REVUE DE PRESSE
2017;28:443-452
The effect of one-time abutment placement on interproximal bone levels and peri-implant soft tissues: a prospective randomized clinical trial A. Molina, I. Sanz-Sánchez, C. Martín, J. Blanco,...
2017;28:443-452
The effect of one-time abutment placement on interproximal bone levels and peri-implant soft tissues: a prospective randomized clinical trial A. Molina, I. Sanz-Sánchez, C. Martín, J. Blanco, M. Sanz
Le but de cette étude a été de comparer l'impact sur les tissus durs et mous péri-implantaires selon la mise en place immédiate ou différée du pilier prothétique.
Quarante patients ont reçu 60 implants possédant une connectique avec platform-swichting. Les implants ont été placés dans les secteurs postérieurs maxillaire ou mandibulaire. Une randomisation a été effectuée pour déterminer si les patients allaient recevoir le pilier définitif au moment de la chirurgie ou bien 6 à 12 semaines plus tard. Une évaluation radiographique du niveau osseux et une évaluation clinique des tissus mous péri-implantaires ont été réalisées le jour de pose de la prothèse d'usage ainsi que 6 et 12 mois après la mise en charge.
Sur les 60 implants posés, un seul a été perdu 1 semaine après l'intervention (taux de survie de 98,3 %). Une résorption osseuse statistiquement significative a été retrouvée entre le moment de la chirurgie et 6 mois après la mise en charge entre les deux groupes (groupe contrôle avec vis de cicatrisation : – 1,24 ± 0,79 mm ; groupe test : – 0,61 ± 0,40 mm ; p = 0,028). Les paramètres parodontaux ainsi que les doléances des patients n'ont pas montré de différences significatives entre les groupes pendant toute la durée de l'étude. Une augmentation significative de la hauteur des papilles a été observée 12 mois après la mise en charge sur tous les implants (groupe contrôle : 1,17 ± 1,47 mm ; groupe test : 0,98 ± 0,89 mm).
Les auteurs de cette étude ont conclu que la connexion et la déconnexion du pilier de cicatrisation sont associées à une perte osseuse significativement accrue par rapport à la mise en place d'un pilier définitif au moment de la chirurgie. Des études cliniques supplémentaires sont nécessaires afin d'approfondir l'impact réel du changement répété des piliers sur les tissus mous.
Analysé par Matthieu Moulinier2018;27:35-41
Digital Versus Conventional Impressions in Fixed Prosthodontics: A Review. P. Ahlholm, K. Sipilä, P. Vallittu, M. Jakonen, U. Kotiranta
Cette revue de littérature a pour objectif d'évaluer les avantages et le degré de précision des empreintes optiques réalisées par des caméras intra-orales en comparaison avec les empreintes conventionnelles. Les auteurs ont réalisé une recherche bibliographique de 1987 à 2015 à partir de trois bases de données scientifiques électroniques (PubMed, Cochrane et Web of Science). Cette recherche a été faite à partir de mots-clés ou de combinaisons de mots en lien avec le sujet et se limite aux articles en langue anglaise. Après une première sélection par le titre puis par le résumé et enfin par la lecture complète de l'article, 19 publications ont finalement été retenues.
Les articles sélectionnés permettent de comparer la précision des éléments prothétiques réalisés à partir d'empreinte optique ou d'empreinte conventionnelle selon trois situations :
– pour la confection de couronnes ou de bridges de faible étendue dento-portés, les auteurs concluent à un même degré de précision, quel que soit le type d'empreinte. On notera que pour la réalisation des empreintes optiques, plusieurs systèmes ont été utilisés (Lava C.O.S., CEREC, iTero, 3Shape Trios) ;
– pour la confection de couronnes ou de bridges de faible étendue mais sur implant, le degré de précision est encore comparable et l'utilisation des caméras intra-orales est cliniquement satisfaisante ;
– en revanche, l'analyse montre que pour la réalisation de reconstruction de grande étendue, les empreintes conventionnelles offrent encore une meilleure précision. Elles restent donc recommandées pour les grandes reconstructions.
