DOSSIER CLINIQUE
DrCD
Diplôme universitaire d’implantologie chirurgicale et prothétique de la Faculté de chirurgie dentaire, Lyon
Diplôme universitaire d’implantologie basale de la Faculté de médecine, Nice
31, rue du Prof. Luc Montagnier
01500 Ambérieu-en-Bugey
Le traitement des édentements antérieurs est un défi tant fonctionnel qu’esthétique, ce d’autant que l’espace à remplacer est réduit. Pour pallier à cette difficulté, les systèmes ont été complétés avec des implants de petit diamètre qui diffèrent par leur taille et leur forme, mais aussi et surtout par leur connectique implantaire.
Cet article analyse l’intérêt de l’implant de petit diamètre à travers une courte revue de littérature, puis présente les dernières évolutions des systèmes implantaires, développées pour répondre aux deux contraintes des cas d’édentements antérieurs : le remplacement des incisives mandibulaires et latérales supérieures et l’esthétique.
La gestion des édentements antérieurs de faible diamètre représente pour l’implantologiste un défi, et ce à plusieurs titres. En raison de sa localisation antérieure, l’obtention d’un résultat esthétique parfait devient indispensable. L’espace réduit entre les dents adjacentes associé au faible volume osseux représentent de réelles difficultés chirurgicales dans le placement idéal de l’implant. En effet, un implant de diamètre standard présente d’incontestables dangers tant pour les dents collatérales que pour le résultat esthétique final. Auparavant, ces situations cliniques étaient traitées à l’aide de bridges collés ou orthodontiquement en remplaçant les dents manquantes à l’aide des collatérales. Lorsqu’il est possible de poser un implant de diamètre standard, il est du ressort du prothésiste d’harmoniser, d’une part, l’implant et la fixture et, d’autre part, la dent prothétique. Or, leurs dimensions respectives diffèrent, d’où l’obtention de résultats esthétiques souvent peu satisfaisants.
Les fabricants proposent des implants de petit diamètre qui diffèrent par leur forme, leur diamètre plus ou moins réduit, mais aussi et surtout par leur connectique implantaire. Cette dernière représente une des clés du succès dans la fiabilité de l’ostéointégration de l’implant. En fonction du choix de celle-ci, nous pourrons obtenir un résultat répondant aux exigences esthétiques actuelles. Elle va aussi autoriser une plus ou moins grande amplitude de choix lors de la réalisation de la reconstruction de la dent absente.
Cet article propose au préalable une analyse de la littérature sur l’ostéointégration et les connectiques prothétiques des implants de petit diamètre. Puis, il présente l’implant Axiom® de 2,8 mm de diamètre à travers quelques cas cliniques.
Les implants dentaires représentent une thérapeutique fiable pour le traitement des patients totalement [1, 2] ou partiellement [3, 4] édentés. Habituellement, l’utilisation d’implants de diamètre standard ou de large diamètre est recommandée afin d’assurer un contact os-implant suffisant [5]. Il est recommandé de laisser 2 à 3 mm d’espace entre la surface implantaire et la surface des racines naturelles collatérales [6]. Cependant, le diamètre mésio-distal réduit de certaines dents antérieures ou la faible épaisseur de la crête osseuse n’autorise pas toujours le placement de tels implants.
Nous savons que dans le cas de restaurations unitaires, la survie des implants de diamètre standard est de 94,4 [7] à 96 % [8]. Qu’en est-il des implants étroits ?
Des auteurs ont souhaité connaître la relation qui existe entre le diamètre, la longueur de l’implant et la résistance au dévissage d’implants ostéointégrés. La première étude [9] semblait prouver que la résistance à la désinsertion était davantage liée à la longueur de l’implant qu’au diamètre. Une autre étude [10] comparait la même résistance au dévissage en faisant une analyse des implants de 3,25 mm et 4,25 mm de diamètre. La faible différence (15 %) entre les deux paraissait peu significative pour les auteurs.
