Implant n° 3 du 01/09/2016

 

REVUE DE PRESSE

Le positionnement sous-crestal des implants entraîne une augmentation de la résorption de la crête osseuse : étude expérimentale chez le chien

Clinical Oral Implants Research

2015;26:1355-1360

Sub-crestal positioning of implants results in higher bony crest resorption: an experimental study in dogs G. Cesaretti, N.P. Lang, L.A. Salata, M.T. Schweikert, M.E. Gutierrez Hernandez, D. Botticelli

L'objectif de cette étude a été de comparer...


Le positionnement sous-crestal des implants entraîne une augmentation de la résorption de la crête osseuse : étude expérimentale chez le chien

Clinical Oral Implants Research

2015;26:1355-1360

Sub-crestal positioning of implants results in higher bony crest resorption: an experimental study in dogs G. Cesaretti, N.P. Lang, L.A. Salata, M.T. Schweikert, M.E. Gutierrez Hernandez, D. Botticelli

L'objectif de cette étude a été de comparer la réponse des tissus durs et mous péri-implantaires en fonction du positionnement juxta-crestal (groupe contrôle) ou sous-crestal (groupe test) de l'implant. Cette étude a également évalué les réponses osseuses et tissulaires liées à la technique utilisée pour la mise en place des implants, c'est-à-dire soit l'utilisation de forets conventionnels, soit le forage utilisant la chirurgie sonique (Sonosurgery®).

Trois mois après extraction, 6 chiens ont reçu 2 implants avec mise en fonction immédiate selon chacune des techniques décrites de chaque côté de la mandibule. Les implants présentaient un col lisse de 1,7 mm de hauteur, ce dernier étant placé soit au niveau de la crête osseuse buccale soit 1,3 mm en sous-crestal. Après 8 semaines de cicatrisation, des biopsies ont été réalisées afin de procéder à l'évaluation des coupes histologiques.

Les résultats ont trouvé une distance moyenne entre le joint pilier/implant et le niveau le plus coronaire d'ostéo-intégration au niveau buccale de 1,6 ± 0,6 mm dans le groupe test et de 2,4 ± 0,4 mm dans le groupe contrôle, tandis que la distance moyenne entre le joint pilier/implant et le sommet de la crête osseuse buccale a été de 1,4 ± 0,4 mm dans le groupe test et de 2,2 ± 0,2 mm dans le groupe contrôle. Le sommet de la muqueuse péri-implantaire a été retrouvé à un niveau plus coronaire dans le groupe test (1,2 ± 0,6 mm) que dans le groupe contrôle (0,6 ± 0,5 mm). Toutefois, lorsque la position initiale de la crête osseuse a été prise en compte, une perte osseuse plus importante de celle-ci a été mise en évidence dans le groupe test.

Les auteurs ont conclu que la mise en place des implants à un niveau sous-crestal provoque une perte osseuse supérieure celle des implants à un niveau juxta-crestal ainsi qu'une migration apicale des tissus mous, quelle que soit la technique de forage utilisée.

Analysé par Matthieu Moulinier

Recherche

Stabilité des tissus mous après mise en place de piliers CFAO dans la région antérieure : étude de cohorte prospective multicentrique de 2 ans

Clinical Oral Implants Research

2015;26: 436-1442

Soft tissues stability of CAD-CAM and stock abutments in anterior regions : 2-year prospective multicentric cohort study D. Lops, E. Bressan, A. Parpaiola, L. Sbricoli, D. Cecchinato, E. Romeo

L'objectif de cette étude a été d'évaluer si le mode de fabrication des piliers implantaires avait une incidence sur la stabilité des tissus mous marginaux pour des restaurations unitaires dans la région antérieure.

Après 16 semaines de cicatrisation, 72 patients ont reçu chacun un implant unitaire dans la région antérieure (OsseoSpeed®, Astra Tech). Quatre groupes de piliers prothétiques ont été établis afin de répondre à toutes les situations cliniques. Parmi eux, le groupe 1 : pilier usiné en zircone (ZirDesign®), le groupe 2 : pilier usiné en titane (TiDesign®), le groupe 3 : pilier CFAO en zircone et le groupe 4 : pilier CFAO en titane. Une analyse informatique de la modification du tissu buccal gingival marginal (BGM) a été évaluée au bout de 1 et 2 ans après la mise en charge. Le test de Tukey a été utilisé pour étudier les résultats obtenus.