Plusieurs études permettent également d'évaluer la perception des patients et des praticiens pour les deux techniques d'empreinte. L'empreinte optique est préférée pour les deux groupes. Pour le praticien, y compris inexpérimenté, l'empreinte optique fait gagner du temps et apparaît plus facile à mettre en œuvre. Pour le patient, le confort est nettement amélioré, elle est décrite comme étant moins invasive et plus confortable.
La transition numérique est bien en marche et il ne fait aucun doute que la place des systèmes numériques ne fera que s'accroître dans les années à venir.
Analysé par Julien Simon2018;45:253-264
Effect of connective tissue grafting on peri-implant tissue in single immediate implant sites: A RCT E. G. Zuiderveld, H. J. A. Meije, L. den hartog, A. Vissink, G. M. Raghoebar
Le but de cette étude est d'évaluer l'effet d'une greffe de tissu conjonctif sur le niveau de la gencive marginale vestibulaire dans des cas d'implants unitaires immédiatement posés et restaurés provisoirement dans la zone esthétique maxillaire.
60 patients présentant une dent condamnée ont reçu un implant placé juste après extraction. Ils ont, en même temps qu'un comblement osseux (mélange 50/50 hydroxy-apatite bovine et os autogène) et une restauration provisoire, reçu une greffe conjonctive (groupe test ; n = 30) ou pas (groupe témoin ; n = 30). Les évaluations ont été faites avant l'extraction (t0), à un mois après la restauration définitive (t1) et à 12 mois après la restauration définitive (t12).
La mesure principale est l'évaluation du niveau de la gencive marginale vestibulaire. D'autres paramètres ont été évalués, tels que le biotype gingival, l'esthétique (PES WES), l'état de la muqueuse péri-implantaire (saignement au sondage, index de plaque modifié, largeur de gencive kératinisée, volume de la papille), le taux de survie et le taux de succès des implants, et enfin la satisfaction des patients (questionnaire).
Concernant le niveau de la gencive marginale vestibulaire, il était à t12 à – 0,5 +/- 1,1 mm dans le groupe témoin et à 0,1 +/- 0,8 mm dans le groupe test. Les autres paramètres évalués n'ont pas montré de différences significatives entre les deux groupes.
Cette étude à 1 an montre que la greffe de tissu conjonctif dans des cas d'implants unitaires, placés immédiatement et restaurés provisoirement, permet de diminuer la récession de la gencive marginale vestibulaire, indépendamment du biotype gingival.
Néanmoins, cette étude n'a qu'un suivi de 1 an. Un suivi plus long permettrait sans doute de vérifier, à plus long terme, l'évolution du niveau de la gencive marginale vestibulaire (Cosyn, 2016). D'autres études considèrent également l'épaisseur d'os comme facteur de stabilité de la gencive marginale. Ainsi, le comblement de la zone duale permettant de placer des particules de matériau greffé s'intégrant au sein des tissus mous sans réaction inflammatoire serait à considérer (Chu 2012, Araujo 2011).
2017;28:1046-1053
What is the effect of soft tissue thickness on crestal bone loss around dental implants? A systematic review A. Akcal, A. Trullenque-Eriksson, C. Sun, A. Petrie, L. Nibali, N. Donos
Le but de cette revue systématique a été de déterminer si le biotype des tissus mous péri-implantaires avait une influence sur la perte osseuse crestale 1 an après la mise en charge de l'implant.
Des essais cliniques randomisés ont été sélectionnés dans trois bases de données (Medline, Embase et Cochrane database). Les recherches ont porté sur les différences cliniques en termes de perte osseuse crestale entre les implants placés dans des sites avec une épaisseur initiale de tissus mous inférieure à 2 mm et ceux avec une épaisseur supérieure ou égale à 2 mm. Les études cliniques sélectionnées incluaient au moins 10 patients par groupe. Ces études ne comportaient aucune restriction liée à la technique opératoire (un ou deux temps) ou à la connexion de l'implant. L'augmentation de l'épaisseur des tissus mous en chirurgie pré-implantaire était un critère d'exclusion.
