Implants zygomatiques
Résumé
La prévention des complications chirurgicales des implants zygomatiques nécessite une parfaite connaissance des structures anatomiques. Le choix des tracés d'incision, la traction douce des lambeaux et un temps d'exposition court du site opératoire permettent de réduire ces complications. La maîtrise des axes de forage fondée sur une planification rigoureuse garantit la mise à distance des risques anatomiques : l'orbite, la fosse infra-temporale, la base du crâne et le nerf infra-orbitaire.
La suppression ou la réduction drastique de la consommation de tabac est un pré-requis.
Les complications peuvent être évitées pour la plupart en respectant ces règles. Intervenir sur un sinus sain ou traité préalablement est impératif. La coopération avec l'ORL est vivement recommandée.
Une maintenance est exigée pour les patients de même que des contrôles professionnels réguliers.
La pose d'implants zygomatiques dans les atrophies sévères des maxillaires n'a, dans la plupart des cas, pas d'autres alternatives thérapeutiques. La chirurgie des implants zygomatiques est pour ces patients le dernier recours et c'est ainsi que doit être posée son indication.
The prevention of surgical complications of zygomatic implants requires a perfect knowledge of anatomical structures and surgical protocols. The choice of incision for good visual access, the gentle flap, the short time of exposure of the surgical site allow to reduce the complications per and post operative. The correct axes of drilling under visual control, based on rigorous planning, guarantees to avoid anatomical risks of orbit, infra-orbital nerve, skull base and infra temporal fossa.
Per-operative complications can be avoided for the most part by following these rules.
Operating on an healthy sinus or previously treated is an absolute requirement. A good cooperation with the ENT specialist is highly recommended.
Patient maintenance is required as well as frequent professional check-up.
In most cases, zygomatic implants set-up in case of severe maxillary atrophy has no therapeutics alternative. Zygomatic implants surgery is patients' last resort, and this this how this surgery indication should be set.
Ils peuvent être la cause de paresthésie, dysesthésie ou anesthésie du nerf infra-orbitaire. La lésion nerveuse du nerf au niveau de son émergence du foramen infra-orbitaire est la conséquence d'un mauvais placement des écarteurs, d'un décollement traumatique ou d'une section de fibres du pédicule infra-orbitaire ou encore d'une traction traumatique de la lèvre supérieure. La dissection au foramen infra-orbitaire n'est pas systématique et sera fonction de la planification sur un logiciel dédié. Elle est indispensable pour la technique du quad zygo mais elle n'est pas indispensable pour un implant zygomatique unilatéral.
• Faire des tracés d'incision à distance du foramen afin de réduire les tensions sur le lambeau [fig. 1].
• Réaliser un décollement méticuleux sous-périosté jusqu'au foramen infra-orbitaire si nécessaire.
• Contrôler le bon placement des écarteurs au niveau du lambeau et de la traction de la lèvre supérieure [fig. 2].
• Aide-opératoire formée et renseignée sur les risques chirurgicaux et le maintien des écarteurs.
Cette complication nerveuse disparaît dans la plupart des cas en 2 à 3 semaines[-].
Les hémorragies peuvent être d'origine sinusienne ou palatine.
• Au niveau du sinus, le risque de lésion concerne l'artère alvéolaire postéro-supérieure ou alvéolo-antrale qui est inconstante[].
• Hémorragie en nappe possible par rupture du réseau vasculaire veineux plaqué contre l'aponévrose buccinatrice.
• Lésion des branches palatines de l'artère palatine descendante dans l'épaisseur de la muqueuse palatine lors de l'incision de cette dernière.
• Hémorragie provoquée lors de la désinsertion des insertions antérieures du muscle masséter sur l'arcade zygomatique.
• Épitaxies.
• Localiser sur les examens d'imagerie (CT scan ou CBCT) de l'artère alvéolaire postéro-supérieure ou de l'artère alvéolo-antrale inconstante.
