Clinic n° 12 du 01/12/2024

 

Caractéristiques

Techniques

Andrea Enrico BORGONOVO*   Marta DAMILANO**  


*Chirurgien oral et maxillo-facial
**Vice-chef du département de dentisterie esthétique de l’Université de Milan
***Professeur associé (Italian habilitation, miur 2012)
****Professeur assistant, Université de Milan, Italie
*****Professeur invité, Université catholique de Murcie, Espagne
******Ambassadeur EACim en Italie
*******Dentiste et prothésiste dentaire
********En cours de spécialisation en chirurgie orale, Université de Milan

L’implantologie a révolutionné la prise en charge des édentements partiels ou totaux, offrant aux cliniciens des solutions durables qui ont significativement amélioré la qualité de vie de nombreux patients. Le titane de grade IV demeure le matériau de choix pour les implants dentaires, reconnu pour ses propriétés mécaniques et biologiques prouvées au fil des décennies. Cependant, malgré ses avantages, le titane présente certaines limites. Les implants métalliques peuvent en...


Résumé

Objectif : Cette étude vise à explorer l’utilisation des implants en céramique monocomposants, notamment en zircone, en tant qu’alternative viable aux implants en titane en chirurgie buccale. L’objectif est de dresser un bilan des avantages et des limites de ces implants en tenant compte de facteurs tels que l’esthétique, les réactions immunitaires et la stabilité à long terme.

Méthodes : Une analyse approfondie de la littérature scientifique a été réalisée en consultant des bases de données majeures telles que PubMed, Scopus et Medline. Les termes de recherche comprenaient : « implants en zirconium », « implant monocomposant en zirconium », « implants en céramique », « intolérance au titane » et « procédure de mise en œuvre des implants en céramique ». L’étude s’est concentrée sur les avancées récentes et les innovations concernant les implants en zircone, tout en illustrant leur application par deux cas cliniques détaillés.

Résultats : Les recherches montrent que les implants en zircone monocomposants offrent des perspectives encourageantes en termes de stabilité et de taux de survie à long terme. Des études comparatives révèlent que la perte osseuse marginale (MBL) est similaire dans les implants en zircone monocomposants et dans ceux à deux composants, avec un taux de survie global d’environ 95,6 %. La conception monobloc permet de minimiser la perte osseuse en évitant les micromouvements et les microgaps à l’interface implant-pilier, selon les analyses biomécaniques. Néanmoins, des défis persistent, tels que la fragilité de la céramique et les limitations d’adaptabilité chirurgicale, soulignant la nécessité d’une recherche continue et d’un développement accru dans ce domaine.

Conclusion : Les implants en zircone monocomposants représentent une alternative prometteuse, offrant une stabilité et un taux de survie élevés. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour mieux comprendre les risques mécaniques associés à la fragilité de la céramique, leur capacité à préserver l’os, à réduire les micromouvements et à garantir un résultat esthétique supérieur les rend attractifs pour l’implantologie moderne. Pour maximiser le succès clinique, les cliniciens doivent maîtriser les propriétés des matériaux céramiques et suivre des protocoles chirurgicaux spécifiques. Une planification méticuleuse et une exécution précise sont essentielles, en raison des limites liées à l’ajustabilité peropératoire. L’amélioration continue de la résistance et de la durabilité des céramiques, couplée aux avantages esthétiques et anti-inflammatoires de la zircone, consolidera davantage l’adoption de ces implants dans la pratique dentaire contemporaine.

L’implantologie a révolutionné la prise en charge des édentements partiels ou totaux, offrant aux cliniciens des solutions durables qui ont significativement amélioré la qualité de vie de nombreux patients. Le titane de grade IV demeure le matériau de choix pour les implants dentaires, reconnu pour ses propriétés mécaniques et biologiques prouvées au fil des décennies. Cependant, malgré ses avantages, le titane présente certaines limites. Les implants métalliques peuvent en effet poser des problèmes esthétiques, particulièrement dans la région antérieure et chez les patients au biotype gingival fin. Pour répondre à ces enjeux, l’utilisation d’implants en céramique s’est développée comme une alternative crédible et de plus en plus populaire [1].