Sur 2 944 articles, 6 études ont satisfait aux critères d'inclusion. Quatre d'entre elles ont trouvé une perte osseuse crestale significativement plus élevée pour les implants entourés d'un biotype parodontal fin 12 mois après leur mise en charge. Seules 2 études ont permis la réalisation de la méta-analyse. Ainsi, aucune différence significative n'a été retrouvée pour la perte osseuse crestale entre biotype mince et épais (p = 0,188 9). Aucune modification de la hauteur papillaire n'a été constatée.
L'hétérogénéité des études n'a pas permis de montrer de différences statistiquement significatives au sein de la méta-analyse. À l'heure actuelle, il n'y a donc pas suffisamment de preuves scientifiques pour répondre à la question que pose le titre de l'article. De plus, une meilleure compréhension des réactions de la muqueuse péri-implantaire serait appréciable afin de guider au mieux les cliniciens dans la gestion des problèmes parodontaux.
Analysé par Matthieu Moulinier2017;28:1119-1126
Fracture resistance of implant-supported screw-retained zirconia based molar restorations J. Honda, F. Komine, S. Kamio, K. Taguchi, M.B. Blatz, H. Matsumura
L'objectif de cette étude in vitro a été d'étudier la résistance à la fracture des restaurations transvissées à base de zircone. Les couronnes transvissées présentent comme avantage une meilleure adaptation marginale et un risque moins élevé d'inflammation parodontale liée à l'absence de ciment de scellement que les couronnes scellées. Il y aurait cependant un risque plus important d'écaillage (chipping) par rapport aux couronnes scellées.
Quarante-quatre restaurations de molaires unitaires transvissées ont été réalisées et divisées en quatre groupes (n = 11). Un groupe de couronnes en céramique feldspathique montées sur une chape en zircone (PLZ, porcelain-layered zirconia), un groupe de couronnes en composite montées sur une chape en zircone (ILZ, indirect composite-layered zirconia), un groupe de couronnes en céramique feldspathiques montées sur une chape en métal (CM) et un groupe de couronnes en zircone monolithique montées directement sur le pilier en titane (MONO). Les couronnes des groupes PLZ et ILZ ont été collées au pilier en titane à l'aide d'une colle avec potentiel adhésif (Panavia®. Les vis des prothèses en titane ont été testées et serrées à la clé dynamométrique à 32 N. Une bille en acier de 6 mm a été placée sur la face occlusale des couronnes puis une charge en compression verticale a été appliquée afin de simuler la force de mastication. Le test de Kruskal-Wallis et celui Steel-Dwass ont été utilisés pour évaluer les différences dans les charges de fracture (a = 0,05).
Les résultats ont montré que le groupe MONO avait une résistance à la fracture significativement plus élevée que celle des autres groupes (7,54 kN). Aucune différence significative n'a été retrouvée entre les groupes PLZ (1,96 kN) et CM (1,45 kN) (p > 0,05). Dans les groupes PLZ, ILZ et CM, toutes les restaurations se sont fracturées au niveau de la couche de céramique feldspathique. En revanche, dans le groupe MONO, la fracture a intéressé l'intégralité de la restauration.
Cette étude a permis de conclure que l'ensemble des restaurations a résisté aux forces physiologiques de mastication. Les charges de fracture étaient significativement plus élevées pour les couronnes transvissées en zircone monolithique. Les couronnes avec une céramique feldspathique montée sur une armature en zircone ont montré une résistance à la fracture similaire à celle des couronnes céramo-métalliques. Ainsi, il serait intéressant d'étudier les effets du vieillissement in vivo sur la résistance à la fracture.
