Aux signes cliniques le plus souvent peu « spectaculaires » mais à l’impact majeur sur la qualité de vie de nos patients, l’hypersensibilité dentinaire (HD) est, à bien des égards, complexe. En effet, complexe est son étiopathologie, d’ailleurs toujours à l’étude et pour laquelle les théories édictées semblent ne pas être exclusives. Complexe est son diagnostic dit « par exclusion » et qui nécessite donc la connaissance de toutes les autres pathologies douloureuses liées à l’organe dentaire et à son parodonte. Complexe est sa prise en charge pour laquelle aucun consensus n’a, à ce jour, été établi. Complexe est l’évaluation de son retentissement sur la vie quotidienne de nos patients. Il semble que cette atteinte très fréquente et souvent mal comprise est, en cascade, sous-diagnostiquée et sous-prise en charge. Si la notion d’HD s’acquiert lors de la formation initiale, sa compréhension nécessite expérience clinique et empathie.

Savoir poser un diagnostic d’HD et donc nommer la maladie participent à rassurer les patients, voire même à enrayer un nomadisme dentaire lié au fait que les patients ne trouvent pas de solution concrète à une maladie certes peu spectaculaire mais douloureuse. Poser un diagnostic d’HD nous aide, nous, chirurgiens-dentistes, à trouver les ressources ainsi que les traitements nécessaires afin d’améliorer la qualité de vie de nos patients. Ce numéro spécial a pour but de participer à votre formation continue en faisant l’état des lieux des connaissances actuelles sur l’HD ; il en rappelle la complexité dans tous ses aspects pour mieux l’appréhender en pratique clinique quotidienne et répondre aux attentes de nos patients.