Implant n° 3 du 01/09/2014

 

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Thierry Neimann  

Le but de cet article est d’envisager d’une autre manière la raison de la perte osseuse marginale : comme une complication du traitement plutôt que comme l’évolution d’une maladie.

Lorsqu’un corps étranger est placé dans l’os ou dans la gencive, inévitablement une réaction inflammatoire se développe. Par conséquent, l’ostéo-intégration est la réponse à un corps étranger, l’implant, et qui, selon les lois de la pathologie classique, est une réponse...


Le but de cet article est d’envisager d’une autre manière la raison de la perte osseuse marginale : comme une complication du traitement plutôt que comme l’évolution d’une maladie.

Lorsqu’un corps étranger est placé dans l’os ou dans la gencive, inévitablement une réaction inflammatoire se développe. Par conséquent, l’ostéo-intégration est la réponse à un corps étranger, l’implant, et qui, selon les lois de la pathologie classique, est une réponse inflammatoire chronique caractérisée par l’intégration osseuse de l’implant dans le corps et par son rejet du corps.

L’os entourant l’implant présente une circulation sanguine éparse et manque de véritable innervation. Cette situation est en contraste évident avec la dent naturelle qui est ancrée dans l’os par le ligament parodontal riche en vaisseaux sanguins et en nerfs. Heureusement, face à la réponse inévitable devant un corps étranger, une situation d’équilibre stable s’établit pour la grande majorité des implants, considérée comme le maintien de l’ostéo-intégration avec très peu, ou pas, de perte osseuse marginale. La résorption osseuse marginale autour d’un implant est le résultat de différentes réactions tissulaires associées à la réponse à un corps étranger et n’est pas, à l’origine, liée à un processus infectieux en rapport avec le biofilm comme dans la pathologie de la parodontite autour des dents naturelles. Cela signifie que la résorption osseuse marginale initiale représente une réaction au traitement et n’est absolument pas l’évolution d’une maladie. Il est nettement prouvé que la réponse initiale à un corps étranger provoquée par un implant peut être soutenue et aggravée par de nombreux facteurs liés aux propriétés de l’implant, aux caractéristiques du patient et aux incidents chirurgicaux ou prothétiques, qui peuvent entraîner une perte osseuse marginale significative et, éventuellement, l’échec de l’implant. De l’avis général, une fois qu’une perte osseuse marginale sévère s’est créée, une infection secondaire liée au biofilm peut survenir en tant que complication de la perte osseuse déjà établie.

En conclusion, les auteurs estiment que les chercheurs considérant la perte osseuse marginale comme une maladie similaire à la maladie parodontale sont sur la mauvaise voie ; le début de la perte osseuse marginale autour d’un implant oral dépend en réalité d’une réponse déséquilibrée à un corps étranger.

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