• Réaliser un décollement sous-périosté du lambeau palatin et positionner le trait d'incision à proximité de la ligne de crête en regard de l'émergence du pédicule grand palatin.
• Éviter les incisions et les déchirures au niveau de l'insertion du muscle masséter sur l'arcade zygomatique.
• Le diamètre réduit des artérioles palatines permet de contrôler le risque hémorragique par simple compression dans la plupart des cas.
• Sinon, faire un clampage, une suture ou une électrocoagulation[,-] [fig. 3].
L'axe de forage est déterminé par l'anatomie de l'os maxillaire selon la classification ZAGA (article 4 numéro spécial Implant) et doit viser le corps de l'os zygomatique afin d'éviter une effraction.
• Fosse infra-temporale : l'effraction du foret dans la fosse infra-temporale est possible en l'absence de repères chirurgicaux fiables. Le repère le plus fiable est le processus zygomatique du maxillaire et sa continuité vers l'os zygomatique via la suture zygomatico-maxillaire. L'ouverture de la fenêtre sinusienne est indispensable afin de visualiser le point d'impact du foret sur la face inférieure du zygoma. La mesure du volume du corps de l'os zygomatique à l'aide d'un logiciel de planification permet d'anticiper la position des implants, surtout si son volume est réduit. La slot technique de Stella et Warner sans fenêtres limite la prise de repères et augmente le risque de placement aléatoire de l'implant[] [fig. 4].
• Orbite : l'effraction des forets dans l'orbite constitue un risque majeur de ce type de chirurgie[]. Ce risque est élevé si les repères ne sont pas bien pris en compte. La dissection de la face latérale de l'os zygomatique doit être systématique.
Pour bien voir l'émergence du foret, les insertions antérieure et supérieure du muscle masséter sont libérées.
• Processus palatin : idéalement, le col de l'implant émerge du processus palatin ou est en appui en cas de très forte résorption.
• Fosses nasales : l'effraction dans la fosse nasale est à éviter car elle peut être source d'infection[].
• Emergence extra-osseuse excessive de l'implant de la face latérale de l'os zygomatique.
• Comment l'éviter ? À partir d'une très bonne connaissance et d'une grande maîtrise de l'anatomie. Faire des simulations grâce au logiciel de planification (DTX Nobelbiocare) et sur des modèles issus des Dicoms en l'impression 3D. La planification précise des implants permet de transposer « mentalement » les repères. Faire une simulation sur modèle 3D de la chirurgie [fig. 6].
• Réaliser la dissection et mettre à nu la face latérale de l'os zygomatique. Libérer les insertions antéro-supérieures du muscle masséter afin de localiser le bord supérieur de l'arcade zygomatique. Mettre en place l'écarteur zygoma (écarteur Obwegesser in).
• Le bord latéral de l'orbite est localisé par contrôle digital. Un doigt est placé en repère sur le bord latéral de l'orbite et un autre doigt sur le bord supérieur de l'arcade zygomatique. Le décolleur vise entre les deux doigts lors du décollement du lambeau et de la désinsertion du masséter dans un mouvement d'essuie-glaces contrôlé [fig. 4 et 5].
• La proximité de la fosse nasale est due à une fonte du pré-maxillaire. Dans ce type de situation, l'implant sera plutôt extra-maxillaire pour éviter une effraction dans la fosse nasale.
• La chirurgie guidée a été utilisée sans résultats précis, fiables et reproductibles[].
• La technique de la navigation semble prometteuse mais est encore expérimentale.
• En per-opératoire choisir un implant plus court ou dévisser l'implant si cela est possible.
• Emergence de l'implant sur la face latérale de l'os zygomatique associée à des signes cliniques (inconfort du patient, douleurs, fistule cutanée, infection), réaliser une apexectomie.
• Fosse infra-temporale et orbite : faire un scanner de contrôle. Si risque important avec apparition de signes cliniques notamment oculaires, déposer rapidement l'implant.
• Fosse nasale : en cas de signes de complications infectieuses, procéder à la dépose de l'implant[].
