Implant n° 3 du 01/08/2004

 

Implant a analysé

Vincent Choquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Une sélection très rigoureuse des patients a été effectuée pour cette étude prospective sur 4 ans. Elle a porté sur 12 patients édentés bilatéralement dans les secteurs canine, prémolaire et molaire. Pour chaque patient, l'édentement devait présenter les mêmes caractéristiques, tant au niveau de la quantité et de la qualité osseuse qu'au niveau de son caractère occlusal.

Sur ces patients, 24 implants standard (3i Implant...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Une sélection très rigoureuse des patients a été effectuée pour cette étude prospective sur 4 ans. Elle a porté sur 12 patients édentés bilatéralement dans les secteurs canine, prémolaire et molaire. Pour chaque patient, l'édentement devait présenter les mêmes caractéristiques, tant au niveau de la quantité et de la qualité osseuse qu'au niveau de son caractère occlusal.

Sur ces patients, 24 implants standard (3i Implant Innovations) ont été posés par le même chirurgien en utilisant la technique en « deux temps chirurgicaux ». Après 4 mois de cicatrisation osseuse, le deuxième temps chirurgical a été effectué et des piliers de cicatrisation ont été placés. Trois semaines plus tard, les empreintes ont été réalisées à l'aide de porte-empreintes individualisés par la technique du porte-empreinte ouvert.

Sur les 24 implants, 24 piliers de type UCLA ont été utilisés. Pour les restaurations scellées, le pilier prothétique en or de type UCLA a été vissé sur l'implant à l'aide d'une vis en or (Gold-Tite, 3i Implant Innovations) utilisant un couple de serrage de 30 Ncm. La couronne en porcelaine sur or était scellée sur le pilier prothétique à l'aide d'un ciment provisoire (Temp Bond® NE, Kerr). Les faces occlusales étant en porcelaine, une grande attention a été portée sur l'occlusion, évitant des contacts prématurés durant les mouvements de latéralité et de protrusion.

Un protocole semblable a été appliqué pour les restaurations vissées. Après placement des couronnes, un protocole de contrôle strict a été suivi : les patients devaient être revus tous les 3 mois dans la première année et tous les 6 mois dans les années suivantes.

Le taux de survie des implants a été évalué, ainsi que lors du dernier rendez-vous de contrôle, de nombreux autres critères, exprimant l'état de santé des tissus péri-implantaires (présence/absence de plaque supragingivale, de saignement au sondage, d'inflammation gingivale, quantité de tissus kératinisés autour des piliers et profondeur de sondage). Après dépose des couronnes, la profondeur du puits gingival a été mesurée.

Des radiographies ont été prises, suivant la technique parallèle, dans le but d'évaluer la perte osseuse péri-implantaire avec une précision de ± 0,3 mm.

Toutes les relations et complications occlusales ont été notées. Enfin, une étude statistique de ces données a été réalisée. D'après cette étude, il ne semble pas y avoir de différence clinique statistiquement significative à quelque niveau que ce soit entre une restauration unitaire sur implant scellée et vissée.

L'absence de complications de type dévissage, descellement, fracture de porcelaine s'expliquerait par une parfaite équilibration occlusale et l'absence de contacts en latéralité et protrusion.

Toutefois, la technique vissée demande une attention accrue lors du placement de la fixture afin de s'assurer d'avoir le trou d'accès à la vis correctement positionné, au centre de la face occlusale. La surface occlusale, réduite dans cette technique, complique l'équilibration occlusale et fragilise la porcelaine autour du trou d'accès à la vis.

La technique scellée nécessite une grande vigilance lors de l'éviction des excès de ciment.

Ce que j'en pense : Cette étude simple, mais intéressante et très complète, apporte une réponse claire à un débat toujours d'actualité.

Malgré tout, il est dommage de ne pas avoir plus de recul. Il est également regrettable que les profondeurs d'enfouissement du joint cervical des couronnes scellées n'aient pas été reportées dans un tableau récapitulatif. En effet, ce facteur pourrait avoir des répercussions sur la difficulté de contrôle des fusées de ciment de scellement provisoire en sous-gingival et, par là même, induire une inflammation des tissus péri-implantaires et une augmentation de la perte osseuse.

Ce que j'ai appris : Il n'y a pas de différence clinique entre les reconstitutions sur implant unitaires vissées et scellées.

Le dévissage des vis de pilier prothétiques sur les implants à connexion externe n'est pas une fatalité, puisque dans cette étude, aucun devissage n'a été rapporté sur 4 ans de contrôle.

D'après les auteurs, les dévissages peuvent être évités en prenant soin de régler précisément l'occlusion et en évitant les contacts en latéralité et en protrusion.