Les résultats ont trouvé 100 % de taux de survie des implants après 24 mois de mise en charge. Au niveau des piliers prothétiques, une seule fracture a été relevée sur un pilier en zircone réalisé par CFAO, et deux dévissages ont été observés. Pour les piliers usinés, la moyenne des récessions mesurés au bout de 2 ans a été de 0,3 mm pour les groupes 1 et 2 (avec un écart type de 0,3 et 0,4 mm respectivement). Pour les piliers fabriqués par CFAO, la moyenne des récessions a été de 0,1 mm pour le groupe 3 et – 0,3 mm pour le groupe 4, (avec un écart type de 0,3 et 0,4 mm respectivement), la valeur négative signifiant un gain vertical de tissus mous. L'indice de récession retrouvé a été significativement inférieur pour le groupe 4 (– 0,4) par rapport aux groupes 1, 2 et 3 (où il était respectivement de 0,2, 0,16 et 0,4).

Les auteurs concluent que l'utilisation de piliers en titane réalisés par CFAO dans le secteur antérieur permet une meilleure stabilité des tissus mous par rapport aux piliers usinés.

Analysé par Matthieu Moulinier

Performance clinique intermédiaire à long terme d'implants dentaires mis en place dans des sites ayant subi un échec : une analyse rétrospective

Clinical Oral Implants Research

2015;26:1443-1449

Intermediate long-term clinical performance of dental implants placed in sites with a previous early implant failure: a retrospective analysis F. Wang, Z. Zhang, A. Monje, W. Huang, Y. Wu, G. Wang

Le but de cette étude rétrospective a été d'évaluer le taux de succès clinique à long terme d'implants mis en place dans des sites où il y a eu un échec précoce. Le remplacement d'un implant constitue souvent un défi pour le praticien car il est confronté à un défaut osseux supérieur au précédent nécessitant souvent une chirurgie pré-implantaire.

Une évaluation a été menée sur 6 456 patients ayant reçu 10 234 implants entre janvier 2004 et décembre 2011. Le critère de sélection a été le remplacement d'implants en raison d'un échec précoce, avant la mise en place de la prothèse, nécessitant parfois la réalisation d'une greffe préopératoire ou peropératoire afin de recréer le volume osseux adéquat. Les paramètres cliniques péri-implantaires tels que la perte osseuse marginale et l'indice de qualité de l'implant (IQS) ont été évaluées lors de la pose de la prothèse définitive puis à chaque contrôle annuel.

Sur 66 patients (38 hommes et 28 femmes avec une moyenne d'âge de 42,3 ± 18,2 ans), 100 implants ont été en échec précocement. Ils ont été remplacés par 67 implants. Au cours du suivi, qui a duré en moyenne 69,4 ± 27 mois, 3 patients ayant reçu chacun 1 implant ont abandonné l'étude. Dix-huit chirurgies pré-implantaires ont été nécessaires pour la mise en place initiale des implants contre 24 chirurgies pré-implantaires pour le remplacement. Lors de l'étude, 1 implant sur les 67 a échoué avant la mise en place de la prothèse et un autre a échoué 20 mois après la mise en charge, ce qui représente un taux de survie cumulée de 94,6 %. La valeur moyenne de la perte osseuse marginale a été de 1,7 ± 1,3 mm lors du dernier contrôle annuel. Aucune douleur ou sensibilité n'a été retrouvée sur 58 implants, permettant un taux de succès de 90,6 %.

Dans les limites de cette étude, les auteurs ont conclu que l'échec précoce n'est pas un obstacle pour le remplacement de l'implant dans le même site après un temps de cicatrisation adéquat pour les tissus durs et mous.

