REVUE DE PRESSE
2015;26:1244-1249
A 7-year prospective radiographic evaluation of marginal bone level around two different implant systems: a randomized clinical trial
Le but de cette étude a été d'évaluer la variation du niveau osseux marginal autour de deux...
2015;26:1244-1249
A 7-year prospective radiographic evaluation of marginal bone level around two different implant systems: a randomized clinical trial
Le but de cette étude a été d'évaluer la variation du niveau osseux marginal autour de deux systèmes implantaires différents à l'aide de radiographie après 7 ans de mise en charge.
Vingt patients totalement édentés ont été sélectionnés pour cette étude et ont reçu au hasard un des deux types d'implants présentant soit une surface lisse (Branemark, n = 40), soit une surface rugueuse (Xive, n = 40). Sur chaque patient, quatre implants ont été mis en place à la mandibule entre les foramens mentonniers. Une prothèse complète sur barre a été réalisée dans les six à huit semaines suivant la chirurgie tandis qu'une prothèse complète adjointe conventionnelle a été réalisée au maxillaire. Tous les implants ont été posés par le même chirurgien et toutes les prothèses ont été réalisées par le même prothésiste. Des examens cliniques et radiologiques ont été effectués au moment de la mise en charge (mesure de référence) puis de manière annuelle pendant 7 ans. Des mesures précises au dixième de millimètre ont été relevées au niveau des sites mésiaux et distaux et les valeurs moyennes ont été calculées pour chaque implant. Une analyse à effets mixtes à trois niveaux de covariance (Anova) a été utilisée pour comparer la perte osseuse marginale dans les deux groupes d'implants.
La population étudiée était composée de 15 femmes (75 %) et 5 hommes (25 %) avec une moyenne d'âge de 61,6 ans. Au total, 79 implants sur 80 ont été ostéo-intégrés avec succès. Un seul implant de type Branemark a du être déposé 3 semaines après sa mise en place. Les résultats ont montré une différence significative (p < 0,001) entre les deux systèmes implantaires au niveau des mesures de référence (0,14 mm de perte osseuse pour Branemark contre 0,39 mm pour Xive), et une différence hautement significative au niveau de la perte osseuse annuelle (0,07 mm pour Branemark contre 0,18 mm pour Xive, p < 0,001).
Les auteurs de cette étude ont conclu que les deux systèmes d'implants sont cliniquement satisfaisants. Néanmoins, le groupe Branemark a montré une perte osseuse radiographique moindre par rapport au groupe Xive, mettant en avant l'avantage des surfaces lisses au niveau du col implantaire.
Analysé par Matthieu Moulinier2015;26:1261-1266
Surface morphology analysis of dental implants following insertion into bone using scanning electron microscopy: a pilot study
Le but de cette étude a été de savoir si les implants avec une surface sablée puis mordancée (SLA®), présentaient le même état de surface après leur mise en place dans l'os ou bien si ce dernier était altéré. La stabilité primaire des implants est lié au type d'os, permettant d'obtenir une ostéo-intégration plus ou moins bonne, elle même dépendante de la nature de l'état de surface implantaire.
Six implants Straumann de diamètre 3,3 mm et de longueur 12 mm, présentant une surface SLA® ont été mis en place dans la région postérieure de deux mâchoires humaines atrophiées et édentées. Deux autres implants identiques n'ont pas été mis en place afin de servir comme référence. Les implants ont par la suite été déposés à l'aide de blocs de découpe afin de ne pas altérer de nouveaux la surface par un mouvement de rotation inversé. Quatre implants sur les six ont été nettoyés dans des bacs à ultrasons, puis les huit implants ont été analysés grâce à un microscope à balayage électronique.
Les résultats ont montré que les quatre implants nettoyés présentaient une modification de leur état de surface, en particulier au niveau apical. Pour les deux implants non nettoyés, une fine couche osseuse avec une géométrie en nid d'abeille recouvrant la totalité de la surface a été retrouvée. Les deux implants servant de référence n'ont montré aucune modification comme attendu.
Cette étude pilote a confirmé l'hypothèse qu'une altération de l'état de surface se produit lors de l'insertion des implants. L'ostéo-intégration des implants pourrait être donc moins dépendante de la nature spécifique de la surface mais plus de la stabilité primaire. Par conséquent, les techniques de modifications par soustractions pourraient être plus bénéfiques par rapport aux techniques additives, plus sensibles aux altérations. Cependant, du fait du très faible nombre d'implants pris en compte dans cette étude, aucune conclusion ne peut véritablement être retenue.
Analysé par Matthieu Moulinier2015;26:1250-1255
Fresh extraction sockets: spontaneous healing vs. immediate implant placement
L'objectif de cette étude a été d'évaluer l'influence de la mise en place immédiate d'un implant sur le remodelage osseux par comparaison aux alvéoles qui ont cicatrisé naturellement en vue d'une chirurgie implantaire. En effet, après une extraction, on observe systématiquement un processus de résorption osseuse. C'est pourquoi certains auteurs ont essayé de mettre en évidence le rôle de la mise en place immédiate d'un implant dans le but de réduire cette perte osseuse.
Sur 16 chiens de race beagle, les prémolaires mandibulaires ont été extraites. Des implants ont été mis en place immédiatement dans les alvéoles distales (groupe test) tandis que les alvéoles mésiales ont été laissées vides pour une cicatrisation classique (groupe témoin). Des mesures ont été prises à cinq périodes différentes de cicatrisation (4 h après l'extraction, puis à 1, 2, 4 et 8 semaines après la chirurgie) afin d'évaluer l'épaisseur des crêtes alvéolaires buccales et linguales (B' L') respectives dans chacun des groupes. La différence entre les moyennes obtenues pour chaque variable et chaque période de guérison a été étudiée d'après les tests de Kruskal-Wallis et de Friedman.
