Implant n° 3 du 01/09/2014

 

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Sébastien Molko  

Les nécroses osseuses des maxillaires liées aux bisphosphonates (BRONJ) associées aux implants dentaires sont des complications rares mais régulièrement rapportées. Pour vérifier les caractéristiques cliniques et pathologiques des BRONJ autour des implants dentaires, la présente étude a analysé les données cliniques, radiologiques et histopathologiques de ces lésions.

Dix-neuf patients qui ont été diagnostiqués avec une ostéonécrose de la mâchoire associée aux...


Les nécroses osseuses des maxillaires liées aux bisphosphonates (BRONJ) associées aux implants dentaires sont des complications rares mais régulièrement rapportées. Pour vérifier les caractéristiques cliniques et pathologiques des BRONJ autour des implants dentaires, la présente étude a analysé les données cliniques, radiologiques et histopathologiques de ces lésions.

Dix-neuf patients qui ont été diagnostiqués avec une ostéonécrose de la mâchoire associée aux implants dentaires et qui ont été traités dans un hôpital de Corée du Sud de 2008 à 2011 ont été inclus dans l’étude. Leurs antécédents médicaux, leurs caractéristiques démographiques, radiographiques et histopathologiques ainsi que les informations sur les bisphosphonates (BP) administrés ont été analysés.

La majorité des patients présentant une BRONJ associée aux implants dentaires avaient reçu des BP par voie orale (79 %, n = 15) pour le traitement de l’ostéoporose. Un patient présentant une BRONJ avait été traité pour un myélome multiple sans avoir reçu de BP. Les patients ont été divisés en deux groupes : BP prescrits avant (n = 16) et après (N = 3) la chirurgie implantaire. Seuls 3 patients (15,8 %) pouvaient être considérés comme ayant une BRONJ « déclenchée par la chirurgie implantaire ». Beaucoup de patients (n = 9) ont présenté une ostéo-intégration réussie après une durée moyenne de 35 mois (11-82 mois) jusqu’à l’apparition de l’ostéonécrose. Deux patients qui ont présenté une BRONJ avaient reçu leurs implants depuis plus de 2 ans avant d’être traités par BP. Un curetage chirurgical ou une séquestrectomie de l’os nécrosé a été réalisé pour la plupart des patients, associé à un traitement antibiotique de 15 jours. Au total, 17 implants ont été déposés chez 13 patients. La plupart des patients ont montré une cicatrisation favorable, la lésion étant entièrement recouverte de muqueuse après la chirurgie (n = 13, 68 %) et 5 patients ont répondu modérément (légère exposition de l’os sans douleur) au traitement. Un patient diabétique a reçu 4 traitements en tout. Aucune corrélation n’a pu être établie entre la durée du traitement aux BP et la sévérité de la BRONJ observée. Les caractéristiques histologiques de la lésion ont montré que l’os nécrosé présentait des lacunes vides infiltrées par des cellules inflammatoires et des colonies bactériennes. Des ostéocytes viables ont également été observés dans certaines régions des spécimens osseux. Trois types de modèles de destruction de l’os ont été observés : nécrose complète de l’os autour de l’implant (type congelé) ; ostéolyse étendue autour de l’implant avec ou sans séquestres (type ostéolytique) ; séquestration de l’os avec l’implant maintenant un contact direct os-implant (type de séquestration en bloc).

Les résultats de cette étude suggèrent que les implants dentaires déjà ostéo-intégrés peuvent également provoquer la nécrose osseuse autour des implants après l’administration de BP. La séquestration en bloc de l’os avec l’implant pourrait être l’une des caractéristiques de BRONJ liées aux implants. Le rôle possible des microfissures dans ce type de destruction osseuse doit être examiné plus avant.

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