Implant n° 4 du 01/11/2016

 

REVUE DE PRESSE

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Chirurgie implantaire chez les patients recevant un traitement anticoagulant par rivaroxaban

Clinical Oral Implants Research

2016;27:730-733

Dental implant surgery in patients in treatment with the anticoagulant rivaroxaban G. Gómez-Moreno, A. Aguilar-Salvatierra, E. Fernández-Cejas, R.A. Delgado-Ruiz, A. Markovic, J.L. Calvo-Guirado

L'objectif de cette étude a été d'évaluer l'incidence des complications hémorragiques...


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Chirurgie implantaire chez les patients recevant un traitement anticoagulant par rivaroxaban

Clinical Oral Implants Research

2016;27:730-733

Dental implant surgery in patients in treatment with the anticoagulant rivaroxaban G. Gómez-Moreno, A. Aguilar-Salvatierra, E. Fernández-Cejas, R.A. Delgado-Ruiz, A. Markovic, J.L. Calvo-Guirado

L'objectif de cette étude a été d'évaluer l'incidence des complications hémorragiques après la pose d'implants dentaires chez les patients recevant un traitement anticoagulant oral par le rivaroxaban (Xarelto®) sans interrompre son administration ni modifier sa posologie. Ce médicament fait partie des nouveaux anticoagulants oraux agissant sur la voie intrinsèque et extrinsèque de la coagulation mais n'ayant aucun effet direct sur l'agrégation plaquettaire. Le but de cette nouvelle médication est de remplacer les antivitamines K dans la prévention de la thrombose veineuse et de l'embolie artérielle chez les patients atteints de fibrillation auriculaire.

Cinquante-sept patients ont été séparés en deux groupes : un groupe de 18 patients traités par rivaroxaban pendant au moins 6 mois avant la chirurgie implantaire et un groupe témoin de 39 patients en bonne santé. Tous les sujets ont reçu des implants sans interrompre ou modifier leur prescription de rivaroxaban. Ils ont été traités en ambulatoire, des sutures non résorbables ont été réalisées et ils ont mordu sur une gaze imprégnée d'acide tranexamique à 5 % pendant 30 à 60 min.

Un patient traité par Xarelto® a présenté un saignement modéré le lendemain de la chirurgie, et 2 patients non traités par l'anticoagulant ont présenté un saignement modéré au cours des 2 jours suivant la chirurgie. Les saignements ont été pris en charge par de l'acide tranexamique et des compresses de gaze. Aucune différence statistiquement significative n'a été trouvée entre les deux groupes (p = 0,688).

Les auteurs de cette étude ont conclu que la mise en place d'implants chez les patients traités par rivaroxaban peut être effectuée en toute sécurité sans modifier sa posologie si le praticien réalise un protocole d'hémostase locale adéquat. Il faut néanmoins rester prudent sur cette conclusion car les patients n'ont reçu qu'un seul implant, le risque hémorragique étant donc plus faible que lors d'autres chirurgies plus invasives.

Analysé par Mathieu Moulinier

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Influence du nombre d'implants sur les mouvements verticaux et horizontaux de la prothèse amovible complète supra-implantaire mandibulaire

THE JOURNAL OF PROSTHETIC DENTISTRY

2016;pii:S0022-3913 (16) 30355-9

Influence of implant number on the movement of mandibular implant overdentures K. Oda, M. Kanazawa, S. Takeshita. S. Minakuchi

Pouvant remplacer la prothèse amovible conventionnelle ou la prothèse fixée sur implant, la prothèse amovible complète supra-implantaire (PACSI) est aujourd'hui largement reconnue comme étant une des thérapeutiques de choix dans le traitement de l'édenté total. En effet, l'utilisation d'implants optimise l'équilibre prothétique et améliore ainsi la capacité masticatoire. Même si les divers auteurs s'accordent sur le fait que deux implants para-symphysaires suffisent pour maintenir efficacement une PACSI, ils avancent qu'à ce jour, les articles ne s'intéressent qu'à déterminer l'influence d'un type d'attachement par rapport à un autre sur les mouvements de la prothèse mandibulaire. Très peu d'études chercheraient à déterminer l'influence du nombre d'implants sur les mouvements de la PACSI dans les sens vertical et horizontal. C'est pourquoi le but de cette étude in vitro consiste à étudier les mouvements verticaux et horizontaux de la PACSI supportée par 1, 2 ou 3 implants. Un modèle en résine représentant une mandibule a été équipé de 5 analogues d'implants, placés parallèlement depuis le point médio-symphysaire. Trois situations ont été étudiées par le biais de différentes PACSI conçues à cet effet : 1 implant unique médio-symphysaire (PACSI 1), 2 implants para-symphysaires dans la région incisive (PACSI 2) et 3 implants dont 1 médio-symphysaire et 2 para-symphysaires dans les régions canines (PACSI 3). Une mise en charge verticale de 50 N de la PACSI a été effectuée par le biais d'une machine universelle Instron® à différents points stratégiques : région antérieure, région canine, région prémolaire et région molaire. Les déplacements horizontaux et verticaux de la prothèse ont été calculés grâce à des capteurs de mouvements, à la fois du côté exposé à la charge et du côté controlatéral de la PACSI. Les résultats ont permis de mettre en évidence que la PACSI 2 présentait un déplacement vertical statistiquement plus important (p < 0,01) du côté controlatéral que les PACSI 3 et PACSI 1 pour une mise en charge dans la région antérieure. De plus, le déplacement horizontal était statistiquement plus important (p = 0,03) du côté controlatéral pour la PACSI 2 que pour la PACSI 1 pour une mise en charge dans la région antérieure. Enfin, quel qu'ait été le point de mise en charge, le déplacement horizontal de la PACSI était moins important que le déplacement vertical pour toutes les situations implantaires (p < 0,01). Les auteurs ont conclu que les PACSI stabilisées par 2 implants présentaient des mouvements de rotation plus importants que celles retenues par 1 ou 3 implants quand les forces exercées se situaient dans la région antérieure. Ils ont cependant ajouté que ces résultats étaient issus de tests in vitro difficiles à superposer avec la réalité clinique où d'autres facteurs entrent en jeu.