Ainsi, Davarpanah et al. [11] ont conclu que les implants de faible diamètre sont indiqués quand l’espace interradiculaire est réduit et quand la crête osseuse présente une faible épaisseur ou pour des dents dont le diamètre cervical est réduit.
Les résultats cliniques à 7 ans de Polizzi et al. [12] sur l’utilisation d’implants unitaires étroits pour le remplacement d’incisives maxillaires ou mandibulaires donnent un taux de succès de 96,7 %.
Vigolo et al. [13] ont obtenu un taux de survie des implants de faible diamètre de 95,3 %. À noter que cette étude inclut des implants étroits posés ailleurs que dans les zones antérieures et que ces implants ont aussi été utilisés pour le remplacement d’édentements multiples. Les implants étroits étaient, dans ces conditions, associés à des implants de diamètre standard. Les auteurs en ont tiré la même conclusion : on ne peut pas montrer de différence notable entre le taux de survie des implants étroits et celui des implants de diamètre standard.
Aussi, l’utilisation d’implants de diamètre réduit est considérée à ce jour comme une thérapeutique fiable.
Une analyse exhaustive des implants étroits existants a permis d’établir le constat suivant.
Par leurs diamètres de corps et de col inférieurs ou égaux à 3 mm, ces implants représentent une belle opportunité quand l’utilisation d’un implant de diamètre standard n’est pas possible. Cependant, dans la plupart des cas, ce type d’implant présente l’inconvénient majeur de ne proposer qu’un seul axe de faux moignon. En effet, celui-ci fait corps avec l’implant. Il est donc dans son grand axe.
Les situations cliniques où les axes implantaires et prothétiques divergent deviennent plus compliquées à gérer.
Certains présentent un corps implantaire allant de 3 à 3,25 mm, mais avec un diamètre au col de 3,4 mm. Cette option autorise la gestion de crêtes fines et permet l’utilisation d’un plus grand nombre d’options d’axes de fixtures. Cependant, le diamètre au col de 3,4 semble moins favorable dans les situations où la distance interdentaire est très faible.
Il existe un système implantaire avec un corps et un col implantaires de 3 mm de diamètre. La fixture présente un évasement au-dessus de la connexion implant-faux moignon de 3,4 mm.
Ces systèmes à deux étages présentent la même caractéristique : le faux moignon est transvissé. C’est l’existence même de la vis qui limite l’obtention de diamètres inférieurs à 3,4 mm au niveau de la jonction implant-composant prothétique. Une diminution plus importante de la toile de métal dans ce type de construction transvissée engendre une fragilité néfaste à la fiabilité à long terme.
L’implant Axiom® de 2,8 mm de diamètre sert exclusivement au remplacement d’incisives mandibulaires ou d’incisives latérales maxillaires.
Cet implant présente un diamètre réel au col de 2,8 mm avec une connectique de type cône morse avec « platform switching » intégré. Le faux moignon est impacté sans vis de transfixation et sans indexation et présente trois hauteurs gingivales (2,5-4 et 5,5 mm) et quatre angulations (0°, 7°, 15°, 23°).
Il apparaît que deux conditions sont présentes simultanément :
– un vrai diamètre étroit sur toute la longueur de l’implant ainsi qu’au niveau des composants prothétiques ;
– un choix important au niveau des axes prothétiques.
Deux questions se posent alors :
1. L’implant et les pièces prothétiques présentent-ils une résistance à la rupture et élastique compatibles avec une utilisation dans les zones pour lesquelles il est destiné ? La réponse est affirmative cliniquement. Les tests d’endurance sont eux aussi favorables ; des essais physiques comparatifs ont été réalisés selon la norme ISO 14801 (données Anthogyr®) (Fig. 1).