Les complications esthétiques associées aux implants en titane incluent la visibilité des bords métalliques lors de la rétraction gingivale et l’apparition de teintes grisâtres à travers la muqueuse péri-implantaire [2, 3]. De plus, des réactions immunitaires aux particules de titane ont été rapportées, menant à des complications biologiques potentielles [3, 4]. Sicilia et al. ont documenté en 2008 des cas de réactions allergiques au titane, avec une prévalence de 0,6 % [5]. Par ailleurs, la corrosion due aux micromouvements entre l’implant et ses composants prothétiques peut occasionner des effets systémiques indésirables [6].

Le souhait croissant de certains patients d’opter pour des solutions « sans métal » a également encouragé l’essor des implants en céramique [7]. Les premiers implants en céramique, conçus en alumine, ont montré des limites en raison de leur susceptibilité aux fractures sous des charges défavorables, entraînant leur retrait du marché [8]. Aujourd’hui, la zircone polycristalline tétragonale stabilisée à l’yttrium (Y-TZP) s’impose comme le matériau de référence pour les implants en céramique. Elle offre une résistance élevée aux fractures, un faible module d’élasticité, une faible affinité pour la plaque dentaire et une biocompatibilité exemplaire [7]. En outre, la zircone est insensible à la corrosion, évitant ainsi les complications systémiques associées au titane [6].

Deux grandes conceptions d’implants en céramique sont disponibles : les implants monoblocs, constitués d’une seule pièce intégrant le corps et le pilier, et les implants en deux pièces, où le pilier et le corps sont séparés. Si les implants monoblocs ont d’abord été utilisés de manière limitée en raison de leur morphologie spécifique, les progrès récents ont permis de développer des designs plus adaptés, avec des diamètres réduits et des piliers personnalisables après insertion, élargissant ainsi les indications cliniques et renforçant leur attrait pour les praticiens et patients.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Pour la rédaction de cet article, une recherche approfondie a été menée à partir des principales bases de données scientifiques, notamment PubMed, Scopus et Medline. Les mots-clés utilisés pour la recherche comprenaient : « Zirconium implants », « One-piece zirconium implant », « Ceramic implants », « Titanium intolerance » et « Ceramic implant workflow ». Cette approche a permis d’identifier des publications pertinentes portant sur l’évolution, les avantages et les limites des implants en zircone, avec un accent particulier sur les avancées récentes et les nouvelles conceptions de ces implants.

L’analyse de la littérature a été orientée vers une revue systématique incluant des études cliniques et expérimentales, des essais contrôlés randomisés, ainsi que des articles de synthèse, offrant ainsi un panorama complet des implants en céramique. L’objectif principal était de mettre en lumière les caractéristiques techniques des implants monoblocs et en deux pièces, leurs indications, leurs performances cliniques et leur comparaison avec les implants en titane, notamment en termes de biocompatibilité, de résistance mécanique et de gestion des tissus mous.

En complément, deux cas cliniques ont été sélectionnés pour illustrer l’application des implants en zircone (cas clinique 1 et cas clinique 2). Ces exemples détaillent la planification implantaire, le protocole chirurgical et les résultats obtenus en termes d’ostéointégration, de stabilité mécanique et d’esthétique. Chaque cas a été choisi pour représenter des situations cliniques distinctes et offrir un aperçu des pratiques actuelles en implantologie céramique, mettant en évidence à la fois les défis rencontrés et les bénéfices observés.

Les critères d’inclusion pour la sélection des articles comprenaient des publications récentes (dix dernières années), en anglais, et présentant une méthodologie rigoureuse. Les études comparatives entre implants en zircone et en titane ont été particulièrement prises en compte pour évaluer les performances respectives des deux types d’implants.

Enfin, l’intégration des résultats issus de la littérature et des cas cliniques a permis de formuler des recommandations et des considérations pratiques pour l’utilisation des implants en zircone, facilitant leur incorporation dans la pratique clinique quotidienne.

DISCUSSION

Le profil idéal d’un implant devrait être légèrement conique ou cylindrique, avec un filetage sur sa surface pour permettre une répartition efficace des forces masticatoires et assurer une bonne ostéointégration [8].

Les implants monoblocs, qui associent le corps de l’implant et le pilier en une seule pièce, permettent une mise en charge immédiate après leur insertion, ce qui peut favoriser un traitement plus rapide et des résultats esthétiques immédiats [9]. Toutefois, cette procédure est réservée à des cas cliniques bien sélectionnés, car elle nécessite une stabilité primaire élevée et un conditionnement optimal des tissus péri-implantaires pendant les premiers mois post-chirurgicaux [10].

