Clinic n° 05 du 01/05/2024

 

Revue de presse

Internationale

Alexandre BAUDET  

Les bains de bouche antimicrobiens prétendent réduire la plaque dentaire et ainsi atténuer les principales maladies orales induites par la plaque que sont les maladies carieuses et parodontales. Ils pourraient aussi avoir un effet sur l’halitose. Leur intérêt est grandissant pour les soins post-chirurgicaux en odontologie mais aussi avant un soin dentaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19. Le mode d’action des bains de bouche dépend de leurs principes actifs, de leurs...


Les bains de bouche antimicrobiens prétendent réduire la plaque dentaire et ainsi atténuer les principales maladies orales induites par la plaque que sont les maladies carieuses et parodontales. Ils pourraient aussi avoir un effet sur l’halitose. Leur intérêt est grandissant pour les soins post-chirurgicaux en odontologie mais aussi avant un soin dentaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19. Le mode d’action des bains de bouche dépend de leurs principes actifs, de leurs concentrations et de leurs modes et fréquences d’utilisation.

OBJECTIF

Présenter les effets scientifiquement prouvés des bains de bouche les plus utilisés dans la gestion des maladies et affections bucco-dentaires.

ANALYSE

La chlorhexidine (0,12 et 0,2 %) est l’antiseptique le plus étudié pour les bains de bouche. Un haut niveau de preuve a été apporté concernant sa grande capacité à réduire la plaque dentaire et l’inflammation gingivale lors d’une utilisation quotidienne sur 4 à 6 semaines en complément d’une hygiène orale mécanique. Un niveau de preuve modéré est rapporté lors de son utilisation en pré et post-extraction pour réduire les risques d’alvéolites. Enfin, les niveaux de preuve sont plus faibles ou requièrent des études complémentaires concernant ses actions anti-carie, de réduction de l’halitose, de réduction de l’inflammation gingivale postopératoire et de réduction des bioaérosols viraux lors des soins dentaires.

Les fluorures utilisés dans les bains de bouches fluorés, généralement du fluorure de sodium, sont associés à une réduction significative des caries coronaires des dents permanentes chez les enfants et adolescents. Le niveau de preuve reste insuffisant concernant leur efficacité sur la prévention des caries chez l’adulte, plus particulièrement les caries radiculaires, ainsi que leurs actions sur la plaque dentaire, la gingivite et les maladies parodontales.

Les huiles essentielles utilisées dans les bains de bouche, notamment l’eucalyptol, le menthol et le thymol, ont un effet anti-microbien et anti-inflammatoire : ils réduisent la plaque et l’inflammation gingivale. Les études de leur efficacité sur les caries et l’halitose sont encore trop peu nombreuses.

Le chlorure de cétylpyridinium est efficace sur le contrôle de plaque et l’inflammation gingivale. Les études de son efficacité sur les caries, l’halitose et la réduction des bioaérosols viraux lors des soins dentaires sont limitées.

La povidone iodée est un antiseptique utilisé depuis longtemps pour l’antisepsie des plaies et des sites opératoires car elle est efficace contre un grand nombre de micro-organismes tels que les bactéries, virus, champignons et protozoaires. Les études de son efficacité sont limitées concernant la réduction du biofilm et des poches parodontales en complément d’un traitement parodontal non chirurgical.

CONCLUSION ET PERTINENCE CLINIQUE

Les bains de bouche ne sont qu’un adjuvant à utiliser en complément des techniques d’hygiène orale conventionnelles pour prévenir les maladies carieuses et parodontales. La plupart des bains de bouche couramment utilisés par les patients ont démontré leur efficacité pour réduite la plaque dentaire.