DOSSIER CLINIQUE
Uli Hauschild* Sébastien Rousset**
*Diplômé en technologie dentaire en Allemagne, a commencé son activité à San Remo (Italie) en 1985. Spécialisé en esthétique et en prothèse fonctionnelle, expert en différents systèmes de chirurgie guidée. Enseignant dans les universités de Padou et Gênes. Est membre certifié de l’International Dental Excellence Laboratory Group, mentor de la Simplant Academy, membre du conseil d’administration de la Cai Academy (2011-12). Dental Design, 18038 Sanremo, Italy, Piazza Colombo 29. IPS Mastership status de l’ICOI.
**Docteur en chirurgie dentaire. Attestation d’études universitaires en implantologie. Diplôme universitaire en implantologie clinique. Certificat d’études supérieures en informatique médicale. Fondateur de la société free-implant.
La technique du scanner optique permet de simplifier les étapes de la planification implantaire avec un gain de temps et la possibilité de travailler sans guide radiologique. Un simple modèle d’étude et un wax-up deviendront les références du traitement. Tout est planifié : de la pose des implants à la prothèse définitive avant même la chirurgie. La transposition de cette planification par le guide chirurgical assure le passage du virtuel au réel.
La planification implantaire a comme objectif le choix du nombre, de la longueur, du diamètre et du positionnement des implants. Elle découle de l’analyse de l’ensemble des éléments collectés par le chirurgien-dentiste lors de l’interrogatoire, de l’examen clinique, de la réalisation du projet prothétique et de l’étude des éléments radiographiques.
Il est important de garder à l’esprit que le traitement implantaire ne peut que découler d’un projet prothétique. Auparavant, celui-ci devait être transféré sur le scanner par un guide radiologique. Il est désormais possible de réaliser la planification implantaire sans guide radiologique à l’aide d’un scanner optique.
L’implantologie assistée par ordinateur combinée à l’imagerie endobuccale constitue une option relativement récente qui simplifie les protocoles implantaires. Elle consiste à superposer les reconstructions radiologiques 3D issues de l’examen CT (cone beam) et l’image scanner du modèle [1]. Pour cela, les données des structures visibles in situ (préparations dentaires, piliers implantaires et tissus gingivaux) sont acquises soit par scanographie endobuccale, soit par scanographie d’un modèle physique réalisé par le laboratoire de prothèses. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat de cette étape est un fichier informatique au format STL que l’on pourra ensuite exporter dans le logiciel de planification implantaire. La finalité est de donner à l’équipe soignante (implantologiste, dentiste, prothésiste) la liberté d’utiliser tous les éléments de base nécessaires à l’étude du cas et la possibilité de passer du réel au virtuel [2].
Les Figures 1a et b montrent les principaux éléments de la séquence d’étude :
– le modèle d’étude issu d’une empreinte traditionnelle qui, une fois scanné au format STL, est importé par le logiciel SimPlant Pro 15.0 avec option Optical Scan/Dual Scan (Materialise Dental). Le scanner utilisé est le SinergiaSCAN (Nobilmetal) ;
– le guide chirurgical. Le patient passe son examen radiologique et le fichier associé, généralement au format DICOM, est importé lui aussi par le logiciel. Ensuite, on peut programmer les implants dans les positions idéales pour obtenir un guide chirurgical avec les position et profondeur planifiées ;
– le modèle stéréolithographique, qui est livré avec le guide chirurgical : c’est la copie du modèle d’étude.
Les Figures 2 à 6 mettent en évidence l’adaptation du guide chirurgical sur le modèle en plâtre. La technique de stéréolithographie ainsi que le scanner optique sont fiables [3]. Cette fiabilité se vérifie à la livraison du guide chirurgical. En effet, lors de la fabrication de ce guide dans l’unité de fabrication de Materialise à Louvain, la société ne dispose pas du modèle en plâtre et, donc, n’a pas de possibilité de retouche. Lors de la réception du guide chirurgical, on valide les étapes de scanographie puis de superposition : le guide doit épouser le modèle d’étude en plâtre sans forcer [4].
Les Figures 2 à 6 montrent le guide en position parfaite. Ces photographies, réalisées avec l’objectif macro, prouvent que cette technique tient ses promesses. La fenêtre d’inspection (Fig. 4) permet de vérifier l’exacte position entre le modèle et le guide. La transparence de ce dernier permet également de visualiser cette adaptation en bouche.
La Figure 7 offre un exemple de numérisation effectuée avec un scanner de laboratoire SinergiaSCAN avec le modèle d’étude sans puis avec wax-up. Cette procédure donne la possibilité de différencier la situation actuelle et le projet prothétique, comme le montre la scanographie tridimensionnelle (Fig. 8 et 9).
Lors de cette étape, le modèle STL est aligné sur le rendu 3D osseux généré par le fichier DICOM en sélectionnant manuellement 3 points de correspondance d’une arcade à l’autre (Fig. 10 et 11). Plus il y a de points sélectionnés, meilleure sera la précision. La superposition correcte est vérifiée en visualisant, sur des coupes transversales, la correspondance des profils dentaires avec la possibilité de corriger l’alignement.
Aussi, pour commander un guide chirurgical à appui dentaire, il est nécessaire de faire un scanner optique du modèle d’étude qui permettra par ailleurs d’avoir une vue propre et sans artefacts.
Il est alors possible de faire une planification implantaire en visualisant en 3D [5] l’os (Fig. 12), la gencive en rose (Fig. 13) et la position idéale des dents avec le wax-up pour une planification sans stress [6] (Fig. 14).
La planification implantaire est un élément central de la réflexion et, donc, de l’acte implantaire.
Le système 3D qui vient d’être présenté permet, en association avec le guide chirurgical stéréolithographique, d’élaborer confortablement le plan de traitement avec un niveau de sécurité clinique élevé. Un tel résultat tient aussi au fait que le modèle et le guide sont de haute précision, car fabriqués selon des normes industrielles. À cela s’ajoute la compatibilité de ce système de planification avec tous les systèmes implantaires courants.
Les modules Optical Scan et Dual Scan du logiciel sont conçus à la fois pour la procédure classique et pour celle sans guide radiologique. Dans le second cas, le traitement du cas clinique est effectué simplement à partir des données tomographiques et des données STL issues de la numérisation du modèle et du wax-up. Étant plus rationnelle que les autres, cette approche fait gagner beaucoup de temps : pas de guide scanographique et donc pas de séance d’essayage, ainsi qu’une tomographie facile, sans clé occlusale. Le bon positionnement des implants aboutira à une simplification des procédures prothétiques.
→ SIMPLANT PRO – MATERIALISE DENTAL
http://www.materialisedental.com
→ SINERGIA SCAN – NOBIL-METAL S.P.A
Strada S. Rocco 28 – 14018 Villafranca d’Asti, Italy
→ DENTAL DESIGN
Piazza Colombo 29-18038 Sanremo, Italy
→ DENTSPLY IMPLANTS
http://www.dentsplyimplants.com