Dans certains cas, l’utilisation de cupules spécifiques fournies par les fabricants d’implants peut permettre de protéger l’implant des charges occlusales pendant la phase de cicatrisation. Cette approche favorise une guérison sans stress mécanique excessif [11]. Les implants, même sans mise en occlusion directe, peuvent être influencés par les forces exercées par la langue, ce qui souligne l’importance d’une planification précise pour prévenir toute perturbation de l’ostéointégration [11].

Une étude pilote a évalué les implants monoblocs en céramique en observant la stabilité des tissus péri-implantaires sur une période d’un an. Les résultats ont démontré une perte marginale osseuse inférieure à 1,5 mm, respectant les recommandations du premier atelier européen de parodontologie, ce qui constitue un indicateur de succès clinique [2, 7]. L’absence de complications biologiques observée dans cette étude concorde avec les résultats antérieurs, bien que les données sur le long terme restent limitées [7].

Une revue systématique incluant 326 patients et 398 implants, avec un suivi de 12 à 60 mois, a révélé un taux de survie de 95,6 % pour les implants en zircone. Cette analyse n’a pas montré de différence significative concernant la perte osseuse marginale entre les implants monoblocs et les implants en deux pièces [12]. Des taux de survie similaires ont été rapportés dans d’autres études, comme celle de Hashim et al. (92 %) et Payer et al. (95 %) [13, 14]. Ces résultats mettent en évidence que, malgré l’absence de fermeture par première intention après l’intervention chirurgicale, les implants monoblocs montrent une perte osseuse marginale comparable aux implants traditionnels [7]. Les implants monoblocs minimisent la perte osseuse en réduisant les micromouvements et en évitant la présence de microgaps entre l’implant et le pilier [15].

En soutien à cette observation, Talmazov et al. ont montré dans une étude par analyse des éléments finis (FEA) que les implants en zircone monoblocs génèrent moins de contraintes dans l’os péri-implantaire par rapport aux implants en deux pièces en titane [16]. Une étude systématique a récemment révélé des différences significatives de perte osseuse marginale (LBM) entre les implants monoblocs et ceux à deux composants, mais ces variations peuvent dépendre de la qualité osseuse et des protocoles chirurgicaux appliqués [17].

Les implants monoblocs en zircone sont encore peu courants, en partie en raison de contraintes chirurgicales qui ne répondent pas toujours aux besoins prothétiques, comme dans les cas de couronnes cliniques courtes ou d’accès limité à la cavité buccale [18]. Cependant, les études in vitro sur la dégradation à basse température du ZrO2 montrent que l’impact du vieillissement est minime, soutenant ainsi la validité clinique de ce matériau [19, 20]. Ces recherches encouragent le développement continu d’implants plus résistants à la fatigue et à la dégradation [7].

Les implants en céramique offrent des avantages esthétiques indéniables grâce à leur couleur proche de celle des dents naturelles, un atout essentiel pour la satisfaction des patients. Contrairement au titane, la zircone ne crée pas de décoloration des tissus mous, un problème souvent rencontré lorsque l’épaisseur des tissus est inférieure à 2 mm [21]. De plus, les implants en zircone ont démontré une faible affinité pour la plaque bactérienne et une réduction des risques d’inflammations péri-implantaires, telles que la mucosite et la péri-implantite [22].

Bien que les céramiques soient souvent perçues comme fragiles, les implants en zircone présentent un taux de fracture similaire à celui des implants en titane. En effet, un taux de fracture de 0,2 % a été rapporté pour les implants en zircone commercialisés, ce qui est comparable aux taux observés pour les implants en titane [23]. Ces données suggèrent que les implants en céramique monoblocs sont une option fiable pour résister aux forces occlusales et aux sollicitations fonctionnelles de la cavité buccale.

Cette étude suggère en résumé que les implants en zircone monocomposants offrent des avantages significatifs en termes d’esthétique et de biocompatibilité, tout en maintenant des performances mécaniques comparables aux implants en titane. Néanmoins, leur application reste limitée par des contraintes prothétiques et une documentation à long terme qui demande à être approfondie par de futures études multicentriques et à grande échelle.

