Évaluation du risque de transmission de la maladie du Prion par les substituts osseux d’origine bovine : une revue systématique

Malgré le lien de causalité entre la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), les matériaux de greffe d’origine bovine sont largement utilisés pendant les interventions chirurgicales dentaires. Le but de cette étude était d’évaluer le risque de transmission de l’ESB à travers des substituts osseux bovins anorganiques. Les auteurs ont consulté la base de données électronique Medline pour identifier les études pertinentes concernant leurs questions sur :

– le risque infectieux lié à la présence de prion ESB dans de l’os bovin cru ;

– l’inactivation du prion ESB lors de la fabrication des substituts osseux ;

– les teneurs en protéines de substituts osseux bovins anorganiques ;

– la validité des méthodes actuelles de diagnostic de l’ESB.

La recherche a donné 1 704 titres. Trente-six articles respectant les critères d’inclusion dans l’étude ont été sélectionnés. Au total, 16 études ont été retenues dans l’analyse finale. Aucune d’elles n’a permis de confirmer l’efficacité de l’inactivation du prion par les traitements utilisés lors de la fabrication d’os bovin anorganique. Une infectivité de l’ESB et du PrPSc, prion pathologique, a été détectée dans des échantillons de moelle osseuse bovine et de sérum.

Des protéines ont été détectées dans du Tutoplast® (origine bovine), du Bio-Oss® ainsi que dans des échantillons de tibia traités dans les mêmes conditions de déprotéinisation que le Bio-Oss®.

Les résultats incohérents de différents tests de diagnostic d’ESB ne se sont pas limités à des découvertes insolites (Iwata et al., 2006 ; Arnold et al., 2007 ; Murayama et al., 2010.) et une étude réalisée par Balkema-Buschmann et al. a montré une divergence apparente entre l’infectiosité de l’ESB et la détection de PrP 27-30, le marqueur de substitution au cours de la maladie liée au prion infectieux.

Les auteurs concluent que les biomatériaux d’origine bovine greffés en chirurgie orale peuvent comporter un risque de transmission du prion aux patients.