Homéopathie clinique pour le chirurgien-dentiste

Florine Boukhobza
Éditions CdP
2015 - Malakoff - 224 pages

N'ayant jamais été formé à l'homéopathie, j'étais fort sceptique à la réception de cet ouvrage. Mais force est de constater que malgré tous mes préjugés, lorsque pour un problème d'allergie impossible à gérer par allopathie, j'ai été contraint de me tourner vers cette discipline, le succès thérapeutique a été au rendez-vous... Bien entendu, cette réflexion ne relate qu'une anecdote et l'on est bien loin du « fondé scientifiquement » auquel on se raccroche tant bien que mal ces derniers temps...

À qui s'adresse donc ce condensé ? Que l'on « y croit ou pas », au moins faut-il faire l'effort d'un minimum de curiosité et, à ce titre, l'ouvrage est pleinement satisfaisant. En effet, l'historique de la discipline est présenté de façon très efficace et l'on y apprend toutes sortes de détails passionnants dans un style parfaitement adapté à son désir de connaissances en homéopathie. En tant que « peu croyant », j'ai adoré cette partie.

Nous y découvrons que le Dr Hennemahn et toute une équipe ont très méticuleusement entrepris une analyse systématique des symptômes des malades ainsi que des symptômes liés à des prises de substances afin de les guérir par similitude (homéopathie ne signifie pas faible dosage mais soigner le mal par le mal...). Cet ouvrage permet de mieux comprendre ce que signifient les dilutions, la façon de réaliser des prescriptions adéquates et toutes sortes de détails très intéressants.

Toutefois la page 8 me fait réagir particulièrement car, comme le souligne l'auteur, si l'on suit la logique de l'homéopathie, il est impossible de dissocier le patient de sa pathologie. Me positionnant dans la catégorie des crédules incultes, j'ai du mal à considérer que je suis capable de prescrire correctement un traitement à mes patients tant la science de l'homéopathie semble prendre le patient dans sa globalité physique et psychique. À chaque cas de figure correspond une prescription différente... ce qui rend la discipline complexe à l'extrême. C'est là que l'auteur nous déculpabilise et nous présente la chose sous une forme adaptée aux béotiens que nous sommes, désireux de prescrire des traitements complémentaires à nos patients. En effet, la justification à cette démarche se trouve dans le fait que nous exerçons sur des patients présentant des symptômes aigus et/ou typiques la plupart du temps : le « terrain » devenant alors moins important face à la symptomatologie... Ainsi on trouvera, dans la seconde partie de l'ouvrage, un recueil de traitements adaptés aux principales pathologies que nous rencontrons dans notre exercice de chirurgiens-dentistes.

J'ai réellement pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage, par curiosité d'abord puis par intérêt pur. Puis-je me considérer comme étant un homéopathe (si tant est que je puisse assimiler et maîtriser en peu de temps ce condensé de connaissances...) ? Certainement pas, mais je suis certain d'être mieux préparé à travailler de concert avec un spécialiste et, dans certains cas, de prescrire un traitement complémentaire à mes patients.