiter sur le CD-Rom fourni gracieusement avec le n° 1 de cette année, vous pourrez noter que les nouvelles n'ont guère évolué dans le domaine qui nous concerne, et que 12 mois plus tard, cet éditorial reste d'une vibrante, et désespérante, actualité.
Bien entendu, les plus indulgents d'entre-vous pourraient y voir l'exceptionnelle perspicacité d'un rédacteur en chef visionnaire. En réalité, l'immobilisme prudent de nos politiques, qui ont vraisemblablement décidé d'attaquer les problèmes un par un, est le seul responsable de l'actualité de ces propos. Car les 6 premiers mois de cette année ont été riches en rebondissements, et le passage en force de la réforme des retraites, avec l'agitation sociale qui en a résulté restent dans les mémoires. Le coût de l'exception culturelle française, découvert par l'ensemble des Français à la suite du mouvement des intermittents du spectacle, et la difficulté à réformer des systèmes ruineux ne laisse rien présager de bon quant au devenir du système de santé. L'évolution d'un système caduque, qui ne satisfait plus ni les professionnels ni les consommateurs, semble pratiquement impossible dans ce pays. À croire que trouver une solution juste, logique et raisonnable qui permet à un système de trouver un équilibre financier assurant sa pérennité est considéré comme le mal absolu, le retour à une dictature autocratique et la fin des libertés.
La santé devrait être le prochain chantier, et nous devrions savoir très vite dans quelle direction nous pousse le vent du changement, en espérant que la brise légère de la réforme ne se transforme pas en tempête sociale, détruisant les efforts laborieux pour restaurer un système à bout de souffle.
Certains souhaitent que les choses aillent vite, d'autres pensent que la présence d'échéances électorales l'année prochaine, repousserait l'annonce des solutions préconisées après leur dénouement. Souhaitons malgré tout que l'éditorial de l'année dernière ne puisse être reproduit l'année prochaine, car je ne sais si je pourrais résister une deuxième fois à la tentation, sachant que comme S. Guitry et beaucoup d'êtres humains normalement constitués : « je résiste à tout, sauf à la tentation ». Nos voisins allemands, plus pragmatiques que nous, viennent de moderniser leur système de santé au milieu du mois de juillet dernier.
Le résultat pour le médical est la participation partielle des patients au paiement des honoraires, révolution dans un système précédemment à 100 %, et pour la prothèse dentaire, c'est l'éviction pure et simple du système, sa prise en charge n'étant plus assurée que par les assurances privées. D'aucuns voudraient croire que l'exemple allemand serve de base de réflexion à l'évolution du système français…
L'éditorial de l'année dernière serait-il visionnaire ?