Implant n° 3 du 01/09/2012

 

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Thierry Neimann  

Le terme d’osséoperception décrit la capacité de discrimination tactile fine autour des implants dentaires. Cette étude clinique tente de clarifier la question de la sensibilité tactile qui pourrait être imputée au parodonte de la dent naturelle antagoniste d’un implant. Trente-deux sujets avec des couronnes unitaires sur implant opposées à des dents naturelles antagonistes entrent dans cette étude en simple aveugle sur une hémi-bouche. La dent naturelle antagoniste de...


Le terme d’osséoperception décrit la capacité de discrimination tactile fine autour des implants dentaires. Cette étude clinique tente de clarifier la question de la sensibilité tactile qui pourrait être imputée au parodonte de la dent naturelle antagoniste d’un implant. Trente-deux sujets avec des couronnes unitaires sur implant opposées à des dents naturelles antagonistes entrent dans cette étude en simple aveugle sur une hémi-bouche. La dent naturelle antagoniste de l’implant et la dent correspondante controlatérale sont anesthésiées par une infiltration locale d’articaïne. De façon randomisée et sous contrôle informatique, des feuilles de cuivre d’épaisseur croissantes (de 0 à 100 µm) sont placées entre les deux arcades, entre la dent unitaire supra-implantaire et son antagoniste naturelle, d’une part, et entre les dents naturelles correspondantes controlatérales, d’autre part, afin d’évaluer la sensibilité tactile active selon une méthode psychophysique de stimuli constants complétée statistiquement par la distribution de Weibull. Tous les protocoles sont détaillés.

La sensibilité moyenne tactile des implants avec les antagonistes anesthésiés à la valeur 50 %, calculée au moyen de la distribution de Weibull, était 20 ± 11 µm avec une zone de support (90-10 % de la valeur) de 77 ± 89 µm. Pour la paire de dents naturelles, la sensibilité tactile à la valeur de 50 % était de 16 ± 9 µm avec une zone de support de 48,4 ± 93 µm. Il en est résulté une différence moyenne intra-individuelle de 3,5 ± 7 µm à la valeur de 50 % et 29 ± 93 µm dans la zone de support. Les calculs statistiques ont démontré une sensibilité tactile équivalente (50 % de la valeur) de la dent implanto-portée et de la dent naturelle contrôle controlatérale avec les dents antagonistes naturelles anesthésiées dans chaque cas (deux tests t, limite d’équivalence ± 8 µm, p < 0,01, puissance > 80 %).

Les auteurs concluent que la sensibilité tactile active des dents unitaires supra-implantaires opposées à des dents naturelles antagonistes ne peut pas être attribuée uniquement au parodonte des dents naturelles antagonistes mais aussi à une zone de perception autour de l’implant. Cela pourrait étayer l’idée qu’il existe une sensibilité tactile propre à la zone implantée.

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