RECHERCHE
Docteur en chirugie dentaire
Post-Graduate of Bonston Tufts University
Attesté en implantologie SFBSI
DU en Biomateriaux et Systèmes implantables, université de Bordeaux II
But : Le but de cette étude est de connaître, à partir des implants Kontact® posés pendant deux ans, par trois praticiens, le taux de survie après au moins un an de mise en fonction, et de savoir si certains facteurs tels que les dimensions de l’implant (diamètre et longueur), la localisation (maxillaire ou mandibulaire), la modification du site par l’apport de biomatériaux, la mise en fonction immédiate peuvent être statistiquement corrélés avec les échecs.
Méthode : 1 478 implants Kontact® ont été posés et mis en fonction selon différents protocoles, à savoir : 3 mois de mise en attente à la mandibule, 4 mois au maxillaire, 6 mois pour ceux implantés dans un sinus comblé avec des biomatériaux, et des mises en fonction immédiate (MFI). Les chirurgies ont été pratiquées indifféremment avec ou sans enfouissement. Les implants ont été contrôlés à la mise en fonction, puis à 6 mois, et un an après la mise en fonction de l’implant, voire deux ou trois ans pour ceux posés au début de l’étude. L’ostéo-intégration est analysée par les critères classiques : radiologiques et cliniques.
Résultats : Sur les 1 478 implants Kontact® posés, 27 ont perdu leur ostéo-intégration au cours de la première année de mise en fonction, représentant un pourcentage de 1,8 % des implants Kontact® posés.
Purpose: The main aim of this study is to assess the survival rate of the Konctact implant after at least one year of functional loading, through the results obtained by three practioners at the end of two years, and to know if any factors like dimensions, location (maxillary or mandibular), site modifications by grafts, smoking addiction and immediate functional loading, affect this survival rate.
Method: 1 478 Kontact Implants was put with various protocols: Immediate functional loading, one or two chirurgical steps, 3 months of waiting in mandibular bone, four in maxillary and 6 in lifted sinus by (synthetic or auto) grafts. Controls of osseointegration have been made at the loading time, 6months, one year and more (for these put at the beginning of the study). Classical standards of osseointegration was choose: Clinical and x-ray.
Results: By the 1 478 Kontact Implants put, 27 have lost the during the first year of their functional load, making a rate of 1.8%.
En 1981, Albrektsson et al. ont démontré que la réussite de l’ostéo-intégration d’un implant était conditionnée par différents facteurs tels que la biocompatibilité, la morphologie, le traitement de surface, la préparation, les conditions et la nature du site receveur, le protocole chirurgical, les conditions de mise en fonction [1].
L’accent a été aussi mis sur d’autres facteurs essentiels au succès : la sélection du patient, le tabagisme [2, 3], la stabilité primaire de l’implant, l’expérience clinique du patricien, la chronologie et le délai de la mise en charge, les réponses aux matériaux greffés [4-7], la stabilité primaire étant fonction elle-même de la densité osseuse, du protocole de forage et des caractéristiques macroscopiques et microscopiques de l’implant [8].
Les facteurs dépendant du patient et affectant le succès de l’ostéo-intégration sont essentiellement la densité osseuse et le volume (décroissants au fur et à mesure que le délai entre la perte de la dent et l’implantation augmente) [9-12].
Tout en sachant bien que ces critères essentiels sont conditionnés par le savoir-faire du chirurgien, il est admis et évident que le taux de survie d’un implant est l’une des caractéristiques majeures déterminant sa fiabilité, comme Albrektsson l’a proposé en 1986 [13].
Depuis de nombreuses années, la chirurgie en une étape puis la mise en fonction immédiate ont évolué, un peu sous la pression des patients, pour tendre vers une gestion plus simple et moins douloureuse. Ce sont des techniques qui répondent à des protocoles précis et qui présentent de forts taux de succès et une bonne prédictibilité en termes de taux de survie [14-16].
D’autres auteurs ont travaillé sur le taux de survie des implants dans les cas de mise en fonction immédiate ou précoce ou encore dans les cas de procédure en un temps chirurgical. Bien qu’une analyse comparative de leurs différents taux de succès soit difficile, il est important de souligner que toutes ces études, s’appuyant sur la loi de Kaplan-Meier [17], montrent que 1 an après la pose des implants, la courbe décrit un palier et, donc, que le taux de survie devient stable [18>-20], les augmentations osseuses n’affectant en rien ces résultats [21, 22].
Toujours dans le but d’améliorer le taux de survie, les fabricants des systèmes implantaires ne cessent de modifier la géométrie et l’état de surface des implants. Ainsi, surface rugueuse et filet autotaraudant sont définitivement et unanimement acceptés comme des standards [23>-25].
La jonction décalée (platform switching) et la liaison prothétique conique, limitant les ensemencements bactériens péri-implantaires, sont aussi des facteurs non négligeables dans l’augmentation du taux de survie [26, 27].
L’implant Kontact® est un implant en alliage de titane T40, sablé mordancé, autotaraudant, cylindro-conique, avec un pas à double filet de profondeur décroissante de l’apex au collet afin de diminuer les contraintes sur l’os cortical et de les distribuer au niveau de l’apex tout en assurant une excellente stabilité primaire (Fig. 1). Sa connectique prothétique, à cône interne, définit une émergence décalée (platform switching), empêchant les diffusions microbiennes du milieu intra-implantaire à l’os péri-implantaire et diminuant les risques de cratérisation et de péri-implantite [26, 27].