Analysé par Marie-Joséphine Crenn

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Taux de survie et satisfaction des patients ayant reçu des implants courts après les deux premières années de mise en charge : une étude de cohorte rétrospective avec 694 implants sur 416 patients

Clinical Oral Implants Research

2016;27:591-596

Survival and patient satisfaction of short implants during the first 2 years of function : a retrospective cohort study with 694 implants in 416 patients A. Hentschel, J. Herrmann, I. Glauche, A. Vollmer, K.A. Schlegel, R. Lutz

Le but de cette étude a été d'évaluer l'influence de la longueur de l'implant sur la survie de ce dernier et la satisfaction des patients au cours des 24 premiers mois de mise en charge. Auparavant, la littérature recommandait une longueur minimale de 10 mm pour les implants. Aujourd'hui, il est possible de s'affranchir des techniques d'augmentation osseuse dans certaines situations cliniques avec la mise au point des implants courts.

Une étude rétrospective de cohorte a été menée sur 312 implants courts Straumann SLActive® (≤ 8 mm) posés sur 224 patients entre 2008 et 2010. La période moyenne d'observation de ce groupe test a été de 26,7 ± 9,7 mois. Le groupe contrôle s'est fondé sur une étude incluant 192 patients ayant reçu 382 implants Straumann SLActive® d'une longueur ≥ 12 mm. La période moyenne d'observation de ce dernier a été de 28,3 ± 10,1 mois. Le taux de survie des implants, l'analyse de la fréquence de résonance et la satisfaction des patients ont été évalués.

Les résultats ont montré un taux de survie des implants de 99 % dans le groupe test et de 98,7 % dans le groupe contrôle. Le rapport implant/couronne était significativement plus élevé dans le groupe test (p < 0,000 1).

L'analyse de la fréquence de résonance a présenté des valeurs légèrement plus élevées pour les implants courts. Enfin, il y avait une tendance à une plus grande satisfaction des patients dans le groupe test qui, cependant, n'était pas significative.

Les auteurs ont conclu, dans les limites de cette étude, que la longueur de l'implant n'a pas d'influence significative sur la survie de celui-ci au cours des 24 premiers mois de mise en charge. Il serait intéressant d'évaluer à long terme le comportement de ces implants « courts » et leur devenir en cas de péri-implantite.

Analysé par Mathieu Moulinier

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Technique de réduction osseuse systématisée chez l'édenté total maxillaire dans le cadre d'une restauration supra-implantaire fixée

THE JOURNAL OF PROSTHETIC DENTISTRY

2015;113: 20-523

Technique for systematic bone reduction for fixed implant-supported prosthesis in the edentulous maxilla A.S. Bidra

Chez le patient présentant un sourire gingival et souhaitant la restauration d'un édentement total par une prothèse supra-implantaire fixée, il est souvent nécessaire de réaliser une ostéotomie verticale avant la mise en place des implants de façon à gagner de l'espace prothétique et à éviter la visibilité de la jonction prothétique avec la crête alvéolaire pendant le sourire. Bidra décrit un protocole permettant de réaliser une ostéotomie verticale dans le même temps opératoire que les avulsions des dents résiduelles afin de placer la crête alvéolaire 4 mm au-dessus de la position du bord inférieur de la lèvre supérieure lors du sourire forcé.

La technique consiste, lors de l'étude pré-implantaire, à évaluer la quantité d'os à réséquer grâce à la projection de la ligne du sourire sur le guide radiologique par le biais d'un repère radio-opaque.

La position des implants est ensuite décidée grâce à un logiciel de planification implantaire, en prenant en compte la situation du repère radio-opaque.

Lors d'un second temps chirurgical, l'ostéotomie verticale est réalisée en fonction de la ligne transférée du guide radiologique à la bouche, grâce à un crayon dermographique stérile prévu à cet effet. Les implants sont ensuite directement placés et une mise en charge immédiate est effectuée par l'intermédiaire d'une prothèse type all-on-4.

Afin d'optimiser le résultat esthétique et fonctionnel, cet article propose un protocole permettant d'aboutir à un résultat prévisible en ce qui concerne la position de la crête alvéolaire après une ostéotomie verticale chez le patient édenté complet maxillaire.

Analysé par Marie-Joséphine Crenn