« LE MEILLEUR DES MAÎTRES, C’EST L’ÉCHEC » MAÎTRE YODA
Édito
La dictature de l’instantané, via les réseaux sociaux notamment, est néfaste dans notre discipline. L’effet « Waouh » remplace le recul clinique et l’evidence based sans prendre en compte l’apprentissage de ce que nous mettons en œuvre. Pourtant, aucune étude clinique ou vérité scientifique n’a été érigée à la suite d’un cas clinique unique, fusse-t-il magnifique !
Nous avons la chance de nous renouveler en permanence dans nos pratiques...
La dictature de l’instantané, via les réseaux sociaux notamment, est néfaste dans notre discipline. L’effet « Waouh » remplace le recul clinique et l’evidence based sans prendre en compte l’apprentissage de ce que nous mettons en œuvre. Pourtant, aucune étude clinique ou vérité scientifique n’a été érigée à la suite d’un cas clinique unique, fusse-t-il magnifique !
Nous avons la chance de nous renouveler en permanence dans nos pratiques quotidiennes et dans nos techniques opératoires, grâce aux biomatériaux à notre disposition et à des équipements de pointe, mais cela exige du temps et une curiosité intellectuelle. Nous devons constamment affronter une nouvelle courbe d’apprentissage, nécessaire à l’acquisition de ces méthodologies contemporaines.
Pour Rabelais, « sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme » que nous pourrions compléter avec « à l’assemblage, point d’ombrag e ». Autrement dit, le résultat immédiat, quel qu’il soit, n’est pas forcément durable et reste à considérer sous le prisme du temps.
Dans les congrès dentaires ou les articles scientifiques, les échecs ne sont pas souvent traités, et pour cause… Pourtant, il faut reconnaître qu’ils sont formateurs, pour peu que nous essayions de comprendre leurs origines.
Ce numéro se compose d’un ensemble d’articles qui montrent des échecs dans plusieurs disciplines odontologiques, leurs prises en charge, ainsi qu’une réflexion sur les étiologies, permettant ainsi de limiter les risques futurs. Je tiens à remercier les auteurs qui ont accepté d’écrire et de montrer des échecs qu’ils ont rencontrés et gérés. Il n’est jamais facile de montrer ce qui ne fonctionne pas et toujours plus confortable de montrer un cas parfait. Évidemment, chaque cas présenté dans ce numéro pourrait en appeler d’autres mais, il est difficile de traiter les échecs d’aujourd’hui de façon exhaustive, et encore moins ceux de demain qui ne sont pas encore connus.
Je tiens à rappeler que, pour Churchill, « le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». Alors, échouons s’il le faut, mais gardons l’enthousiasme qui nous habite !