Analysé par Matthieu Moulinier2018;62:121-133
Is zirconia a viable alternative to titanium for oral implant? A critical review K. Sivaraman, A. Chopra, AI. Narayan, D. Balakrishnan
Jusqu'à présent, le titane était considéré comme le matériau de choix pour la fabrication d'implants dentaires. Cependant, il apparaît que les alliages de titane peuvent engendrer des réactions d'hypersensibilité résultant principalement des phénomènes de corrosion, ainsi qu'une gêne esthétique au niveau de la gencive due à la teinte grisâtre du matériau. Le but de cette revue critique de la littérature est de faire le point sur la zircone en termes de propriétés chimiques, physiques, mécaniques, esthétiques et biologiques pour envisager le dioxyde de zirconium comme réelle alternative aux alliages de titane pour la fabrication d'implants dentaires. La stratégie de recherche a été menée informatiquement à l'aide des bases de données Medline et Cochrane. Le champ de recherche concernait uniquement des études de 1990 à 2016. En tout, 174 articles se sont révélés pertinents après application des critères d'inclusion et d'exclusion, puis seulement 47 articles ont été retenus dans le cadre de cette revue critique. Toutes les études cliniques in vivo chez l'homme ou chez l'animal ainsi que toutes les études in vitro ont été classées en 7 catégories : les études concernant les propriétés chimiques ; celles concernant les propriétés physiques et mécaniques ; celles concernant les propriétés esthétiques ; les études traitant de l'ostéointégration et des phénomènes de biocompatibilité ; les études analysant les traitements de surface ; les articles étudiant la réponse des tissus mous après implantation ; puis enfin les études cliniques concernant le taux de succès. Après analyse de ces différents aspects, les auteurs concluent que la zircone est un matériau d'avenir pour la réalisation d'implants dentaires puisqu'elle présente des propriétés esthétiques et une réponse biologique plus favorables que les implants en alliages de titane, tout en assurant une ostéointégration similaire. Cependant, les phénomènes de fracture décrits dans la littérature concernant les implants one-piece dans les régions postérieures sont à prendre en compte quant à l'utilisation systématique de ces implants. Enfin, puisque toutes les études cliniques ne sont menées pour l'instant qu'à court terme, des essais contrôlés randomisés à long terme sont indispensables avant d'envisager le dioxyde de zirconium comme réelle alternative aux alliages de titane en implantologie.
Analysé par Marie-Joséphine Crenn2018;119:116-123
Distortion of CAD-CAM-fabricated implant-fixed titanium and zirconia complete dental prosthesis frameworks H. AL-Meraikhi, B. Yilmaz, E. McGlumphy, W.A. Brantley, W.M. Johnston
Afin de pallier à la déformation inhérente au processus de coulée, la plupart des restaurations supra-implantaires fixes sont aujourd'hui réalisées par CFAO. Ce type de mise en forme intègre néanmoins, tout au long de la chaîne de fabrication, une accumulation d'erreurs aboutissant à une imprécision en termes de stabilité dimensionnelle.
Le but de cet article est de comparer les déformations consécutives au processus d'usinage entre des armatures supra-implantaires fixes transvissées fabriquées en alliage de titane ou en zircone, par rapport à un modèle CAO virtuel.
Ce modèle CAO virtuel de l'infrastructure a été conçu après numérisation d'un modèle d'étude. Cinq armatures en titane et cinq armatures en zircone ont été usinées par fraisage avec la même machine-outil à commande numérique (Zirkonzahn M1 ; Zirkonzahn). Concernant les armatures réalisées en zircone pré-frittée, une compensation préalable de 20 % du volume a été prévue afin d'anticiper la rétraction lors du frittage. Aucune des armatures n'a par la suite subi de post-traitements mécaniques (polissage).
Les armatures obtenues ont été scannées par tomographie numérique (Nikon/X-Tek XT H 225kV MCT Micro-Focus) afin de générer une représentationvolumique de l'objet en trois dimensions. Les fichiers STL ont été alignés sur le modèle CAO initial, grâce à un logiciel de métrologie (PolyWorks ; Innovmetric) permettant de recaler les points en fonction des caractéristiques géométriques de l'objet. Des surfaces de comparaison ont été choisies afin de procéder à la mesure de l'écart entre le modèle CAO et la représentation numérique de chaque armature autour des axes x, y et z.
Les résultats montrent qu'il n'y a pas de différences statistiquement significatives entre les moyennes des déviations mesurées au niveau des armatures en zircone et en titane. En d'autres termes, cette étude conclut que l'ensemble des armatures étudiées montre quantitativement la même déformation comparativement au modèle CAO (p = 0,747). Dans l'ensemble, les déformations sont plus prononcées dans les plans horizontal et sagittal (x et y) que dans le plan vertical (z).
Analysé par Marie-Joséphine Crenn