Implant n° 2 du 01/05/2012

 

REVUE DE PRESSE

Thierry Neimann  

Cette étude clinique, tomographique et histologique évalue la cicatrisation osseuse de défauts osseux importants traités par des perforations corticales et une combinaison de blocs ou de particules osseuses comme autogreffes sans apport d’une membrane autre que le périoste.

Dix patients consécutifs ayant bénéficié d’une augmentation de crête osseuse au niveau du prémaxillaire atrophié ont été suivis pendant une période moyenne de 35 mois. Les critères d’inclusion...


Cette étude clinique, tomographique et histologique évalue la cicatrisation osseuse de défauts osseux importants traités par des perforations corticales et une combinaison de blocs ou de particules osseuses comme autogreffes sans apport d’une membrane autre que le périoste.

Dix patients consécutifs ayant bénéficié d’une augmentation de crête osseuse au niveau du prémaxillaire atrophié ont été suivis pendant une période moyenne de 35 mois. Les critères d’inclusion et d’exclusion dans l’étude, les antécédents médicaux et la localisation des zones traitées sont précisés. Les chirurgies ont été faites entre 2004 et 2007.

Le protocole chirurgical est détaillé dans une publication référencée, et résumé dans cet article ; les prélèvements d’os autogène sont faits au niveau du ramus ou de la symphyse, placés sur les sites receveurs découverts par l’élévation d’un lambeau mucopériosté puis recouverts totalement par la membrane périostée qui a été préservée (lambeau périosté).

Quatre à six mois après cette chirurgie d’apposition, des implants sont mis en place selon un protocole classique en deux temps chirurgicaux. Pour documenter la pérennité du volume osseux acquis et la qualité des greffes, des biopsies ont été faites sur les sites d’ostéotomies lors de la chirurgie implantaire ; des tomographies CT scan ont été réalisées lors de la chirurgie d’apposition puis en moyenne 35 mois plus tard. Les sites de réentrée pour la mise en place des implants présentaient une excellente intégration des greffes avec une très faible perte du volume initial. L’observation microscopique des biopsies révélait un os viable, riche en cellules ressemblant à des ostéoblastes avec pas ou peu d’infiltrat inflammatoire sur les sites régénérés. Des sections de ces biopsies montraient un noyau composé partiellement de tissu immature encerclé d’os lamellaire mature. La partie osseuse spongieuse n’était pas inflammatoire et ses espaces ne montraient pas d’activité ostéoclastique significative. À l’examen clinique, il n’y avait pas de transparence révélant l’implant, pas de récession muqueuse, pas de mobilité implantaire, pas de saignement au sondage ou de suppuration lors du suivi. L’évaluation du CT scan montrait une augmentation moyenne de dimension vestibulo-linguale de 8,1 mm ± 0,9 contre 3,2 ± 0,9 initialement (p < 0,0001) avec conservation en moyenne de 98 % de l’épaisseur de crête obtenue après 2,9 ans.

Les auteurs concluent que des transplants osseux autogènes reconstruisent de façon prédictible la fonction et l’esthétique de défauts osseux importants dans la partie antérieure du maxillaire. La préservation du périoste est le facteur opératoire critique et décisif du maintien à long terme du volume de ces greffes osseuses. La perforation corticale doit favoriser les résultats cliniques et histologiques (revascularisation et néo-angiogenèse provenant des espaces spongieux adjacents). La viabilité des greffes et leur stabilité dimensionnelle sont apparues stables 35 mois après l’augmentation.

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