Clinic n° 10 du 01/10/2024

 

Revue de presse

Internationale

Jérôme PETIT  

L’utilisation de greffon de tissu conjonctif sous-épithélial est la technique de référence dans les procédures de recouvrement radiculaire pour réduire de manière significative la hauteur de la récession gingivale. Ces greffons permettent d’améliorer l’adaptation et la stabilité du lambeau à la surface radiculaire.

L’utilisation de greffons de tissus mous plus fins a gagné en popularité afin d’éviter d’éventuelles complications anatomiques. De plus, il a...


L’utilisation de greffon de tissu conjonctif sous-épithélial est la technique de référence dans les procédures de recouvrement radiculaire pour réduire de manière significative la hauteur de la récession gingivale. Ces greffons permettent d’améliorer l’adaptation et la stabilité du lambeau à la surface radiculaire.

L’utilisation de greffons de tissus mous plus fins a gagné en popularité afin d’éviter d’éventuelles complications anatomiques. De plus, il a été montré que la greffe de tissu conjonctif obtenue à partir d’une zone plus profonde est moins dense et plus riche en tissus, ce qui la rend plus sujette à la résorption.

OBJECTIF

Comparer les résultats cliniques de l’utilisation de greffe de tissu conjonctif enfouie mince (1 mm) ou épaisse (2 mm), combinée à une tunnelisation, pour le traitement d’une récession gingivale localisée.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Douze patients, présentant 24 récessions gingivales de type RT1 localisées au niveau des prémolaires maxillaires, ont été répartis au hasard en deux groupes (2 sites traités par patient).

Le prélèvement a été réalisé par la technique de la double lame, décrite par Harris et al.

Les résultats cliniques (recouvrement radiculaire, épaisseur gingivale), esthétiques (scores esthétiques du recouvrement et rapportés par les patients) ainsi que la douleur postopératoire ont été évalués au début de l’étude et à 6 mois postopératoires.

RÉSULTATS

Le groupe avec le tissu conjonctif mince a montré une réduction moyenne de la récession supérieure à celle du groupe avec le tissu conjonctif épais (1,53 ± 0,66 contre 1,44 ± 0,89) mais aucune différence statistiquement significative n’a été détectée lors du suivi à 6 mois (p = 0,77).

Aucune différence statistiquement significative n’a été constatée entre le groupe avec le tissu conjonctif mince et le groupe au prélèvement épais en ce qui concerne le recouvrement radiculaire complet (58,3 % contre 41,7 %, respectivement), l’épaisseur gingivale et le score esthétique du recouvrement radiculaire à 6 mois.

En ce qui concerne les résultats rapportés par les patients, les deux groupes ont déclaré avoir ressenti une douleur similaire à 7 jours (p > 0,05).

CONCLUSION

Les deux traitements ont permis une réduction similaire de la récession gingivale. De plus, les deux groupes ont obtenu des résultats semblables en termes de recouvrement radiculaire, d’épaisseur gingivale, du score esthétique de recouvrement radiculaire, d’inconfort postopératoire et du score esthétique auto-déclaré.

PERTINENCE CLINIQUE

• Justification scientifique de l’étude. L’épaisseur du tissu conjonctif palatin sous-épithélial peut varier d’un patient à l’autre. Néanmoins, l’influence de l’épaisseur du greffon sur les résultats de la procédure de technique de tunnelisation n’a pas encore été évaluée.

• Principales conclusions. L’application d’une greffe de tissu conjonctif fine a donné un résultat similaire à celui d’une greffe de tissu conjonctif épaisse pour le traitement de récessions gingivales localisées de type RT1.

• Implications pratiques. Les résultats doivent être pris avec précaution. Chez les patients présentant une récession gingivale localisée dans la zone prémolaire maxillaire de type RT1, l’épaisseur du tissu conjonctif (1 mm vs. 2 mm) associée à une procédure de tunnellisation n’est pas un facteur significatif pour les paramètres mesurés 6 mois après traitement en termes de recouvrement radiculaire, d’épaisseur gingivale et de douleurs postopératoires notamment.

Limites de l’étude. La taille d’échantillon est relativement petite. L’épaisseur du greffon n’a pas été mesurée réellement. Le suivi ne se fait que sur 6 mois.