Une fracture en bois vert peut intervenir au moment du placement de l'implant dans l'os zygomatique. Le sous-forage lié à l'anatomie de l'os zygomatique ou un forage trop proche des parois latérale ou supérieure de l'os zygomatique en sont les principales causes chirurgicales.
• Planification pré chirurgicale rigoureuse.
• Éviter de planifier l'implant trop proche de la paroi latérale de l'os zygomatique.
• Bien contrôler le guidage lors de l'insertion de l'implant grâce à l'usage de « zygoguide » proposé par Bedrossian[,] [fig. 7].
• Évaluation du volume et de la densité de l'os zygomatique[].
• Choix d'un diamètre adapté de l'implant en fonction de la planification.
• Faire la simulation du placement de l'implant sur le modèle en impression 3D issu des Dicoms [fig. 6].
• Préférer la mise en place de l'implant manuellement plutôt qu'avec le moteur chirurgical : meilleure prévention des premiers signes d'une fracture en bois vert [fig. 8].
• Déposer l'implant et changer de site si c'est possible.
• Sinon, mettre l'implant en nourrice et éventuellement réaliser un comblement avec un substitut osseux avec ou sans membrane.
Comme pour un implant conventionnel, le chirurgien doit anticiper sa chirurgie par une évaluation précise de la densité osseuse et ainsi adapter la séquence de forage en fonction du design de l'implant.
• Planification pré-chirurgicale sur logiciel et préparation de l'intervention sur modèle 3D.
• Évaluation du volume et de la densité de l'os zygomatique.
• Choix du diamètre de l'implant.
• Protocole de forage adapté, sous-forage à 2.9. Le foret de 3.5 n'est pas utilisé de manière systématique.
• Dépose et repose d'un implant de diamètre plus large ou différer la pose.
• Si possible, changer de site.
• Mettre l'implant en nourrice et différer la mise en charge de la prothèse provisoire[].
L'absence de tissus adhérant autour des piliers implantaires est une des causes importantes d'échec des implants zygomatiques. La plupart des causes infectieuses (sinusite, mucosite, fistule oro-antrale) viennent d'une infection bactérienne qui remonte le long de l'implant à partir du col implantaire. Par essence, un manchon épithélio-conjonctif autour du col implantaire permet au patient une meilleure hygiène et réduit les risques de contaminations bactériennes [fig. 9].
• L'incision palatine est déportée au maximum vers le palais [fig. 1].
• Les incisions de décharge sont à distance de l'émergence des piliers : en postérieur, au niveau de la 2e molaire et, en antérieur, au niveau des incisives.
• Toujours préférer une gingivectomie circulaire avec un Tissue punch afin d'éloigner les tracés d'incision des piliers implantaires.
• Il a été proposé le déplacement du corps adipeux de lajoue avec la technique Buccal Fat Pad Flap (BFPF) proposée par De Moraes[].
• Réaliser dans un deuxième temps la technique BFPF du corps adipeux de la joue.
• Faire une greffe épithélio-conjonctive.
• Faire un lambeau pédiculé déplacé de palatin vers le vestibule.
• Bien insister sur les consignes d'hygiène et de maintenance.
• Réaliser une mise en nourrice puis, après cicatrisation complète, faire un deuxième temps chirurgical avec une gingivectomie circulaire (Tissue punch).
La présence d'une sinusite en pré-chirurgical est une contre-indication absolue pour la chirurgie des implants zygomatiques. Elle doit être traitée préalablement à toute chirurgie zygomatique.
• Contrôle radiographique, scanner et clinique de l'absence de pathologie sinusienne.
• En cas de doute, avis de l'ORL obligatoire.
• Systématiser un traitement préventif pré-opératoire : pulvérisation nasale de solution saline (Stérimar), Rhinofluimucil (vasoconstricteur et antibactériens), amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin) 3 grammes par jour 7 jours.