Les résultats ont montré qu'à deux et huit semaines de cicatrisation, les crêtes alvéolaires B' et L' sont significativement plus épaisses dans le groupe test que dans le groupe témoin, les mesures étant même trois fois supérieures à la fin de l'étude (p < 0,05). Néanmoins, l'épaisseur de la crête dans le groupe test a également diminuée entre la mesure initiale (0,37 [0,04]) et la mesure après huit semaines de cicatrisation (0,13 [0,64]), ce qui démontre une réduction de la largeur initiale de 62 %, que l'on ne retrouve pas dans le groupe témoin. Une résorption osseuse horizontale supérieure de la crête vestibulaire a été retrouvée dans le groupe témoin, cependant la différence n'était pas statistiquement signifiante.
Les auteurs ont conclu que dans les limites de cette étude préclinique, la mise en place immédiate d'un implant n'a pas empêché le remodelage physiologique de l'os attendu après une extraction et ne semble pas améliorer de manière significative le processus de néoformation osseuse.
Analysé par Matthieu Moulinier2015;26:1309-1314
Histopathological comparative analysis of peri-implant soft tissue response after dental implant placement with flap and flapless surgical technique. Experimental study in pigs
Le but de cette étude a été de comparer l'incidence de la mise en place d'un implant avec ou sans lambeau sur le degré de l'inflammation des tissus mous péri-implantaires, grâce à une analyse histopathologique. Bien que cette technique sans lambeau soit considérée comme « aveugle » par le chirurgien, le développement des techniques d'imagerie dans les trois dimensions permettent d'améliorer significativement la précision et la préparation du site implantaire.
Cinq porcs ont reçu six implants placés à la mandibule, neuf semaines après extractions dentaires. Un coté de la mâchoire a reçu trois implants avec un soulevé de lambeau tandis que le coté opposé en a reçu trois avec une micro-incision. Après 7, 14, 21, 28 et 90 jours, les animaux ont été sacrifiés afin de réaliser les analyses histopathologiques des tissus mous au niveau vestibulaire du col implantaire. Le degré de réponse inflammatoire a été évalué par des scores allant de 0 à 3.
Dans le groupe avec lambeau, un score de 3 indiquant un haut degré d'inflammation, a été retrouvé du 7e au 21e jours, tandis qu'aucun score dépassant 2 n'a été retrouvé sur la totalité de l'observation pour le groupe sans lambeau. Au bout de trois mois de cicatrisation, aucun signe d'inflammation dans les deux groupes n'a été retrouvé.
Les auteurs de cette étude ont conclu que la technique chirurgicale sans lambeau diminue de manière significative la réaction inflammatoire des tissus péri-implantaires et présente pour avantage de préserver la vascularisation et l'anatomie des tissus mous.
Analysé par Matthieu Moulinier2016 Jan 28. Pii:S0022-3913(15)00545-4
Prospective assessment of CAD/CAM zirconia abutment and lithium disilicate crown restorations: 2,4 years results
Le but de cette étude était d'évaluer le taux de survie et le taux de complications associés à la fois aux implants, aux piliers individualisés réalisés en zircone ainsi qu'aux couronnes élaborées en vitrocéramique (disilicate de lithium) dans le cadre d'un édentement unitaire. 128 patients ont reçu un implant unitaire dans le secteur antérieur (de première prémolaire à première prémolaire), suivi d'une mise en charge immédiate par le biais d'une prothèse transitoire.
Afin de comparer la réponse des tissus péri-implantaires autour d'interfaces piliers/implants différents, 3 types d'implants distincts ont été choisis. Ainsi 48 patients ont reçu un implant présentant une connexion conique interne (Osseospeed ; DENTSPLY implants), 41 patients ont bénéficiés d'un implant offrant une connexion tri-rainurée interne (NobelSpeedy Replace ; NOBEL Biocare) et le concept de « switchnig platform » a été appliqué pour 39 patients (NanoTite Certain PREVAIL ; BIOMET 3i). La mise en place du pilier implantaire individualisé réalisé en zircone (ATLANTIS Abutment ; DENTSPLY) et conçu par CFAO a été effectuée à 12 semaines suivant la pose de l'implant, ainsi que le scellement de la couronne d'usage réalisée en disilicate de lithium (e.max, Ivoclar Vivadent Inc) quand cela a été possible. L'analyse des complications techniques et biologiques a été effectuée à 1, 2 et 3 ans après la chirurgie implantaire.
Après 3 ans de suivi, 110 participants ont été revus. Le taux de survie implantaire était de 100 %. Aucune complication technique concernant les piliers n'a été rapportée, que ce soit en terme de dévissage, de fracture de vis ou de fracture de pilier. 3 complications techniques ont été signalées, en rapport avec la couronne temporaire, mais aucune complication technique n'a été rapportée avec la couronne d'usage, qu'il s'agisse d'un éclat ou d'une fracture de la céramique. En revanche, 5 complications biologiques concernant le comportement des tissus mous péri-implantaires ont été enregistrées. Le taux total de complication était de 6,5 %.
Les résultats de cette étude permettent aux auteurs de conclure qu'il est envisageable de restaurer de manière fiable un implant unitaire antérieur par une couronne en disilicate de lithium supportée par un pilier zircone, peu importe le type d'interface implant/pilier. Cependant, ils ajoutent qu'une évaluation à plus long terme est nécessaire pour confirmer ces résultats.
Analysé par Marie-Joséphine Crenn