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Une étude prospective randomisée contrôlée en double aveugle a été menée pour tester l’effet des antibiotiques à visée prophylactique sur la morbidité postopératoire et l’ostéo-intégration des implants dentaires.
Cinquante-cinq patients devant recevoir un implant dentaire ont été inclus. Ils ont été assignés au hasard à l’antibiotique (groupe test) ou au placebo (groupe contrôle). Vingt-sept patients (groupe test) ont reçu 3 g d’amoxicilline et 28 autres...
Une étude prospective randomisée contrôlée en double aveugle a été menée pour tester l’effet des antibiotiques à visée prophylactique sur la morbidité postopératoire et l’ostéo-intégration des implants dentaires.
Cinquante-cinq patients devant recevoir un implant dentaire ont été inclus. Ils ont été assignés au hasard à l’antibiotique (groupe test) ou au placebo (groupe contrôle). Vingt-sept patients (groupe test) ont reçu 3 g d’amoxicilline et 28 autres (groupe témoin) des comprimés placebo 1 heure avant l’opération. Ni le chirurgien ni le patient ne savaient si le patient avait pris le placebo ou la molécule active. Aucun antibiotique postopératoire n’a été prescrit. Les patients devaient noter dans un journal, pendant la semaine postopératoire, les épisodes douloureux et les interférences avec les activités quotidiennes. Les signes de la morbidité postopératoire (œdème, ecchymoses, suppuration et déhiscence de la plaie) ont été enregistrés par les principaux chercheurs aux 2e et 7e jours après l’opération. L’ostéo-intégration a été évaluée lors de la mise en place du pilier de cicatrisation ou 3 à 4 mois après l’opération.
Cinq échecs implantaires, tous sur des patients différents, ont été signalés dans le groupe placebo et aucun dans le groupe antibiotique (p = 0,051 5). Aucune différence significative n’a été observée pour la plupart des signes de morbidité postopératoire à J2 et J7 après l’opération. Cependant, la survenue d’ecchymoses au 2e jour après l’opération semble être plus élevée dans le groupe placebo (p = 0,051 1). La douleur postopératoire (p = 0,01) et l’interférence avec les activités quotidiennes (p = 0,01) semblent être significativement plus faibles pour le groupe antibiotique au bout de 7 jours. Les patients dont l’implant a finalement échoué ont signalé une douleur plus élevée, fondée d’une part sur les scores de l’EVA au bout de 2 jours (p = 0,003) et de 7 jours (p = 0,000 5) et d’autre part sur le montant des analgésiques utilisés après 7 jours (p = 0,001), et des interférences avec les activités quotidiennes plus importantes (fondées sur les scores de l’EVA) au bout de 2 jours (p = 0,005). Les résultats de cette étude suggèrent que l’utilisation d’antibiotiques à visée prophylactique en préopératoire peut conduire à un taux de survie implantaire plus élevé (100 % contre 82 %).
L’utilisation des antibiotiques en prophylaxie de la chirurgie implantaire peut être justifiée car elle semble améliorer la survie des implants à court terme et se traduit également par moins de douleurs postopératoires et moins d’interférences avec les activités quotidiennes. D’après les résultats de cette étude, il apparaît que l’antibioprophylaxie peut également être bénéfique en termes de survie de l’implant, en particulier lorsque l’intervention chirurgicale est prolongée en raison de sa difficulté, du nombre d’implants placés ou de l’inexpérience de l’opérateur.