CONCLUSION

L’analyse approfondie des données issues de la littérature scientifique indique que les implants en zircone monocomposants offrent des résultats prometteurs, notamment en termes de stabilité, de maintien de l’os marginal et de taux de survie à long terme. Bien que ces implants soient encore au centre de recherches visant à résoudre des problématiques telles que la fragilité inhérente de la céramique, leurs avantages notables, incluant la réduction des micromouvements, l’amélioration esthétique et une biocompatibilité supérieure, en font un choix attractif dans le domaine de l’implantologie.

Les propriétés mécaniques des implants en céramique sont étroitement liées aux procédés de fabrication, incluant le compactage, le moulage et le frittage, ainsi que la composition et la granulométrie des poudres utilisées. Cette complexité exige que les cliniciens comprennent parfaitement ces caractéristiques et adoptent des protocoles chirurgicaux spécifiques aux implants en céramique pour garantir le succès du traitement [23].

L’utilisation d’une conception monobloc offre certains avantages, tels que la réduction des points de stress potentiels aux interfaces et l’élimination de la nécessité d’une vis de fixation, contribuant ainsi à minimiser les risques de microgaps et de perte osseuse. Toutefois, cette configuration présente des limites, notamment en termes de flexibilité prothétique. L’absence de possibilité d’ajustements fins post-chirurgicaux rend ces implants particulièrement adaptés à des indications cliniques bien définies, nécessitant une planification précise et une expertise chirurgicale avancée [23].

La disponibilité restreinte des implants monoblocs en zircone avec des piliers prothétiques personnalisables chez certains fabricants limite la capacité à corriger des défauts d’alignement ou des angulations inappropriées pendant la pose. Cela souligne l’importance d’une planification rigoureuse et de l’expertise du chirurgien-dentiste pour obtenir des résultats optimaux et esthétiquement satisfaisants [24].

Comparativement aux implants en titane, les implants en zircone répondent de plus en plus aux critères de succès établis pour l’implantologie, tout en offrant des avantages esthétiques supplémentaires et des propriétés favorisant la santé des tissus mous environnants [21].

Les progrès continus en matière de renforcement de la résistance à la fatigue et à la dégradation de la zircone, associés à ses propriétés esthétiques et anti-inflammatoires, contribueront sans aucun doute à l’intégration croissante de ces implants dans la pratique de la dentisterie moderne. Leur adoption nécessite toutefois un haut niveau d’expertise et de précision clinique pour optimiser les résultats à long terme et satisfaire les attentes esthétiques des patients.

CAS 1 Implants en céramique monoblocs aux sites 14 et 15

Un patient de 57 ans s’est présenté à la clinique pour améliorer son état bucco-dentaire, avec des édentations multiples identifiées aux sites 14, 15, 17, 25, 26 et 46. Cette discussion se concentrera uniquement sur le traitement des sites 14 et 15. L’examen initial, basé sur une orthopantomographie (figure 1), a révélé une crête osseuse suffisamment large (figure 2). Pour confirmer la faisabilité de l’intervention et vérifier la dimension verticale nécessaire, un CBCT a été effectué. Ce dernier a permis de planifier précisément les positions d’insertion des implants (figure 3). Compte tenu du biotype fin du patient et afin de préserver l’espace pour les tissus mous, il a été décidé de poser deux implants Bredent Tissue Line de 3,5 x 12 mm.

La planification chirurgicale a été guidée par un gabarit transparent (figure 4), utilisé pour s’assurer du positionnement optimal des implants en lien avec la future restauration prothétique. Avant l’intervention, le positionnement des implants a été simulé pour garantir leur alignement idéal.

L’intervention chirurgicale a débuté par l’ouverture d’un lambeau crestal et le décollement des tissus jusqu’à l’os. Les sites implantaires ont été préparés en suivant scrupuleusement le protocole du fabricant, adapté au diamètre et à la longueur des implants choisis. Des jauges de contrôle ont été utilisées pour vérifier la profondeur de forage (figures 5-8).

