Implant n° 3 du 01/09/2015

 

REVUE DE PRESSE

Chirurgie

Sébastien Molko  

Le but de l’article est de présenter les résultats des examens de contrôle à 10 ans obtenus par tomographie numérisée par faisceaux coniques (CBCT, cone beam computerized tomography) sur le devenir de l’os vestibulaire d’implants unitaires placés de façon rapide (Ra), différée (Di) ou tardive (Ta) après l’extraction de la dent qu’ils remplacent.

L’étude porte sur 63 patients, initialement répartis en 3 groupes égaux, qui ont reçu un implant en moyenne...


Le but de l’article est de présenter les résultats des examens de contrôle à 10 ans obtenus par tomographie numérisée par faisceaux coniques (CBCT, cone beam computerized tomography) sur le devenir de l’os vestibulaire d’implants unitaires placés de façon rapide (Ra), différée (Di) ou tardive (Ta) après l’extraction de la dent qu’ils remplacent.

L’étude porte sur 63 patients, initialement répartis en 3 groupes égaux, qui ont reçu un implant en moyenne 10 jours (Ra, N = 22), 3 mois (Di, N = 22) et 18 mois (Ta, N = 19) après l’extraction de la dent. Les piliers de cicatrisation étaient mis en place après 3 mois de mise en nourrice et des couronnes céramo-métalliques étaient scellées 1 mois plus tard. Lors du stade 2 de la chirurgie, la présence de défauts osseux sur la paroi vestibulaire et leurs dimensions étaient enregistrées. Au contrôle au bout de 10 ans, un examen CBCT a été réalisé avec un appareil Scanora® 3D et des radiographies péri-apicales (PA) standardisées ont été prises. Les niveaux osseux interproximaux (c’est-à-dire la distance de la plateforme de l’implant avec premier contact de l’os avec l’implant, ou COI) ont été mesurés sur l’examen CBCT et comparés avec ceux des radiographies péri-apicales, tandis que le niveau osseux a été déterminé sur les images CBCT.

Deux implants Ra et 1 implant Di ne se sont pas ostéo-intégrés. Quarante-neuf patients se sont présentés à l’examen de contrôle à 10 ans et, en raison de la mauvaise qualité des images CBCT sur 5 scans, seuls 44 d’entre eux ont pu être inclus dans l’étude (Ra : 12 ; Di : 17 ; Ta : 15). Aucune différence significative dans les mesures du niveau de l’os interproximal entre les images CBCT et PA n’a pu être relevée. Dix ans après la pose des implants, le COI en vestibulaire des implants était situé en moyenne à 2 mm sous la plateforme des implants (2,39 ± 1,06 mm [médiane = 2,36 mm] pour les implants Ra, 2,22 ± 0,99 mm [médiane = 2,16 mm] pour les implants Di et 1,85 ± 0,65 mm [médiane = 1,95 mm] pour les implants Ta) sans différence statistiquement significative entre les groupes (P = 0,20). Le niveau osseux vestibulaire (NOV) moyen pour les implants qui présentaient un défaut osseux au stade 2 chirurgical était respectivement de 2,51 ± 1,12 mm (médiane = 2,70 mm) et 2,84 ± 0,70 mm (médiane = 2,79 mm), alors que le NOV pour les implants ne présentant pas de défaut, il était de 1,78 ± 0,74 mm (médiane = 1,93 mm). La différence de niveau osseux vestibulaire au bout de 10 ans entre les implants sans défaut osseux vestibulaire au stade 2 chirurgical et ceux présentant une déhiscence était statistiquement significative (P = 0,000 5).

Les auteurs concluent que le délai de mise en place d’un implant après l’extraction de la dent n’influence pas significativement le niveau osseux vestibulaire autour de l’implant après 10 ans de mise en charge fonctionnelle. En revanche, la présence d’un défaut osseux vestibulaire au stade 2 chirurgical entraîne, au bout de 10 ans, un contact os-implant vestibulaire plus apical.

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