En cas de blocage sinusien unilatéral réfractaire aux antibiotiques oraux, il est probable que le drainage par l'ostium soit bloqué suite à l'inflammation. Une chirurgie endoscopique fonctionnelle des sinus est alors recommandée[].
L'œdème facial est lié au décollement du périoste et des insertions musculaires (masséter et buccinateur et aponévrose temporale). Le temps d'intervention est aussi à prendre en compte dans sa survenue.
Il est donc primordial de prévenir le patient et d'y apporter des solutions pour limiter son apparition. On pourra alors utiliser une corticothérapie associée à une cryothérapie.
L'œdème cède en général au bout d'une dizaine de jours [fig. 10].
Un œdème est survenu dans 0,6 % des cas, un hématome dans 0,9 % des cas[].
• Limiter le temps intervention et l'exposition des lambeaux avec une préparation soigneuse de la chirurgie grâce à la planification et la simulation sur modèle 3D.
• Réaliser des chirurgies unilatérales complètes.
• Éviter la déshydratation des lambeaux et procéder à une irrigation régulière du site opératoire.
• Appliquer des compresses humides et froides régulièrement.
• Faire des rinçages des sinus et du site opératoire pendant l'intervention et avant la fermeture.
• Bien contrôler le positionnement des écarteurs par l'aide-opératoire.
• Prescription de corticoïdes.
• Pratiquer l'application de poche de glace immédiatement à la fin de l'intervention.
Les douleurs sont en général équivalentes à celles de la pose des implants conventionnels. Ce qui est souvent plus impressionnant dans la chirurgie des implants zygomatiques est l'œdème alors que les douleurs décrites par les patients cèdent très bien aux antalgiques de palier 1.
Limiter le temps d'intervention en réduisant le temps d'exposition des lambeaux et en réalisant la chirurgie unilatéralement d'un côté puis de l'autre.
• Antalgiques conventionnels de palier 1.
• Prescription d'antalgiques de palier 2 si nécessaire.
Ces lésions peuvent être des paresthésies, hypoesthésies, dysesthésies ou anesthésies.
Nerf infra-orbitaire
Hypoesthésie ou paresthésie de la joue, de la lèvre supérieure et de l'aile du nez plus ou moins étendue suite à une lésion du nerf infra-orbitaire. Ces paresthésies sont décrites dans les revues de la littérature de Chcranovic dans 1 % à 1,6 % des cas[,,].
• Bien placer les écarteurs au niveau du bord supérieur du zygoma et de la lèvre supérieure en guidant l'aide-opératoire pour éviter des tensions sur le pédicule infra-orbitaire.
• Faire un décollement sous-périosté jusqu'au foramen infra-orbitaire puis à distance. Ce décollement est indispensable pour la chirurgie « quad zygomatique ». Dans les cas d'implants unitaires zygomatiques, la planification implantaire permettra de déterminer si sa mise en évidence est nécessaire avant le placement de l'écarteur au niveau de la lèvre supérieure.
• Il est important de réaliser les incisions de décharge à distance afin de donner de la laxité au lambeau.
• L'aide-opératoire doit être bien formée et renseignée pour le placement et la tenue des écarteurs [fig. 11].
Ces complications nerveuses disparaissent dans la plupart des cas en 2 à 3 semaines[,].
Le nerf zygomatico-facial émerge du foramen temporo-zygomatique. Sa lésion peut être la cause de paresthésie, d'hypoesthésie, de dysesthésie ou d'anesthésie de la sensibilité de la pommette.
Cette complication est rare mais décrite dans la littérature[] [fig. 11].
Le pédicule zygomatico-facial est impossible à localiser en per-opératoire malgré l'imagerie.
• La perte de sensibilité disparaît en général au bout de 2 à 3 semaines.
• Traitement vitaminique éventuel B1, B6, B12[].
La rotation des forêts peut provoquer des blessures de la lèvre et des commissures par brûlure et déchirement, survenues dans 0,6 % des cas[].