L’insertion des implants a été réalisée, et leur position d’émergence a été contrôlée à l’aide du gabarit transparent avant la suture des lambeaux (figures 9-13). Une radiographie rétro-alvéolaire post-opératoire a ensuite été effectuée pour confirmer la bonne intégration de la surface des implants dans l’os (figure 14). Lors du même rendez-vous, deux dents provisoires solidaires ont été scellées (figure 15). Ces prothèses, placées en sous-occlusion pour éviter la sollicitation masticatoire, ont contribué à l’esthétique immédiate et au conditionnement tissulaire sans compromettre la cicatrisation.

Une semaine plus tard, le patient a été revu pour le retrait des sutures. La cicatrisation était satisfaisante, avec une adaptation progressive des tissus mous à la restauration provisoire. Un suivi régulier a été programmé, et le patient sera revu dans 20 semaines pour la pose et le scellement de la prothèse définitive (figures 16 et 17).

Ce cas démontre l’efficacité et l’adaptabilité des implants en céramique monoblocs dans le cadre d’une réhabilitation implantaire, permettant une esthétique immédiate tout en favorisant la santé des tissus péri-implantaires.

Figure 1 Orthopantomographie avec laquelle le patient se rend à la première visite. Figure 2 État du premier quadrant à l’examen objectif. Figure 3 Analyse radiographique par CBCT permettant de mesurer les dimensions verticales de l’os et de concevoir l’implant. Figure 4 Essai d’un gabarit transparent pour la réalisation d’une chirurgie guidée par prothèse. Figures 5-8 Procédures chirurgicales avant la pose de l’implant. Figures 5-8 Procédures chirurgicales avant la pose de l’implant. Figures 5-8 Procédures chirurgicales avant la pose de l’implant. Figures 5-8 Procédures chirurgicales avant la pose de l’implant. Figures 9-13 Insertion des implants et nouvelle vérification du positionnement à l’aide du gabarit transparent Figures 9-13 Insertion des implants et nouvelle vérification du positionnement à l’aide du gabarit transparent Figures 9-13 Insertion des implants et nouvelle vérification du positionnement à l’aide du gabarit transparent Figures 9-13 Insertion des implants et nouvelle vérification du positionnement à l’aide du gabarit transparent Figures 9-13 Insertion des implants et nouvelle vérification du positionnement à l’aide du gabarit transparent Figure 14 Radiographie de contrôle post-implantaire. Figure 15 2 provisoires scellés solidaires en place Figure 16 Contrôle de la cicatrisation tissulaire. Figure 17 Radiographie de contrôle post-implantaire.

CAS 2 Implant en céramique monobloc en site 24

Un patient de 65 ans consulte pour améliorer son état bucco-dentaire. L’examen clinique révèle un édentement partiel avec l’absence des dents 12 et 37, ainsi qu’une carie sévère ayant entraîné la fracture de la dent 24. Cette discussion portera exclusivement sur le traitement du site 24 (figures 1-3). La dent, soumise à des forces occlusales importantes, présente un pronostic défavorable pour une reconstruction conservatrice. Une radiographie panoramique est réalisée et montre un bon support osseux, justifiant la décision d’extraire la dent et de poser un implant post-extractionnel (figures 4).

Pour affiner l’évaluation préopératoire, un scanner CBCT est utilisé afin de confirmer la faisabilité de l’implantation et de concevoir un gabarit chirurgical personnalisé. Une empreinte est réalisée et un bridge Maryland en céramique est préparé pour permettre une charge différée, facilitant une cicatrisation atraumatique sans compromettre l’esthétique du patient (figures 5-7).

La procédure chirurgicale commence par l’extraction atraumatique de la dent, suivie de la mise en place du gabarit à appui dentaire et de la préparation du site implantaire minimal dans le septum inter-radiculaire. Un implant Bredent White Sky monobloc de 4 x 14 mm est inséré (figures 8-9).

Après l’intervention, le bridge Maryland provisoire est cimenté en position, en veillant à ce qu’il soit déchargé dans la région cervicale pour éviter toute pression sur l’implant (figures 10-13). Le patient est revu une semaine plus tard pour le retrait des sutures et un mois après l’intervention pour un contrôle clinique (figures 14, 15).

Deux mois après la mise en place, la situation est réévaluée. Bien que la cicatrisation gingivale ne soit pas encore complète, les tissus apparaissent sains et bien adhérents à l’implant (figures 16, 17).

