Clinic n° 08 du 01/08/2024

 

Dossier

Mickaël COTELLE  

L’ajustement occlusal des prothèses implanto-portées de petite et moyenne étendues reste une étape redoutée par certains praticiens. L’absence de ligament parodontal, et donc de proprio-ception et de mobilité, explique cette crainte de complications mécaniques futures en cas d’approximation lors de l’ajustement occlusal, statique puis dynamique.

Concernant tout d’abord l’impact des contraintes occlusales sur l’os crestal péri-implantaire, ce lien de cause à...


L’ajustement occlusal des prothèses implanto-portées de petite et moyenne étendues reste une étape redoutée par certains praticiens. L’absence de ligament parodontal, et donc de proprio-ception et de mobilité, explique cette crainte de complications mécaniques futures en cas d’approximation lors de l’ajustement occlusal, statique puis dynamique.

Concernant tout d’abord l’impact des contraintes occlusales sur l’os crestal péri-implantaire, ce lien de cause à effet, parfois évoqué, est-il avéré et validé ? Le Dr Pitz apportera des éléments de réponses actualisés.

Ensuite, le Pr Auroy attirera l’attention de tous sur l’importance de l’étape d’enregistrement des rapports intermaxillaires, ou rapports maxillo-mandibulaires, étape d’autant plus importante que l’édentement sera étendu. Un protocole rigoureux et l’utilisation de matériaux adaptés permettront un enregistrement fiable, synonyme de gain de temps futur.

Concernant la crainte de complications de type écaillage (chipping), dévissage, voire fracture de vis, une morphologie occlusale adaptée ainsi qu’un ajustement précis, nécessitant simplement d’adapter sa pratique au contexte, suffisent à grandement limiter ce risque.

De multiples concepts ont été proposés. L’article des Drs Rouzé L’Alzit, Crauste et Piteu fera un état des connaissances actuelles.

Enfin, la réhabilitation d’une perte de calage postérieur par prothèses implanto-portées est une situation clinique fréquente, qui se distinguera des situations d’édentements encastrés par l’absence de référence terminale.

Il sera également régulièrement constaté une perte d’espace prothétique par égression des dents antagonistes, voire compensation dento-alvéolaire, voire bascule mandibulaire. L’étude de cet espace, la prise en considération du contexte musculoarticulaire, ainsi qu’une nécessaire réflexion sur le passage ou non par une étape de prothèses transitoires seront autant de critères à prendre en compte.

Ces éventuelles prothèses transitoires pourraient valider l’adaptation musculoarticulaire du patient, mais aussi faciliter grandement l’ajustement occlusal des prothèses définitives. Ces éléments de réflexion seront détaillés dans l’article des Drs Roman, Etienne et Cotelle.

Une analyse préalable de la situation, un temps de réflexion ainsi que quelques connaissances de base doivent conduire chaque praticien à réaliser sereinement l’ajustement occlusal des prothèses implantoportées de petite et moyenne étendues.