• Contrôler le placement des écarteurs et la position de l'aide-opératoire qui doit être formée et entraînée à ce geste chirurgical.
• Mettre en place du guard drill qui protège la lèvre de la rotation des forets.
• Évaluer l'accessibilité et faire le choix entre l'usage de la pièce à main ou du contre-angle chirurgical en fonction de la situation clinique.
• Vaseliner les lèvres abondamment pendant la chirurgie [fig. 12].
• Application de pommade cicatrisante
• Antalgiques.
Un saignement nasal peut apparaître les 2 à 3 premiers jours. En effet, le sinus maxillaire est complètement ouvert pendant la chirurgie des implants zygomatiques et un saignement résiduel peut engendrer une épistaxis. Cette complication est plutôt fréquente. Le patient doit être prévenu de cette complication.
• Il est important de donner les consignes post-opératoires. Il est impératif d'éviter d'augmenter la pression intra-sinusienne, d'éviter le mouchage forcé, de contrôler les éternuements (à éviter bouche fermée).
• Il est recommandé de faire un rinçage du sinus et du site opératoire pendant l'intervention et avant la fermeture.
• Contrôler l'hémostase en fin d'intervention.
• En cas de doute, un bilan d'hémostase pré opératoire sera demandé.
• En cas de saignement, réaliser un méchage intra-nasal.
• Si persistance du saignement, adresser le patient chez l'ORL.
La gestion de la muqueuse péri-implantaire en per-opératoire est un point majeur de la chirurgie des implants zygomatiques pour garantir une bonne étanchéité autour des piliers et obtenir un tissu kératinisé stable et épais. Cette étanchéité devra être maintenue dans le temps. L'absence d'inflammation et la conservation d'une muqueuse kératinisée péri-implantaire est à prendre en compte dans la prévention des problèmes infectieux des implants zygomatiques (sinusite, fistule oro-antrale...).
• Pour prévenir l'absence de muqueuse kératinisée autour de piliers implantaires, réaliser un tracé d'incision déporté vers le palais afin de limiter les incisions autour du pilier et se mettre à distance de leur émergence dans la muqueuse.
• Quand cela est possible, toujours préférer une gingivectomie circulaire (Tissue punch).
• En cas de déhiscence, réaliser la technique BFPF du corps adipeux de la joue[].
• Faire une greffe épithélio-conjonctive.
• Lambeau pédiculé déplacé de palatin vers le vestibule.
• Réaliser une mise en nourrice puis, après cicatrisation complète, faire un deuxième temps chirurgical avec une gingivectomie circulaire (Tissue punch).
• Donner des consignes d'hygiène et revoir le patient régulièrement [fig. 9].
Les communications oro-antrales sont une des complications assez difficiles à gérer. La prévention par des mesures d'hygiène orale rigoureuse ainsi qu'un contrôle professionnel régulier permettront d'éviter et de limiter leur apparition. Chcranovic et Albrektson dans leur revue de littérature les décrivent dans 0,4 % des cas[] [fig. 13].
• Tracé d'incision déporté au maximum vers le palais.
• Trait de décharge à distance des émergences de piliers.
• Préférer la gingivectomie circulaire avec un Tissue punch.
• Déplacement du corps adipeux de la joue Buccal Fat Pad Flap (BFPF) proposé par De Moraes[].
• Fermeture de la communication par déplacement du corps adipeux de la joue par la technique du BFPF[].
• Lambeau pédiculé déplacé de palatin en vestibulaire.
• Limiter le temps d'intervention et d'exposition des lambeaux.
• Faire un côté puis l'autre.
• Irriguer abondamment et appliquer des compresses froides.
• Application d'antiseptiques locaux, gel et bain de bouche puis débridement si nécessaire.
• Antibiothérapie en cas de sur-infection.
• Si persistance d'une déhiscence, tenir compte des solutions et traitements des déhiscences.
Réaction infectieuse type cellulite.
• Antibiothérapie préventive : Augmentin 3 grammes par jour pendant 7 jours.