À six mois, un examen radiographique rétro-alvéolaire confirme l’ostéointégration de l’implant. Compte tenu des résultats positifs, une empreinte conventionnelle est prise pour préparer la restauration prothétique définitive (figures 18-22). La couronne finale est scellée, offrant un résultat esthétique immédiat et satisfaisant (figures 23-24).

Le patient est revu deux mois plus tard, puis à un an pour une visite de contrôle. À cette occasion, le site montre une réhabilitation complète, une esthétique parfaite et une excellente intégration des tissus mous. Une papille mésiale, initialement absente après l’intervention, s’est régénérée de manière satisfaisante (figures 25-26).

Une radiographie rétro-alvéolaire montre que l’implant est solidement ancré dans l’os et ne présente aucun signe de résorption péri-implantaire (figure 27).

Le patient est suivi annuellement. Lors du contrôle à 5 ans, et encore à 15 ans, une radiographie révèle une stabilité remarquable de l’implant, sans complications ni résorption osseuse significative, confirmant le succès durable de cette réhabilitation (figures 28-29). Résultat clinique à 15 ans (figure 30).

Ce cas démontre la fiabilité des implants en céramique monoblocs, non seulement pour leur intégration immédiate, mais aussi pour leur performance à long terme, avec des résultats esthétiques et fonctionnels stables.

Figures 1-3 État du patient lors de la première visite. Figures 1-3 État du patient lors de la première visite. Figures 1-3 État du patient lors de la première visite. Figure 4 La radio panoramique de l’état initial. Figures 5-7 Gabarit d’implant et bridge Maryland préparés en préopératoire pour faciliter et finaliser les étapes chirurgicales. Figures 5-7 Gabarit d’implant et bridge Maryland préparés en préopératoire pour faciliter et finaliser les étapes chirurgicales. Figures 5-7 Gabarit d’implant et bridge Maryland préparés en préopératoire pour faciliter et finaliser les étapes chirurgicales. Figures 8-9 Site après l’extraction de la dent 24 et après l’insertion de l’implant. Figures 8-9 Site après l’extraction de la dent 24 et après l’insertion de l’implant. Figures 10-13 Procédures de mise en place et de stabilisation du biomatériau régénératif. Figures 10-13 Procédures de mise en place et de stabilisation du biomatériau régénératif. Figures 10-13 Procédures de mise en place et de stabilisation du biomatériau régénératif. Figures 10-13 Procédures de mise en place et de stabilisation du biomatériau régénératif. Figures 14, 15 État clinique du patient un mois après l’opération. Figures 14, 15 État clinique du patient un mois après l’opération. Figures 16-17 Situation clinique deux mois après l’intervention. Figures 16-17 Situation clinique deux mois après l’intervention. Figures 18-22 État clinique du patient un mois après l’intervention chirurgicale avec radiographie de contrôle et procédures prothétiques ultérieures pour la réalisation de la couronne définitive. Figures 18-22 État clinique du patient un mois après l’intervention chirurgicale avec radiographie de contrôle et procédures prothétiques ultérieures pour la réalisation de la couronne définitive. Figures 18-22 État clinique du patient un mois après l’intervention chirurgicale avec radiographie de contrôle et procédures prothétiques ultérieures pour la réalisation de la couronne définitive. Figures 18-22 État clinique du patient un mois après l’intervention chirurgicale avec radiographie de contrôle et procédures prothétiques ultérieures pour la réalisation de la couronne définitive. Figures 18-22 État clinique du patient un mois après l’intervention chirurgicale avec radiographie de contrôle et procédures prothétiques ultérieures pour la réalisation de la couronne définitive. Figures 23-24 État clinique du patient 10 mois et un an après l’opération, respectivement. Figures 23-24 État clinique du patient 10 mois et un an après l’opération, respectivement. Figures 25-26 État clinique du patient 2 mois et un an après l’opération, respectivement. Figures 25-26 État clinique du patient 2 mois et un an après l’opération, respectivement. Figure 27 Radiographie rétroalvéolaire de contrôle un an après la pose de l’implant. Figure 28-29 Radiographies rétro-alvéolaires de contrôle 5 ans et 15 ans après la pose de l’implant. Figure 28-29 Radiographies rétro-alvéolaires de contrôle 5 ans et 15 ans après la pose de l’implant. Figure 30 Vue clinique vestibulaire après 15 ans.

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Liens d’intérêts

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêts.