ÉDITORIAL
Rédacteur en chef
Hier, si l’on en croit l’évolution de la formation continue dans notre profession. Après beaucoup de travail pour définir et mettre en place le dispositif de FCO (formation continue odontologique), les praticiens français, poussés par la soif insatiable de la connaissance ou par la crainte de représailles annoncées pour qui n’aurait pas le quota de points acquis suffisants, se sont lancés à la chasse aux points comme des enfants le jour de Pâques à la chasse aux œufs. La...
Hier, si l’on en croit l’évolution de la formation continue dans notre profession. Après beaucoup de travail pour définir et mettre en place le dispositif de FCO (formation continue odontologique), les praticiens français, poussés par la soif insatiable de la connaissance ou par la crainte de représailles annoncées pour qui n’aurait pas le quota de points acquis suffisants, se sont lancés à la chasse aux points comme des enfants le jour de Pâques à la chasse aux œufs. La récolte de ces fameux points a été fructueuse, le boom du nombre de praticiens présents dans les formations agréées et les congrès est resté dans les mémoires des organisateurs comme une époque bénie des dieux. Las, il manquait dans le dispositif le responsable du comptage des points acquis par les praticiens consciencieux ! Le merveilleux échafaudage de la FCO s’est effondré avec pour victime collatérale l’ensemble des moyens de formation et pour conséquence l’évolution des connaissances de la profession. Des cendres de la FCO a resurgi le DPC (développement professionnel continu), dont la complexité laisse à penser que le changement, c’est pour plus tard. Pourtant, des commissions et des sous-commissions se réunissent, des dossiers sont déposés, analysés, acceptés ou refusés, mais la mise en place effective tarde à venir.
Dans un autre domaine, la NGAP (nomenclature générale des actes professionnels) se dirige vers une mise au rebut depuis longtemps annoncée, souvent repoussée et finalement programmée pour le 1er juin. Datant de trop longtemps, vilipendée depuis plus de 20 ans pour son inadaptation à l’exercice moderne, parfois contournée par assimilation, souvent adaptée par des praticiens soucieux du remboursement de leurs patients, elle ne sera pas regrettée.
Le changement c’est donc pour… tout de suite. La NGAP est morte, vive la CCAM ! Dès le 1er juin, nous allons coter nos actes sous CCAM (classification commune des actes médicaux) : c’est le changement, voire le progrès, en tout cas une certaine pagaille. Car si nous cotons nos actes depuis 1 an, 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans et parfois plus pour certains stakhanovistes de la carie ou de la poche parodontale, nous connaissons par cœur la liste des actes classés sous NGAP. L’arrivée de la CCAM avec plus de 600 actes référencés remet en cause notre expérience passée, implique une aide obligatoire pour le référencement des cotations et oblige la mise à jour des logiciels informatiques, pour laquelle un certain nombre de prestataires n’est pas prêt. La date était pourtant connue, après avoir été repoussée plusieurs fois, ça y est, le délai est forclos.
Du coup, des formations sont organisées par les caisses de l’assurance maladie – courtes et dont l’efficacité est remise en cause en raison de la difficulté d’intégrer en 2 heures la densité du sujet et les subtilités de ce nouveau référentiel – et par les syndicats – en une journée payante aux alentours de 200 €, ce qui représente malgré tout un budget important rapporté au nombre de praticiens, dénoncent certains organismes opposés au projet.
Au final pour notre profession, le changement c’est tout le temps. À force d’arguments pour et contre, les praticiens sont un peu perdus et craignent, au vu des expériences passées, de ne plus se retrouver dans tous ces changements provisoires, temporaires, permanents ou définitifs. Seul l’avenir connaît la réponse… !