• Asepsie chirurgicale stricte.
• Drapage spécifique du champ opératoire.
• Limiter le temps d'intervention et d'exposition des lambeaux.
• Faire un côté puis l'autre. Irriguer abondamment et appliquer des compresses froides.
• Sutures étanches : double O et point en O. Éviter les sutures en surjet.
• Privilégier le déplacement des tissus adhérant autour des piliers.
• Prolonger et adapter l'antibiothérapie.
• Antisepsie locale.
• Drainage si collection.
Fistule cutanée en regard de l'émergence de l'implant avec suppuration.
Cette fistule est liée à un dépassement de l'apex de l'implant au niveau de la paroi latérale de l'os zygomatique. Une irritation chronique des téguments de la région pourra aboutir à une fistule cutanée.
• Éviter le dépassement de l'apex de l'implant au-delà de la surface de l'os zygomatique.
• Contrôle du choix de la longueur de l'implant. Privilégier un implant plus court [fig. 14].
• Réalisation d'un apexectomie.
• Associée à un traitement antibiotique amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin).
La sinusite serait liée à une complication infectieuse péri-implantaire qui finit par faire communiquer la cavité buccale et le sinus. Chcranovic la décrit dans 2,4 % des cas[].
Un renforcement des moyens d'hygiène et la présence de tissu kératinisé péri-implantaire seront des pré-requis dans sa gestion. Dans un cas de chronicité de la sinusite, il faut adresser le patient vers l'ORL.
• Contrôle radiographique, scanner et examen clinique de l'absence de pathologie sinusienne avant d'intervenir.
• Contrôle clinique de la muqueuse péri-implantaire. Adapter la technique chirurgicale afin d'obtenir une muqueuse kératinisée et adhérant autour des piliers.
• Bonne préparation et entraînement du patient à l'hygiène.
• Maintenance professionnelle.
• Adapter l'antibiothérapie.
• Si persistance des signes cliniques, intervention de l'ORL par traitement médicamenteux ou chirurgical.
• Renouveler les conseils d'hygiène et les séances de maintenance professionnelle.
• En cas de blocage sinusien unilatéral réfractaire aux antibiotiques oraux, il est probable que le drainage par l'ostium soit bloqué suite à l'inflammation. Une chirurgie endoscopique fonctionnelle des sinus est alors recommandée CEFS[].
Conjonctivite, œdème péri-orbitaire, hématome.
• Éviter la proximité et ou l'effraction dans la cavité orbitaire par une analyse pré-implantaire rigoureuse [fig. 15] dans 0,09 % des cas[].
• Bon placement des écarteurs pour une bonne visibilité. Toujours faire un contrôle digital sur le bord latéral et l'angle inféro-latéral de la cavité orbitaire [fig. 4]
• Ne pas utiliser la chirurgie guidée qui n'est pas assez précise.
• La navigation pourrait être une solution mais elle n'est pas encore suffisamment décrite.
• Ces complications disparaissent dans la plupart des cas au bout de quelques jours.
• En cas doute, réaliser un scanner et déposer l'implant si les signes persistent[].
Elles sont dues à une infection persistante ou à une contrainte mécanique.
La fracture d'un implant est extrêmement rare mais décrite.
• Dépose puis repose de l'implant après un temps de cicatrisation sur le même site ou sur autre site si possible. En cas de fracture de l'implant, il est difficile d'éliminer la partie fixée dans le zygoma.
• Il faut retrouver un ancrage à proximité si possible[-].
• Contrôle radiographique, scanner et examen clinique de l'absence de pathologie sinusienne.
• Contrôle clinique de la muqueuse péri-implantaire.
• Adapter l'antibiothérapie.
• Si persistance des signes cliniques, intervention de l'ORL par traitement médicamenteux ou chirurgical.
• Renouveler les conseils d'hygiène et les séances de maintenance[-].
Communication et pénétration bactérienne entre la cavité buccale et la cavité sinusienne dans 4,1 % des cas[].