Le but de cette étude est d’analyser à court terme la prédictibilité et la fiabilité de l’implant Kontact®, et ce en relation avec les dimensions et la situation du site ainsi que la nature de la mise en charge (immédiate ou différée).
Au total 670 patients ont bénéficié de la pose de 1 478 implants au cours d’une période de deux ans. Trois praticiens ont réalisé les poses, les suivis et la prothèse ; les visites de contrôle se succédant tous les six mois après la mise à jour.
Les longueurs et diamètres de chaque implant ont été notés et compilés dans la figure 2.
Les caractères suivants ont été enregistrés pour chaque patient. Ils permettent d’analyser les taux de survie selon diverses perspectives :
– la localisation (maxillaire ou mandibulaire) ;
– les dimensions des implants ;
– le tabagisme ;
– le type de mise en fonction (différée ou immédiate) ;
– les augmentations par greffe ou par comblement sinusien.
L’étude des cas s’est faite après un examen clinique et radiologique (en trois dimensions : scanner ou cone beam).
Un examen radiographique a complété les visites de contrôle 1 an après la mise en fonction.
Ce sont les critères de succès de Buser et Cochrane [10] qui ont servi à affirmer la survie des implants, à savoir l’absence :
– de mobilité (cliniquement décelable) ;
– de douleur ou de sensibilité ;
– de péri-implantite ;
– d’image radio-claire péri-implantaire.
Sur 1 478 implants Kontact® posés, 27 (1,8 %) ont perdu leur ostéo-intégration au cours de la première année de mise en fonction et ont été retirés.
Les Figures 2 et 3 retracent la répartition des longueurs et diamètres des implants posés et de ceux ayant échoué.
La répartition des poses entre les 2 arcades est légèrement en faveur du maxillaire : 52 %, contre 48 % à la mandibule.
La proportion des échecs est bien plus importante au maxillaire qu’à la mandibule : 1,8 % contre 0,8 %.
Les mises en fonction immédiates selon les critères du consensus de Naples de 2006 [15] représentent 2,4 % (35 implants) des poses parmi lesquelles on déplore 2 échecs (5,7 %) soulignant le caractère assez sensible de ce protocole.
En ce qui concerne les sites préparés par greffes (autogènes) ou par apport de matériau (synthétique ou de banque) pour soulever la membrane sinusienne :
– seuls 8 sites ont été préparés par greffe et les implants posés à leur niveau n’ont pas présenté d’échec ;
– 99 implants (7 %) ont été posés après élévation de sinus avec des xénogreffes, 8 ont été perdus (8 %).
Chez les fumeurs, soit 27 % des patients de l’étude, ayant reçus 453 implants, 13 implants ont été perdus (50 % du total des implants perdus) soit environ 2,9 % de perte.
Depuis le début de l’implantologie moderne, dont les bases furent posées dans les années 1960 par Brånemark, les implants dentaires ont fait l’objet d’incessantes innovations pour améliorer leurs performances et leur taux de succès. Les pas de vis et les états de surface tendent à s’orienter respectivement vers l’autotaraudage et le sablage [28]. Les formes cylindro-coniques et les filets de profondeur décroissante vers le collet améliorent la stabilité primaire et la répartition des contraintes. Enfin, pour nombre d’auteurs, la liaison à cône morse, par son étanchéité et le décalage de jonction implant/pilier, empêche la contamination péri-implantaire [26, 27].
En comparant les taux de succès global à court terme des implants proches par leur conception au Kontact® à ceux de l’implant Kontact® [28>>-31], on peut noter un taux de succès plus favorable pour le Kontact® (98 %).
De la localisation, mandibulaire ou maxillaire, il ressort un meilleur résultat à la mandibule qu’au maxillaire, cela étant dû aux échecs rencontrés dans les techniques de soulevé de sinus.
Bien que le nombre de greffes autogène d’augmentation n’ait pas été suffisant pour être représentatif, on pourra noter l’absence d’échecs dans ces cas.
En revanche, les élévations de sinus montrent, par leur taux d’échecs plus élevé (8 %), que ce protocole est plus délicat à utiliser que les autres. Une révision de celui-ci pourrait être envisagée à la lumière d’une étude qui lui soit expressément consacrée (notamment sur les délais avant mise en fonction)
Pour ce qui est des géométries, on note une prévalence plus importante de perte au niveau des implants courts et de faibles diamètres.
Enfin, l’importance du tabagisme vis-à-vis de la survie des implants n’est plus à démontrer [32], se confirme ici puisqu’il entraîne 50 % des pertes totales de l’étude. Cette donnée est à considérer vis-à-vis du taux de survie et lors de la sélection des patients candidats à l’implantologie.
À la suite de cette étude, il apparaît que l’implant Kontact® est sûr et polyvalent, et qu’il peut répondre avec succès à la grande majorité des cas cliniques que rencontrent les praticiens.
Aux Dr Elias Khoury et Yves Perrier pour leur aide dans la collecte des données. À M. Philippe Véran et à toute l’équipe Biotech pour leur soutien logistique.
→ KONTACT® – BIOTECH INTERNATIONAL – www.biotech-international.com