Stratégies d’atténuation de l’aérosolisation du SARS-CoV-2 en odontologie
Revue de presse
Internationale
Les actes générant des aérosols sont incontournables dans la pratique de l’odontologie et ont été la source de beaucoup d’inquiétudes au cours de la pandémie de Covid-19. La présence de micro-organismes pathogènes tels que le SARS-CoV-2 dans les aérosols salivaires émis lors des soins dentaires pose en effet un risque pour la santé des patients et des membres du cabinet dentaire. Il est donc important de comprendre les risques inhérents en termes de dispersion virale...
Les actes générant des aérosols sont incontournables dans la pratique de l’odontologie et ont été la source de beaucoup d’inquiétudes au cours de la pandémie de Covid-19. La présence de micro-organismes pathogènes tels que le SARS-CoV-2 dans les aérosols salivaires émis lors des soins dentaires pose en effet un risque pour la santé des patients et des membres du cabinet dentaire. Il est donc important de comprendre les risques inhérents en termes de dispersion virale associée aux soins dentaires, ainsi que l’efficacité des procédures visant à atténuer l’aérosolisation.
Mesurer la dispersion des bioaérosols viraux lors d’actes générant des aérosols en cabinet dentaire en fonction des équipements et moyens d’atténuation utilisés.
Fixée sur un fauteuil de soins dentaires, une tête de fantôme dotée d’arcades dentaires et d’une langue a été enduite et alimentée par de la salive artificielle (débit de 1,5 mL/min) contenant du bactériophage Φ6. Ce bactériophage est un virus de substitution mimant les virus de la grippe et du Covid-19. Sa concentration dans la salive artificielle (108 UFP/mL) était dans la fourchette haute de la concentration salivaire connue du SARS-CoV-2.
La concentration dans l’air et la dispersion sur les surfaces du bactériophage ont été mesurées au cours de la réalisation de cavités d’accès endodontique et de tailles de piliers de couronnes périphériques sur les dents du fantôme. Ces actes ont été effectués en utilisant une turbine à 200 000 tours/min (débit d’eau de 22 mL/min) ou un contre-angle bague rouge à 60 000 tours/min (débit d’eau de 60 mL/min) associé ou non à des moyens d’atténuation de l’aérosolisation : aspiration haute vélocité ou digue.
Comparée à la turbine, l’utilisation d’un contre-angle bague rouge permettait de réduire significativement la concentration du virus aérosolisé dans l’air ainsi que sa dispersion sur les surfaces. Cette réduction des bioaérosols en utilisant un contre-angle plutôt qu’une turbine allait de 99 à 100 % lors de l’utilisation concomitante d’une aspiration haute vélocité ou de la digue (p < 0,05).
Que soit utilisé une turbine ou un contre-angle, l’emploi d’une aspiration haute vélocité permettait de réduire la quantité de bioaérosols, mais c’est la réalisation des soins sous digue qui offrait les meilleurs résultats en rendant indétectable la quantité de bioaérosols.
Les études antérieures s’intéressaient principalement à la quantité d’aérosols présents dans l’air des cabinets dentaires mais sans prendre en compte leur charge virale. L’emploi d’un bactériophage dans cette étude permet de mieux appréhender les risques de bio-aérosolisation des virus présents dans la salive au cours des soins dentaires.
Les risques liés à l’aérosolisation de virus tels que le SARS-CoV-2 peuvent être grandement atténués en utilisant un contre-angle bague rouge plutôt qu’une turbine. La réalisation des actes générant des aérosols sous digue est extrêmement intéressante pour éviter l’émission de bioaérosols. L’emploi d’une aspiration haute vélocité permet elle aussi de réduire les aérosols émis lors des soins.