Clinic n° 04 du 01/04/2024

 

Édito

Davide MANCINO  

L’endodontie a indéniablement fait d’énormes progrès ces dernières années grâce à l’apparition de nouveaux protocoles et de nouveaux matériaux qui ont parfois permis de simplifier certaines procédures. Parmi ces matériaux, on peut citer les ciments à base de silicate de calcium, également connus sous le nom de biocéramiques. En effet, compte tenu de leurs caractéristiques physico-chimiques, les ciments à base de silicate de calcium se rapprochent des caractéristiques...


L’endodontie a indéniablement fait d’énormes progrès ces dernières années grâce à l’apparition de nouveaux protocoles et de nouveaux matériaux qui ont parfois permis de simplifier certaines procédures. Parmi ces matériaux, on peut citer les ciments à base de silicate de calcium, également connus sous le nom de biocéramiques. En effet, compte tenu de leurs caractéristiques physico-chimiques, les ciments à base de silicate de calcium se rapprochent des caractéristiques idéales d’un biomatériau. Ces ciments sont aujourd’hui la référence dans les procédures de préservation de la vitalité pulpaire, dans le traitement des dents immatures nécrosées, dans l’endodontie chirurgicale, dans le traitement des perforations et des résorptions et sont de plus en plus utilisés sous forme de sealer pour l’obturation canalaire.

Ces matériaux ont déplacé le curseur de la préservation des éléments dentaires au-delà de l’impensable. Le silicates de calcium sont des matériaux extraordinaires d’un point de vue physico-chimique. Rappelons trois caractéristiques parmi d’autres, l’hydrophilie, l’alcalinité, la stabilité volumétrique qui pardonnent certains compromis que nous sommes parfois amenés à faire cliniquement pour d’innombrables raisons. Ils sont moins « opérateur-dépendants », ce qui explique qu’un grand nombre de leurs applications sont devenues abordables même pour le néophyte.

Sur le marché existe une multitude de silicates de calcium et il est important de comprendre que chaque silicate de calcium, en fonction de ses caractéristiques physico-chimiques et de notre façon de travailler, sera adapté, dans notre pratique, à une indication spécifique.

À titre personnel, diriger ce numéro avec des collègues qui sont aussi des amis, a été un plaisir, une occasion d’échanger, un enrichissement professionnel car beaucoup d’entre nous ont une activité ultraspécialisée qui les conduit à ne s’occuper que de certaines pathologies. Nous avons voulu vous présenter de nombreux cas cliniques de différents niveaux de difficulté, car notre métier est avant tout clinique, mais vous y trouverez néanmoins quelques petits éclairages scientifiques qui nous semblent utiles.

À partir de demain, lorsque vous serez confrontés au choix entre une option de traitement qui, surtout dans le cas de dents très compromises, oppose l’option endodontique à l’option implantaire, je vous invite à prendre une courte pause et à ne pas proposer automatiquement l’option implantaire, surtout dans les zones antérieures où l’esthétique d’une dent naturelle est impossible à obtenir avec un traitement implantaire s’il n’est pas réalisé par un spécialiste ultra-qualifié. Je vous invite à vous poser systématiquement la même question dans chaque cas : le plan de traitement que je propose est-il le même que celui que j’aurais proposé à ma fille ? Les biocéramiques nous permettent de rêver, alors faites le daughter test et proposez l’option conservatrice.

Je vous invite à lire et relire les différents articles et à regarder les différentes illustrations afin de pouvoir exploiter immédiatement 100 % du potentiel de ces matériaux

Excellente lecture.