• Mesure hygiène à remettre à nouveau en place ou modifier le design de la prothèse si l'accès au brossage est difficile.
• Élimination du tissu inflammatoire ou hyperplasique par gingivectomie et curetage.
• Si perte du tissu kératinisé péri-implantaire, mettre en place une greffe gingivale libre ou pédiculée pour faciliter le nettoyage par le patient.
• Mettre en place un contrôle régulier (tous les 6 mois la première année puis une fois par an) pour prévenir tout risque.
Revoir le design de la prothèse. Cette doléance dure rarement et le patient s'adapte rapidement [fig. 16].
• Réaliser une simulation prothétique et pré-chirurgicale avec un double scanner. Choix de la hauteur des piliers prothétiques sur logiciel DTX Nobelbiocare. Faire une simulation en impression 3D de la pose des implants.
• Cela permet de matérialiser le placement implantaire et la relation prothèse/implant.
• Choix de piliers plus courts et éventuellement angulés pour limiter l'encombrement palatin de la prothèse.
• Revoir le design de la prothèse pour améliorer l'accès au brossage avec brosse et brossettes inter-dentaires.
• Le patient doit être éduqué et entraîné aux procédures d'hygiène qui sont la garantie absolue de la bonne santé des tissus péri-implantaires.
• Une hygiène contrôlée et un espace prothétique accessible sont la clé pour obtenir un joint péri-implantaire stable et sain.
• Faire démontage et hygiène professionnelle si l'accès au brossage n'est pas optimum.
• Selon Aparicio, dans sa revue de littérature, il faut au maximum 15 mm entre le sommet de la crête et l'émergence palatine des implants[] [fig. 17].
Dévissage de la prothèse ou fracture de vis de prothèse.
• Revoir les réglages d'occlusion et limiter la présence d'extension ou de cantilever trop important.
• Chez les patients bruxomanes (décrit par Aparicio[]), réévaluer puis mettre en place une gouttière. Le patients atteints de bruxisme n'ont pas d'influence sur les échecs implantaires mais uniquement sur les complications prothétiques (fracture de vis, chipping).
Les complications chirurgicales concernant les implants zygomatiques sont multiples. Dans certains cas le chirurgien devra sortir de sa zone de confort pour les gérer. Elles sont toutes bien décrites dans la littérature, ce qui nous permet de pouvoir les anticiper.
Les complications per-opératoires chirurgicales pourront être évitées grâce à la planification implantaire précise éventuellement associée à l'impression 3D à partir des Dicoms du patient. En effet, le bon placement des implants en rapport avec l'os zygomatique et la gencive attachée permet d'éviter de nombreuses complications per et en post-opératoires. Concernant les complications post-opératoires directes, une rapidité d'intervention et une irrigation du site pendant l'intervention, associées à une corticothérapie et une antibiothérapie, permettent de les diminuer. Enfin, un contrôle régulier de l'hygiène orale du patient sera nécessaire pour éviter les complications infectieuses les plus courantes qui sont, pour la plupart, liées à l'infection péri-implantaire.
Bernard Cannas
Docteur en chirurgie dentaire Université Paris 5
Sapo implant
Exercice privé exclusif en implantologie orale, Trilport (France)
Chargé d'enseignement CES anatomie physiologie de l'appareil manducateur Université de Paris
Ancien attaché hospitalier hôpital de Lagny (Marne la Vallée)
Emmanuel Racy
Docteur en médecine
Chirurgien maxillo-facial et ORL
Exercice privé Paris
Nicolas Boutin
Docteur en chirurgie dentaire Université Paris 5
Sapo implant
Exercice privé exclusif en implantologie orale, Trilport (France)
Chargé d'enseignement CES anatomie physiologie de l'appareil manducateur Université de Paris
Ancien attaché hospitalier hôpital de Lagny (Marne la Vallée)
Jean-Gabriel Tranié
AHU chirurgie buccale Paris V