Antiseptiques et désinfectants : mécanismes d’action et de résistance
Revue de presse
Internationale
Les biocides sont utilisés sur les surfaces inertes (plan de travail, peau…) pour contrôler et prévenir les contaminations et les infections dans de nombreux domaines : santé, industrie agroalimentaire, transports… mais aussi à notre domicile. Leur efficacité peut être affectée par un mésusage (dilution incorrecte, temps de contact insuffisant…), ce qui peut conduire à une survie, voire à des résistances par sélection et adaptation des...
Les biocides sont utilisés sur les surfaces inertes (plan de travail, peau…) pour contrôler et prévenir les contaminations et les infections dans de nombreux domaines : santé, industrie agroalimentaire, transports… mais aussi à notre domicile. Leur efficacité peut être affectée par un mésusage (dilution incorrecte, temps de contact insuffisant…), ce qui peut conduire à une survie, voire à des résistances par sélection et adaptation des micro-organismes.
Explorer les mécanismes d’action des biocides et les mécanismes de résistances bactériennes aux biocides.
De nombreux biocides sont couramment utilisés du fait qu’ils sont moins réactifs et moins toxiques, compatibles avec la peau et les surfaces. Il s’agit notamment des ammoniums quaternaires (chlorure de benzalkonium), des biguanides (chlorhexidine), des alcools (éthanol, isopropanol) et des phénols (triclosan). D’autres, plus efficaces, sont à réserver à des situations plus spécifiques en raison de leur plus grande réactivité et leur plus faible compatibilité. C’est le cas des agents oxydants (hypochlorite de sodium, acide peracétique, peroxyde d’hydrogène) et alkylants (glutaraldéhydes, formaldéhydes).
Contrairement aux antibiotiques qui agissent sur une cible bactérienne spécifique, les biocides dilués à leur concentration d’utilisation exercent leur activité bactéricide en agissant sur des sites bactériens multiples (figure 1).
Les mécanismes de résistance aux biocides comprennent des mécanismes d’efflux, des modifications de porines, des changement métaboliques, des modifications de surface… Il existe des résistances intrinsèques qui sont fonction du type de micro-organisme. Ainsi, certaines bactéries végétatives sont moins sensibles aux biocides, notamment les mycobactéries, mais aussi les bactéries à Gram négatif. Mais ce sont surtout les endospores bactériens (exemple de Clostridioides difficile) et les bactéries regroupées en biofilms qui présentent le plus de résistances aux biocides. Il existe aussi des résistances acquises par mutation ou transfert de gènes. Toutefois, au vu de l’action des biocides sur de multiples sites bactériens, le développement de résistances acquises est assez rare.
Les biocides permettent de réduire le risque d’infection et contribuent ainsi à la lutte contre l’antibiorésistance en détruisant les micro-organismes pathogènes dans l’environnement. Ils doivent être utilisés en respectant les recommandations professionnelles et les instructions des fabricants.