DOSSIER CLINIQUE
J. Perrin H. Plard J. Lambert J. Lecerf
Mme G. s'est présentée en consultation pour le remplacement de son incisive médiale maxillaire gauche. Cette dent a été extraite 2 ans auparavant, après un traumatisme facial ayant entraîné une fracture coronaire suivie secondairement par une nécrose pulpaire. Cette dernière, passée inaperçue pendant quelques mois, s'est compliquée par une perte osseuse péri-apicale importante accompagnée d'un épisode d'infection aiguë indiquant l'extraction de...
Il est fréquent que l'omnipraticien qui a confié la mise en place chirurgicale d'un implant dans le secteur antérieur à un confrère chirurgien se trouve, au moment de la mise en œuvre prothétique, confronté à une difficulté de gestion de la composante esthétique, en particulier au niveau des tissus mous.
En effet, la forme standardisée d'une vis de cicatrisation supra-implantaire, parfois d'un diamètre trop réduit, rend délicate la création au laboratoire d'un profil d'émergence en harmonie avec un environnement gingival compatible avec une bonne intégration esthétique de la prothèse. De plus, la stabilité de la situation des tissus mous supportés par une infrastructure construite sans réelle adéquation avec son environnement muqueux s'avère difficilement prévisible. Ainsi, les modifications de l'architecture cervicale de la prothèse transitoire au cours de la maturation gingivale péri-implantaire sont essentielles pour façonner ce profil d'émergence [
Mme G. s'est présentée en consultation pour le remplacement de son incisive médiale maxillaire gauche. Cette dent a été extraite 2 ans auparavant, après un traumatisme facial ayant entraîné une fracture coronaire suivie secondairement par une nécrose pulpaire. Cette dernière, passée inaperçue pendant quelques mois, s'est compliquée par une perte osseuse péri-apicale importante accompagnée d'un épisode d'infection aiguë indiquant l'extraction de la dent.
Une temporisation par prothèse amovible partielle a été réalisée (fig. 1).
La ligne du sourire, y compris dans une attitude forcée, ne découvre pas la zone cervicale des dents antérieure (fig. 2).
La patiente souligne l'aspect disgracieux de cette prothèse amovible temporaire.
Après 6 mois de cicatrisation, la mise en place d'un implant s'est avérée impossible du fait de l'important délabrement osseux. L'indication d'une greffe osseuse a été posée et l'intervention a été réalisée par régénération osseuse guidée avec prélèvement d'os autogène au niveau du ramus. La prothèse amovible a été largement fraisée, en particulier au niveau de la fausse gencive qui recouvrait le site opéré, afin qu'aucune contrainte ne s'exerce sur la greffe durant la fonction.
Dans un second temps, un implant de type NobelReplace CC (Nobel Biocare) de 3,5 mm de diamètre et 11,5 mm de longueur a été mis en place.
Lors de l'intervention chirurgicale, une attention particulière a été prêtée au positionnement implantaire précis dans le sens mésio-distal, facteur essentiel dans l'élaboration d'une prothèse unitaire dans un secteur esthétique. De même, une distance minimale de 1,5 mm avec les dents proximales a été respectée afin de ménager un espace indispensable au bon rétablissement des papilles interproximales [, ].
À l'issue de ces étapes de traitement, le traitement prothétique a commencé en tenant compte de l'incidence sur le plan esthétique des malpositions dentaires maxillaires associées à une légère dénudation radiculaire au niveau de l'incisive latérale maxillaire gauche et de la cicatrisation gingivale imparfaite au niveau du site implantaire, malgré les rectifications importantes effectuées sur la prothèse amovible transitoire.
La réalisation prothétique devra prendre en compte également la présence d'un léger chevauchement du bloc incisivo-canin mandibulaire.
Compte tenu de la situation clinique présentée et des doléances de la patiente, la première étape du traitement prothétique va consister à faire évoluer la temporisation en remplaçant la prothèse amovible, par une prothèse supra-implantaire unitaire transitoire transvissée en résine acrylique (fig. 3).
L'option thérapeutique choisie satisfait la patiente. Néanmoins, lors d'un contrôle postopératoire à 1 mois, cette dernière émet une doléance au sujet de la teinte de la prothèse transitoire réalisée, la jugeant trop « grise » (fig. 3). Une modification est donc entreprise au laboratoire de prothèses et quelques aménagements sont aussi apportés au niveau du bord libre prothétique pour l'harmoniser avec l'incisive latérale adjacente.
Lors d'un second contrôle postopératoire, quelques modifications morphologiques sont réalisées au niveau de l'angle de transition mésio-vestibulaire de la prothèse que la patiente estime trop vestibulée, chevauchant...