Göteborg

Göteborg est la deuxième ville de Suède. C’est le premier port du pays avec un accès à la mer toute l’année et la patrie de nombreuses industries. En dentisterie, c’est l’université qui a fait la renommée de cette ville, particulièrement en parodontologie et bien sûr en implantologie. C’est la ville de PI Brånemark, le berceau de l’ostéointégration. Au mois de mars dernier a eu lieu à Göteborg la célébration des 60 ans de la découverte de l’ostéointégration (1952) et des 30 ans de la conférence de Toronto (1982). Trente ans séparent ces deux dates : c’est le temps qu’il a fallu à la communauté internationale pour reconnaître les travaux de PI Brånemark et de son équipe, car la bataille a été rude pour faire admettre l’évidence scientifique des travaux sur l’ostéointégration. En Suède tout d’abord, ce n’est qu’en 1978, à la suite de la publication de la revue des études animales et humaines¹ que les autorités suédoises de Santé ont accordé l’autorisation de la mise en place d’implants pour des indications cliniques. Ensuite, dans la communauté internationale où, grâce à l’initiative de Georges Zarb qui a organisé la conférence de Toronto, les plus éminents représentants en chirurgie et prothèse du continent nord-américain ont découvert la somme des travaux de recherche de cette équipe suédoise, résumés dans le livre de 1977. C’est à ce moment-là que les deux publications des Suédois dans le Journal of Prosthetic Dentistry en 1983², ³ ont fait découvrir aux professionnels les incroyables possibilités thérapeutiques qu’apportait l’ostéointégration dans le traitement de l’édentement des maxillaires. La diffusion de la méthode s’est poursuivie en 1985 par la publication du livre de Brånemark PI, Zarb G et Albrektsson T⁴. L’enseignement de ce traitement révolutionnaire débutait à Göteborg et Jean-François Tulasne et Guy Huré, furent les premiers français à en profiter. Dès janvier 1986, ils exposaient leurs premiers cas dans une soirée Onfoc à Paris, et insufflaient à sept participants le désir impératif de l’apprentissage de cette nouvelle méthode. C’est ainsi qu’en mai 1986 trois chirurgiens : Martine Assémat-Tessandier, Jean-Pierre Irurzun et Frank Renouard, trois praticiens prothésistes : Gilbert Amzalag, Jo Bunni et moi-même, et un prothésiste de laboratoire : Jean-Jacques Sansemat, formaient la seconde vague de Français déferlant, avec une certaine défiance tout d’abord, puis un enthousiasme grandissant dès la première journée, dans la ville de Göteborg au charme nordique. Nous sommes rentrés en nous lançant dans l’aventure de la traduction des 350 pages du livre de Brånemark PI, Zarb G et Albrektsson T⁵, plus de six mois de travail à raison de deux soirées et une matinée par semaine, soit environ 250 heures de travail collectif qui ont soudé notre équipe, prête à diffuser notre connaissance de l’ostéointégration contre les tenants des implants impactés, des défenseurs des revêtements d’hydroxyapatite ou des promoteurs des surfaces TPS. Nous avons rencontré la même opposition farouche qu’ailleurs dans le monde, l’ostéointégration qualifiée de dogmatique par certains a fini par triompher en montrant que seule l’expérimentation sur le moyen et le long terme apportait la garantie d’une sécurité nécessaire pour le traitement de nos patients. !