HYGIÈNE
Ancien AHU, Prothèses, Strasbourg
PhD Student,
Exercice libéral
L’environnement local sous-prothétique acide, anaérobique et moins exposé à l’action nettoyante de la salive, ainsi que les porosités de surface de l’intrados prothétique qui constituent de véritables niches écologiques sont autant de facteurs propices à la prolifération du principal micro-organisme à l’origine de l’apparition d’une candidose sous-prothétique : Candida albicans [1] (
L’environnement local sous-prothétique acide, anaérobique et moins exposé à l’action nettoyante de la salive, ainsi que les porosités de surface de l’intrados prothétique qui constituent de véritables niches écologiques sont autant de facteurs propices à la prolifération du principal micro-organisme à l’origine de l’apparition d’une candidose sous-prothétique : Candida albicans [1] (fig. 1). Habituellement, cette pathologie se manifeste par une inflammation de la muqueuse buccale au contact d’une prothèse amovible complète et/ou partielle (fig. 2). Divers symptômes associés à ce type d’infection buccale (perte de goût, sécheresse buccale, sensation de type brûlure…) peuvent nuire au port des prothèses, compliquer la mastication et la nutrition et, ainsi, affecter l’état de santé général des patients [2].
Les patients âgés, plus fréquemment porteurs de prothèses amovibles, constituent une population à risque de survenue de la pathologie et nécessitent une attention particulière. Les données épidémiologiques de l’Insee indiquent qu’un tiers de la population, en France, aura plus de 60 ans en 2060 [3] et confirment que la candidose sous-prothétique constituera certainement une préoccupation croissante dans les années à venir. Au même titre que chez les patients âgés, sa prévalence est particulièrement forte chez les patients diabétiques ou immunodéprimés (patients atteints du VIH, greffés, sous corticothérapie, patients ayant subi une chimio et/ou une radiothérapie…), présentant des facteurs systémiques qui conditionnent le développement et la persistance de la candidose. Ces patients à risque d’infections fongiques systémiques invasives nécessitent également une vigilance accrue. De même, une sécheresse buccale associée à l’âge, à la radiothérapie ou à certains traitements médicamenteux favorise l’apparition d’une candidose sous-prothétique.
Des médications antifongiques (topiques et/ou systémiques) sont couramment prescrites pour traiter la candidose sous-prothétique. Cependant, la prévalence des micro-organismes résistants à ces agents antifongiques augmente, rendant les options thérapeutiques souvent inefficaces [4]. Cette problématique démontre l’importance de la mise en place de nouvelles façons de lutter contre la candidose sous-prothétique, notamment par l’instauration de mesures préventives visant à éviter le développement de la pathologie.
C’est dans ce contexte que l’utilisation de comprimés effervescents nettoyants et de crèmes adhésives pour prothèses amovibles revêt un intérêt particulier. En effet, l’amélioration de l’hygiène des prothèses sous la forme d’un nettoyage mécanique et chimique (brosse à prothèse, comprimés effervescents…) quotidien participe à prévenir l’apparition d’une inflammation des muqueuses liée à l’accumulation de plaque microbienne dans l’intrados prothétique, principal facteur étiologique de la candidose sous-prothétique. De même, le recours à des crèmes adhésives prothétiques participe à la prévention des irritations traumatiques des muqueuses au contact d’une prothèse amovible, qui constituent également un facteur étiologique d’apparition d’une candidose sous-prothétique (fig. 3).