2. Dans les cas d’édentements unitaires antérieurs, l’utilisation de faux moignons impactés sans indexations est-elle une solution fiable au niveau de l’ostéointégration ? Ce type de construction engendre-t-il une incidence sur la perte de faux moignons ?
La perte d’os au col de l’implant avec des faux moignons transvissés se situe généralement 1,5 à 2 mm sous la jonction implant-faux moignon après une année de mise en fonction [14]. Cependant, la perte d’os est réduite lorsque le système transvissé est associé à une connexion de type cône morse. Selon plusieurs auteurs [15-24], ceci pourrait être lié à une diminution importante des micro-mouvements entre les deux parties. La présence du « platform switching » provoquerait un anneau muqueux lié à une organisation épithéliale protégeant l’os crestal [25-30].
L’importante stabilité mécanique des connexions cône morse autorise la réalisation de prothèses scellées. Concernant la tenue des faux moignons impactés, ces mêmes auteurs [15-24] observent une diminution de perte de faux moignons avec ces connexions. Il en est de même pour le remplacement de dents unitaires : l’utilisation de cône morse engendre une diminution de perte de faux moignons [15-19].
Mangano et al. [31], après une étude clinique de 4 ans et 307 implants unitaires placés dont 115 dans les zones maxillaires et mandibulaires, concluent que l’utilisation de connexion de type cône morse sans vis de transfixation est une bonne solution en vue de remplacer des édentements unitaires.
L’implant Axiom® de 2,8 mm de diamètre a été conçu pour le remplacement exclusif d’incisives mandibulaires et/ou d’incisives latérales maxillaires.
Il bénéficie d’un traitement de surface BCP (phosphate de calcium biphasique) et est doté d’une connectique de type cône morse avec « platform switching » intégré. Le faux moignon est impacté.
Il est disponible en trois hauteurs gingivales (2,5-4 et 5,5 mm) et quatre angulations de moignon (0°, 7°, 15°, 23°) ainsi que 4 longueurs (10, 12 et 14 mm) (Fig. 2).
Deux cas pour lesquels l’implant Axiom 2,8 a été utilisé sont présentés (cas n° 1 : Fig. 3 à 13 et cas n° 2 : Fig. 14 à 17)
La sécurité d’utilisation de ce nouvel implant étroit pour le remplacement des incisives latérales maxillaires et des incisives mandibulaires est doublement démontrée : du point de vue clinique ainsi que par les tests mécaniques.
En effet, en raison de son faible diamètre, le corps implantaire d’Axiom® 2,8 se trouve être plus éloigné des dents collatérales. Il en résulte une épaisseur d’os résiduelle plus importante entre les différentes racines, qu’elles soient naturelles ou artificielles.
Cette épaisseur osseuse engendre une plus grande stabilité de l’os au col de l’implant.
Le fait d’associer une connectique de type cône et un « platform switching » ne pouvait qu’améliorer cette stabilité osseuse. Ce critère est d’autant plus crucial que cet implant est indiqué pour les cas où le volume osseux est naturellement réduit (agénésies, crêtes fines, espaces interdentaires limités).
Le faux moignon prothétique présente un diamètre de 2,8 mm avec différentes hauteurs et angulations. Ceci laisse au praticien une grande amplitude de choix quant à la réalisation de la future prothèse.
Une question mériterait toutefois qu’on s’y intéresse : quand il manque 4 incisives mandibulaires, pourra-t-on envisager de ne poser que 2 implants en lieu et place de 32-42, puis de réaliser un bridge de 4 dents porté par 2 implants étroits ?
Le remplacement de dents de petit diamètre par l’implant Axiom® 2,8 est une option intéressante pour assurer un résultat esthétique optimal tout en conservant le capital osseux du patient. !
AXIOM® 2,8 – ANTHOGYR – 2237, avenue André-Lasquin – 74700 Sallanches – Tél. : 04 50 58 02 37 – Fax : 04 50 93 78 60 – http://www.anthogyr.com