Analysé par Matthieu Moulinier

Évaluation de la répétabilité des mesures effectuées à l'aide de différents scanners intra-oraux

THE INTERNATIONAL JOURNAL OF PROSTHODONTICS

2016;29:277-283

Precision of dental implant digitization using intraoral scanners T.V. Flügge, W. Att, M.C. Metzger, K. Nelson

Le but de cette étude était d'évaluer la précision en termes de répétabilité de 3 scanners intra-oraux pour la capture numérique de la position d'implants. Deux modèles en plâtre mandibulaires issus d'empreintes physico-chimiques de situations implantaires différentes ont été utilisés. Des piliers de scannage (scanbodies) spécifiques ont été vissés sur les analogues des modèles en plâtre.

Dans un premier temps, au moyen d'un système de scannage de laboratoire (D250 3Shape), 10 empreintes optiques consécutives ont été réalisées. Dans un second temps, 10 empreintes ont été effectuées avec chaque caméra intra-orale étudiée (Trios, 3 Shape ; iTero, Cadent ; True Definition, 3M ESPE) pour le modèle numéro 1 et 10 empreintes optiques ont été faites avec 2 caméras intra-orales pour le modèle numéro 2 (Trios et iTero,).

Les mesures angulaires et celles des distances séparant les différents scanbodies ont été calculées grâce aux données issues de chaque fichier .stl.

Les moyennes et les écarts types des variables analysées ont montré que la précision du système de scannage de laboratoire (D250 3Shape) n'était pas influencée par la distance séparant les piliers de scannage, par opposition aux résultats obtenus au moyen des caméras intrabuccales (Trios, iTero et True Definition). En effet, il existe des différences statistiquement significatives entre les données acquises avec les 4 dispositifs d'empreintes optiques (p < 0,05) en fonction de la position du pilier de scannage sur l'arcade.

Analysé par Marie-Joséphine Crenn

Étude rétrospective sur l'apparition de fractures de dents prothétiques en résine dans le cadre d'une restauration complète par un bridge transvissé sur implants

THE INTERNATIONAL JOURNAL OF PROSTHODONTICS

2016;29:161-165

Tooth factures in fixed full-arch implant-supported acrylic resin prostheses: a retrospective clinical study J. Ventura, E. Jiménez-Castellanos, J. Romero, F. Enrile

L'objectif de cette étude était d'étudier les facteurs influençant l'apparition de fractures des dents prothétiques en résine dans le cadre d'une restauration complète par un bridge transvissé sur implants. Cent soixante et une restaurations ont été examinées rétrospectivement, dont 80 à la mandibule et 81 au maxillaire. La période de suivi moyenne était de 39,7 mois. Les patients inclus présentaient des bridges transvissés dans 4 implants au minimum ou 8 implants au maximum, supportant des dents du commerce en résine. Toutes les prothèses étaient constituées d'infrastructures soient en cobalt-chrome, soit en alliage de titane soit en alliage d'or présentant ou non des rétentions pour les dents prothétiques. Le schéma occlusal était déterminé en amont en fonction de l'arcade antagoniste. Enfin, certaines prothèses présentaient des extensions de longueurs différentes en fonction de l'architecture prothétique décidée par le praticien.

Au total, durant la période étudiée, 155 fractures ont été enregistrées sur 65 prothèses, dont 98 dans la région antérieure et 57 dans la région postérieure. Vingt-cinq restaurations ont présenté seulement 1 fracture alors que 40 autres ont fait l'objet de plusieurs fractures successives.

Le taux de fractures des dents prothétiques en résine était supérieur chez les hommes (p < 0,01), sur des restaurations maxillaires (p < 0,05), sur des suprastructures sans rétention pour les dents artificielles (p < 0,01), sur des armatures avec des extensions supérieures à 10 mm (p < 0,01), lorsque l'arcade antagoniste était dentée (p < 0,01) et, enfin, sur des prothèses supportées par seulement 4 implants.

En revanche, selon les auteurs, l'âge du patient et la présence ou non d'extensions n'influenceraient pas l'apparition de fractures des dents prothétiques contrairement à la longueur de ces extensions.

Enfin, ni la présence de parafonctions ni le type de schéma occlusal n'ont été étudiés pour déterminer leur incidence dans l'apparition de fractures des dents prothétiques.

Analysé par Marie-Joséphine Crenn